"Les méthodes chocs des paparazzi"
Il est toujours bon pour un journaliste qu’une polémique s’enflamme sur les braises de son enquête.
L’équipe de Tac Presse, qui vient de consacrer un documentaire sur les méthodes chocs des paparazzi, diffusé sur Canal +, le sait bien. Sauf que cette investigation a bien failli ne jamais voir le jour et rester coincée dans les couloirs du Palais de justice.
Pour le journaliste de Tac Presse, les ennuis ont commencé quand il a approché de trop près Michèle Marchand. « Mimi », ex-gérante de cabaret devenue l’une des principales informatrices de la presse people, usait de ses activités pour se tisser un réseau de bavards, flics, jet-setteurs et même proxénètes. Ce qui lui a valu de bosser pour Voici en 1997.
En 2002, sentant peut-être qu’il était indélicat de manger des petits-fours avec ses amis people tout en balançant sur leurs vies privées, Mimi assure, visage masqué, qu’elle se range des voitures.
La Mata Hari de la presse people part « s’occuper de ses tomates ». Promis. Las ! Les journalistes l’ont piégée. Et démontré qu’à 62 printemps, la dame œuvrait encore secrètement dans les bas-fonds de l’info supposée glamour, n’hésitant pas à ragoter avec ses potes de VSD, Voici et Ici Paris. Tout cela à un moment où, paraît-il, la presse people se « moralise ».
C’en est trop pour elle. Le vendredi 6 novembre, tout ce petit monde se retrouve au tribunal, après que Mimi a assigné en référé le producteur du documentaire. Lui réclamant la suppression « des images, des vidéos, des bandes-son » ou de toute « information » qui lui était relative. On ne rigole pas avec la liberté chez les indics.
Le tribunal a tranché. Les images de Mimi devront être « floutées ». Non que les juges aient approuvé ses activités, mais ce flou est une manière d’assurer sa protection physique… Une star trahie, c’est dangereux !
L’enquête revient aussi sur les tribulations vulgaire et comiques du photographe Jean-Claude Elfassi, jamais à court d’idées quand il s’agit de traquer la célébrité. Ainsi Bill Gates dans les salons du château de Versailles.
Plus consternant encore, ces salariés d’Orange qui vendent à des paparazzi les coordonnées téléphoniques d’une Laurence Ferrari ou d’un Daniel Auteuil. Quand on apprend que ce dernier possède quatre lignes actives, on sent qu’on prend possession d’une information capitale. Le modèle britannique, celui de la transparence, n’est pas loin.
Encore un petit effort et il sera possible d’écouter le répondeur de Jean Sarkozy comme l’ont fait certains tabloïds avec des rejetons de la famille royale.
Avec « Les méthodes chocs des paparazzis », Canal + nous donne à voir 52 minutes revigorantes, entre cynisme et cupidité. Des vertus modernes