Rencontre avec Jean Mallot, député inconnu de l’Allier, et farceur moustachu. Candidat aux primaires du Parti Socialiste, il n’hésite pas à se comparer à Obama pour donner de l’épaisseur à une candidature qui n’a pas encore dépassé les vallées auvergnates.
C’est parti ! Les "primaires ouvertes’’ ouvrent des perspectives pour le second degré au PS. Le MJS vendait déjà à la Rochelle un T-Shirt ’’Je suis candidat’’, projection des fantasmes des jeunes apparachiks en devenir. Plus sérieusement, la possibilité pour tout un chacun de se présenter ne risque-t-il pas de créer un mouvement de grand n’importe quoi ? Rencontre avec Mallobama, représentant de la minorité socialiste visible des députés moustachus et de la majorité invisible des députés inconnus, qui sollicite les suffrages du corps électoral (encore à définir) des ’’primaires ouvertes’’ et n’hésite pas à se comparer à Obama.
Sûr de sa bonne étoile, l’inconnu de l’Allier qui se fait sucrer sa circonscription en 2012, pour cause d’évolution démographique, kiffe les symboles forts. Il lance sa campagne par un appel du 18 juin, personne n’en entend parler. Comme le Général, il faut quelques jours avant que l’annonce n’arrive aux oreilles des premiers intéressés, les socialistes. ’’Il faut dire que ça a commencé dans un ascenseur avec Vallini’’ et pas à Londres. De l’ascenseur de l’Assemblée Nationale à Solférino le 4 juillet, jour de la déclaration d’indépendance américaine, le bruit court. Blague ou pas blague ? Martine Aubry n’en déclare pas moins ce jour son soutien à Jean Mallot. Bluff ? En tout cas ce fut un (Mallot) bide. Information vérifiée, elle a bien déclaré devant les premiers secrétaires fédéraux ’’Mon candidat c’est Jean Mallot’’. Elle a craqué Martine ? Il faut dire qu’à la même époque elle phosphorait son ’’postmatérialisme’’, peut-être a-t-elle voulu envoyer un message subliminal en proposant le ’’postprésidentialisme’’ avec le candidat le plus improbable qui soit, un type inconnu en dehors des vallées auvergnates.
Pas loin d’une cinquantaine de parlementaires le soutiennent dans sa démarche, chacun membre d’un gouvernement virtuel et ministre aux attributions loufoques (lien vers site). Qu’ont-ils fumé ces parlementaires, sachant qu’il n’a aucune chance de leur filer le moindre marocain ? Une fois les grosses berlines lancées, la démarche du Mallotru va faire plouf et celui qui rêve d’avoir la France comme prochaine circonscription retournera à sa vie incognito. Mais pourquoi ? Les journalistes que nous sommes ne peuvent se satisfaire d’une simple information à la limite du crédible sans s’imposer une rigoureuse analyse ! Allons-y. Toutes choses pesées et réfléchies, en raisonnant par élimination, cette candidature ne peut avoir pour objet que de mettre en lumière le rôle réel d’un député d’opposition. Qu’ils fassent leur job sérieusement, en déconnant, ou qu’ils ne le fassent pas du tout, l’opposition parlementaire a de toute façon et en dernière analyse Mallot cul de ne faire que de la figuration dans le paysage politique. Quitte à ne servir à rien, autant prendre les primaires au second degré.
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Sachons tirer les enseignements des erreurs du passé. Pour gagner en 2012, il faudra que l’ensemble des sympathisants progressistes, socialistes, démocrates, écologistes se rassemblent derrière un/une candidat(e) et un projet.
Il serait illusoire, naïf et contre-productif de penser que « seul compte le projet », et que le/la gagnant(e) des primaires se rangera d’emblée au service d’un projet livré "clés-en-mains", et encore moins d’un projet 100% PS. Nous l’avons douloureusement vécu en 2007.
Il s’agirait donc de parler explicitement d’avant-projets portés par les candidats à la candidature.
Cela suppose bien évidemment que les primaires se tiennent au-delà du PS, selon une formule proche de celle décrite dans le livre de Montebourg/Ferrand. On n’oserait imaginer qu’il puisse en être autrement, et que de telles primaires se limitent à désigner tardivement, au sein du seul PS, un/une candidate devenant l’otage d’un projet 100% PS.
Afin de nous positionner d’emblée sur une trajectoire gagnante, ma proposition est de parler explicitement d’avant projets, que devront porter les candidats aux primaires. Il serait demandé à chaque candidat de proposer une plate-forme, constituée de grandes lignes, où rien n’est figé, et qui ne soit pas (trop) prétexte à des clivages ou des regroupements comme le sont les motions du PS.
Au-delà de la sémantique, cette proposition d’avant-projets revêt un caractère symbolique. Cela permettrait de créer et d’entretenir une vraie dynamique d’ouverture, de participation, de rassemblement.
Charge ensuite à le/la candidat(e) élue, sur la base de son avant-projet, d’en faire un projet fédérateur et rassembleur
Pour résumer : les avant-projets, puis la primaire et le/la candidat(e), puis le projet.
Bien cordialement, Vincent www.observactions.com