Angelina’s festivalistic envy of Cannes (2)
J’ai retrouvé Bruno Putzulu dans un café du 9ème arrondissement de Paris, alors qu’il se préparait à sortir son premier album, Drôle de monde. Fébrile, il m’a parlé de cette prochaine échéance qui lui tient à coeur avec enthousiasme et anxiété, et beaucoup d’émotion. L’acteur qui a déjà tourné avec Jacques Audiard, Jean-Pierre Mocky, Jean-Luc Godard, Bertrand Tavernier, se tourne vers la chanson avec un égal plaisir. Un album qu’il a entièrement écrit, mis à part les deux reprises qui y figurent et dont il a également composé deux musiques. « Quelque chose m’a plu dans cet exercice. Je serais incapable d’écrire un roman, mais écrire des textes permet de capturer le suc des choses dans une chanson, tout en épurant au maximum. On sculpte, on enlève, ne demeure que l’essentiel. »
Si ce projet qu’il porte depuis deux ans voit enfin son aboutissement grâce à la sortie de l’album dans les bacs, Bruno Putzulu ne se laisse pas envahir par l’euphorie pour autant. Parfaitement conscient que Tacet, sa maison de disques, n’aura pas les moyens d’assurer une grosse diffusion, ni une grosse promotion, il demeure lucide sur les rapports de force entre grosses majors et entreprises à taille humaine. « Pour moi, c’est important. Je serais vraiment heureux s’il y avait un écho. En même temps, ça me fait peur car c’est moi qui suis en avant. » Et d’ajouter en me plantant son regard droit dans les yeux : « Je ferai tout pour cet album mais pas plus que le désir des gens. » Drôle de monde sort cette semaine.
Merci à Bruno de s’être prêté au jeu avec charme et innocence, soulignant d’un sourire tranquille qu’un mauvais son c’est la vie, « c’est comme dans les films de Godard ».
Drôle de monde, sortie nationale le 14 mai 2010.