Le baron Benjamin de Rothschild, le plus riche de la famille, s’efface au profit de son épouse, qui en profite pour faire le ménage. Et gare aux secrets de famille devant les tribunaux.
Dans la branche suisse de la célèbre famille Rothschild, on connaît surtout la mère, la pétulante baronne Nadine de Rothschild, star de la presse people. Elle possède 17 % de LCF Holding Benjamin et Edmond de Rothschild, mais elle ne se mêle jamais de chiffres. Elle appelle tous les dirigeants de la banque par leurs prénoms, et les laisse tranquillement gérer l’établissement financier. Son fils, Benjamin, 46 ans, ne les dérange pas davantage. Il préfère conduire ses voitures de sport, piloter son hélicoptère, et chasser en Afrique. D’impressionnants trophées trônent dans son château de Prégny, pas très loin de la frontière française.
A la mort de son père, Edmond, en 1997, Le Monde se contente de présenter Benjamin comme « jeune, peu expérimenté, fragile ». Dans la presse, on sait se montrer prudent vis-à-vis d’une famille dont le nom est si souvent associé au mythe de la richesse. Ainsi, le 28 septembre 2007, lorsque Benjamin, de retour d’un voyage en Chine, blesse très légèrement une gardienne de la paix en faction devant la présidence de la République, depuis son hôtel particulier du 10, rue de l’Élysée, les journaux n’en font pas leurs gros titres.
Benjamin de Rothschild a pourtant aveuglé la jeune femme avec un stylo laser, lui occasionnant un arrêt de travail de cinq jours. Le banquier passe la journée au commissariat de police du VIIIe arrondissement. Le 24 octobre 2007, un comité de crise est mis sur pied afin de réagir « en termes de communication et de relations presse, en cas de nouvel incident », raconte La Lettre A, une lettre confidentielle. En fait, le baron a vraisemblablement été écarté des affaires, au profit de son épouse, Ariane, 42 ans. Celle-ci devient membre du conseil d’administration des deux holdings familiaux, Holding Benjamin et Edmond de Rothschild et LCF Holding Benjamin et Edmond de Rothschild.
En quoi ces histoires de riches intéressent-elles le public ? Le problème, c’est qu’Ariane s’est mise en tête de s’occuper, non seulement de la fortune familiale, ce qui la regarde, mais des entreprises du baron. Ce dernier possède, outre des établissements bancaires, des hôtels, une compagnie vinicole, et la clinique Montevideo à Paris, spécialisée dans le traitement des addictions. La baronne a commencé par licencier des proches collaborateurs de son mari, notamment Sophie Mougin, directrice de l’agence Hoa, qui s’occupait depuis cinq ans de la communication du baron et de ses multiples sociétés.
Sophie Mougin était membre du comité de crise du Groupe LCF Rothschild. On peut imaginer qu’elle connaît les petits et les grands secrets de la boutique. « Le 11 janvier 2008, j’ai reçu une télécopie d’Ariane de Rothschild me notifiant la cessation immédiate de mes relations avec l’ensemble des entités du groupe LCF Rothschild. N’est-ce pas la preuve que la baronne est dirigeante de fait du groupe ? », souligne la directrice de l’agence Hoa.
Or, Ariane de Rothschild n’a pas de fonction officielle. Elle n’est donc pas habilitée à licencier du personnel ou à prendre des décisions stratégiques. Le 25 mars, Sophie Mougin dépose une première plainte devant le Tribunal de commerce, et le 12 août une nouvelle plainte, assignant cette fois Ariane de Rothschild devant le Tribunal de grande instance de Paris.
L’assignation envoyée au château de Prégny dans le canton de Genève, que Bakchich a pu consulter, contient par exemple un document montrant qu’Ariane de Rothschild a organisé en octobre 2006, avec la Compagnie Financière Edmond de Rothschild, une réception des clients de la banque au château de Versailles, « et qu’elle a eu ainsi accès à la liste nominative des clients de la banque ». Les clients, qui mettent leur argent en Suisse, seront sans doute ravis de l’apprendre.
Comme une audience du Tribunal de grande instance est publique, cela risque d’être l’occasion de laver le linge sale de la famille Rothschild devant la presse. Et d’évoquer les raisons de l’effacement de Benjamin de Rothschild. Il n’était même pas présent en septembre lorsque la Bank of China a pris une participation de 20 % dans la filiale française de son groupe !
À lire ou relire sur Bakchich.info
QU’est-ce que cela doit être en Grande-Bretagne !!!
Au temps de la royauté, le travail était considéré comme dégradant pour les porteurs de particule.
Les crétins ne sont plus à cheval,sauf dans les chasse à courre, mais dans des voitures de sport ? On avait Giscard en Afrique (Le Président et l’éléphant) -chanson de Gilbert Lafaille, interdite d’antenne, mais oui ! maintenant on a "le petit crétin au Kenya" !
Qui a dit que "toute grosse fortune s’est toujours bâtie sur un meurtre" ?