Florilège de citations débiles, de déclarations imbéciles, avant l’arrivée de Takeshi Kitano sur la Croisette.
Le festival de Cannes est assez consternant. Je ne vous parle pas du Tavernier présenté dimanche en compétition officielle, "La Princesse de Montpensier", mais des déclarations ahurissantes de certaines « vedettes » (on a déjà évoqué ici le député UMP Lionnel Luca qui essaie de se faire mousser en dézinguant "Hors-la-loi") qui vomissent leur bêtise à la télé, dans les colonnes des magazines ou en conférences de presse. Des exemples ? En voici quatre, au hasard.
En pleine croisade pour Roman Polanski, Bernard-Henri Lévy pète les plombs sur RTL et, jugeant le soutien Tim Burton à Polanski insuffisant, ose déclarer « Quand on est président du Festival de Cannes, quand on a cette occasion de dire à un camarade (…) dont on sait très bien qu’il n’est pas un pédophile, quand on a l’occasion de lui dire son soutien et que l’on se contente de dire « Je suis pour la liberté d’expression », c’est misérable… C’est un immense cinéaste et c’est un caractère médiocre. » En gros, si j’ai bien tout compris, si tu n’es pas de l’avis de BHL, t’es un gros nul. Il a trouvé ça dans les œuvres complètes de Botul ?
Petite-fille de Jérôme Seydoux, président de Pathé, et petite-nièce de Nicolas Seydoux, le PDG de Gaumont, Léa Seydoux est un pur produit du népotisme à la française. Quand on lui demande si elle n’a pas été aidée par sa petite famille, un peu introduite dans le milieu du cinéma, elle déclare que non pas du tout… « Petite, je pensais devenir clocharde parce que j’étais mauvaise à l’école. Ça a été difficile de faire le choix d’être actrice. Personne ne m’a repérée, je n’avais pas suivi de cours de théâtre, j’ai passé des castings comme tout le monde. J’avais une envie forte d’être aimée, regardée, et de raconter des histoires. Ça m’a aussi permis d’exprimer une certaine douleur. »
"Film socialisme" est présenté aujourd’hui sur la Croisette et disponible en VOD sur le site http://www.filmotv.fr/. Après sa promo dans les Inrocks et Télérama, JJL, 80 piges aux fraises, devait illuminer Cannes de ses lumières et de ses aphorismes à la mord-moi le nœud. Il a annoncé hier qu’il ne viendrait pas. Les raisons ? « Suite à des problèmes de type grec, je ne pourrai être votre obligé à Cannes. Avec le festival, j’irai jusqu’à la mort, mais je ne ferai pas un pas de plus. Amicalement. » Que celui qui a compris m’envoie un post.
Cinéaste humaniste, Mike Leigh est également une belle tête de cochon. En 2004, recevant deux prix à Venise pour Vera Drake, il avait déclaré, bravache : « Je remercie le Festival de Cannes d’avoir refusé ce film, ce qui m’a permis d’être ici ! » De retour à Cannes (Gilles Jacob n’est pas rancunier), le cinéaste d’Another Year s’est montré sous son plus mauvais jour lors de la conférence de presse. Il a éconduit un journaliste du Sunday Times (« Je ne vous parle pas et vous savez pourquoi ! »), avant de conseiller à une autre journaliste de « consulter un psychologue ». Sympa !
Reste-t-il des raisons d’espérer ? OUI ! Car c’est aujourd’hui qu’est présenté sur la Croisette "Outrage", qui marque le retour de Takeshi Kitano (Hana-Bi, Sonatine) au film de yakuza après une série d’œuvres pour le moins mineures. Bon Kiki, si tu nous a pas goupillé un nouveau chef-d’œuvre barbare, je ne te parle plus…
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« Suite à des problèmes de type grec, je ne pourrai être votre obligé à Cannes. Avec le festival, j’irai jusqu’à la mort, mais je ne ferai pas un pas de plus. Amicalement. » Que celui qui a compris m’envoie un post.
Le message renvoie en partie, peut-être, à une réplique qui figure dans Hélas pour moi (1992), de JLG : “Avec les communistes, j’irai jusqu’à la mort mais je ne ferai pas un pas de plus.”
cordialement
richard