Cet excellent documentaire de TF1 (« Un toit sur la tête » diffusé vendredi dernier, 6 juin, hélas ! à 23 H 30) tombe juste au moment où la France se fait épingler par le Comité européen des droits sociaux en raison de sa désastreuse politique du logement. Après les prisons et le déficit public, voilà un autre domaine majeur où la France est rappelée à l’ordre. Dans le reportage de TF1, on voyait le cas de Jean-Pierre, fonctionnaire à la ville de Paris, gagnant 1500 euros par mois mais sans logement, contraint d’habiter dans son camping-car en plein Paris. On visitait des foyers, des chambres d’hôtels, on écoutait des parents célibataires quasiment à la rue. Mais l’exemple de cet animateur des « Toits du cœur », ancien agent immobilier écœuré par son métier, était réconfortant : oui, il existe des solutions astucieuses pour dépanner les mal logés. Ainsi ce militant démarche-t-il les propriétaires privés, financièrement encouragés à rénover leurs appartements, en échange de quoi ils s’engagent à le louer à des personnes en difficulté.
Et cela marche ! Le principal mérite d’ « Un toit sur la tête » est de pointer ces pistes et de montrer comment la machine pourrait se dégripper pourvu que l’esprit de caste ne cadenasse pas les esprits : les mal logés ne doivent pas devenir nos « intouchables ». D’ailleurs l’émission se terminait par un happy end : Jean-Pierre, l’homme au camping car, se voit finalement proposer un studio HLM à Aubervilliers, après trois ans passés sans logis et mille occasions de tomber clochard…Une petite moralité politique par là-dessus ? Elle pourrait être celle-ci : tous les candidats à la présidentielle de 2007 ont « raté » le thème du logement, aujourd’hui angoisse primordiale des Français (« Avant les gens déménageaient pour un boulot. Aujourd’hui ils peuvent lâcher un emploi pour un toit », explique un responsable d’Emmaüs). Pénurie vertigineuses de logements, absence de statistiques fiables, empilement des lois et des règlements, gaspillage de l’argent public : cette misère française montre à quel point le thème du « pouvoir d’achat », centré sur les revenus, est décalé par rapport au pouvoir de se loger. Ohé, hyper-président ! A quoi bon travailler plus si on ne peut plus pas se loger du tout ?
Des surloyers pour la Sablière ICF- Mairie du 14° maire socialiste
Fin 2006, par le biais de jeux capitalistiques autour des logements sociaux, plusieurs immeubles du 14e ont changé de bailleur. L’argument alors brandi systématiquement aux locataires inquiets était une meilleure protection face à des ventes à la découpe potentielle. Ventes à la découpe pourtant impossibles pour des immeubles dont la propriété est celle de la ville de Paris avec un bail donné aux bailleurs sociaux jusqu’en 2029 pour certains. Exit donc la Sagi qui n’avait simplement pas les faveurs de la mairie, et toute puissance de la RIVP, de l’OPAC et accessoirement de « La Sablière », filiale immobilière de la SNCF. Pour ce dernier bailleur, nombreux sont les habitants de ces immeubles (146-148 Rue Raymond Losserand, 2/4 Square Auguste Renoir, 2 Passage de Gergovie ,11 Rue Pauly , 9/11 Square Auguste Renoir , 4/6 Square Andre Lichtenberger, 15 Rue des Suisses) qui dénoncent depuis une dégradation de leur immeuble et des prestations associées (gardiennage, entretien,…).
Plus récemment une nouvelle surprise s’est ajoutée à ces désagréments : rentrés dans des immeubles à loyer modéré (ILM), destinés à accueillir des personnes de classes moyennes aux revenus modestes, ceux-ci ont découverts que le statut de leur immeubles avait changé en HLM. Conséquence pour beaucoup, des surloyers importants leur sont désormais appliqués à partir du mois d’avril.
« C’est la panique dans notre immeuble comme ça doit l’être dans les autres rachetés également par la Ville de Paris pour en faire des HLM. De nombreux locataires ont reçu des avis de surloyers de plus de 320 € / mois, à payer en une seule fois en avril, ce qui leur fera environ 2000 € à payer en comprenant leur loyer mensuel . Mais surtout ces surloyers dits hypocritement de solidarité sont en fait pour les locataires des augmentations de loyers astronomiques !!! Il paraîtrait qu’en plus de nombreux loyers (de base) aient augmenté également pour les anciens locataires de la Sagi, pour correspondre au barème actuel. Pour ajouter à la panique générale, nous recevons un courrier nous demandant de signer un nouveau bail, alors que pour ma part je ne comprends pas puisque ça fait plus d’un an que nous sommes à ICF Sablière ; nous ignorons quelles seront les conséquences de la signature de ce nouveau contrat, alors que nous sommes pour beaucoup locataires depuis la construction de l’immeuble, soit presque 32 ans. »
TF1 essaie de regagner l’audience perdue à force de pitreries ? C’est une très bonne nouvelle.
Le "happy-end", bien sûr, était inévitable, comment garder son cerveau disonible après une émission sérieuse si ya pas au moins un happy end ?
C’est vrai qu’à 23 h 30…