Pov’ petit juge américain. Le malheureux qui va devoir s’occuper du cas de Lehman Brothers, la quatrième banque américaine qui a fait faillite la semaine dernière, laissant 613 milliards de dollars de dettes, fait face à de gros et méchants créanciers. Bonne chance !
À peine tiré au sort pour sauver ce qui peut l’être de Lehman Brothers, le juge chargé de la faillite de la banque américaine va avoir du pain sur la planche. D’abord en raison de sa relative inexpérience d’affaires de cette importance ; jusqu’à présent, son plus gros dossier a été la réorganisation de Quebecor Corp dans laquelle, trois « petits » milliards de dollars étaient en jeu.
Ensuite parce que James Peck – c’est son nom – va se retrouver face aux représentants des créanciers de la banque qui sont bien décidés à récupérer le plus gros des 613 milliards de dollars qui leur sont dus ! Un chiffre un brin effrayant en regard de l’argent de poche injecté ces jours-ci en catastrophe par les principales banques centrales pour éviter le Big Bang planétaire. Enfin et surtout parce qu’à New-York, ça jase déjà pas mal sur les causes réelles du naufrage.
Les bons connaisseurs du dossier relèvent par exemple avec admiration la manière magistrale dont Henry Kaufman a su, une fois de plus, lire dans le marc de café et retirer ses billes au bon moment pour éviter de prendre le bouillon. Henry Kaufman c’est, comment dire, l’un des rares gourous-économistes mondialement reconnus. Dans les années 80, lorsque Salomon Brothers dont il était le chef économiste, régnait sur le marché obligataire, Kaufman était déjà envié pour son exceptionnelle aptitude à lire l’avenir dans l’évolution des taux d’intérêts. « Dr Désastre », comme l’avaient affectueusement baptisé ses pairs en référence à ses prévisions économiques des années 70, était entre autre administrateur de Lehman Brothers ces derniers temps. En Décembre 2007 et Janvier 2008, le vieux sage a exercé ses stocks-options et a gagné 2 millions de dollars, de la menue monnaie, dans l’opération. Il est un peu seul parmi les « winners ». Dans l’autre camp, on trouve évidemment Richard Fuld, le directeur général de Lehman. Ses actions, et les options qui lui avaient été consenties valaient encore 1,2 milliards de dollars en février dernier et quasiment plus rien le 15 septembre. Mauvaise pioche. La semaine dernière, le pauvre diable a vendu 2,88 millions d’actions Lehman à un prix variant entre 30 et 16 cents. Ca lui a péniblement rapporté 500 000 dollars. Pas de quoi payer des avocats yankees dignes de ce nom si jamais il venait de mauvaises pensées aux autres « losers » de l’affaire. A commencer par le personnel qui détenait près de 30% du capital de la banque. La déclaration de faillite lui coûte la bagatelle de 13,7 milliards de dollars sur la base de son cours de l’année dernière (85,80 dollars au plus haut). La boite encourageait très fortement son personnel à investir dans ses propres actions et affirmait, non sans fierté, qu’au moins 20 000 salariés sur 26 000 possédaient des titres de l’entreprise.
Le premier choc passé, les cocus de la fête qui déménagent tristement leurs petites affaires sous le regard impitoyable des vigiles et des caméras de télévision, commencent à se poser des questions. Ce n’est qu’une question de jours avant que leurs papotages parviennent aux oreilles du juge Peck : les pauvres bougres se demandent par exemple si les 5 milliards d’actifs cédés en juin au fonds alternatif (« Hedge Fund ») « R3 capital Partners », n’auraient pas été placés à l’abri, à vil prix, hors des griffes des représentants des créanciers de la banque. Après tout, murmurent déjà les mauvaises langues, le fond en question a été créé par Rick Rieder, un ancien trader de la banque où il a passé près de 21 ans. Rieder admet que le fond qu’il a créé est constitué, pour près de 75% de ses actifs, d’achats effectués auprès de Lehman : un paquet pas forcément cadeau dit-il, comprenant des obligations, des contrats de prêt, quelques menues participations industrielles, brefs des actifs qu’il dit avoir payé bon prix. A voir…
D’autant que David Sherr, un autre cadre de la maison, a lui aussi acquis récemment quelques articles dans la grande braderie Lehman pour son fonds « One William Street Capital management ». Troublant. D’ici à ce que la justice américaine se mette à affirmer que quelques achats astucieux d’ex-traders de la banque pourraient être à l’origine de sa déroute, ya pas loin. Ce n’est pas en France qu’on entendrait de telles billevesées…
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