En Iran, République islamiste aux mains du débonnaire Ahmadinejad, il faut vous méfier des apparences. Petit conseil d’une journaliste franco-iranienne qui vit depuis huit ans au milieu des « pintades » de la capitale, Delphine Minoui. Dans son ouvrage Les Pintades à Téhéran, Chroniques de la vie des Iraniennes (paru aux éditions Jacob-Duvernet le 23 mai 2007), elle nous raconte avec grâce la vie quotidienne de ces femmes.
Celles qui, l’œil aguicheur et souligné, le teint recoloré, les mèches soigneusement disposées débordant joliment du roussari (ou hedjab, foulard calé sur la tête) obligatoire en public, détournent la fonction officielle du voile, le transformant en accessoire de beauté. Celles qui, comme le 8 juin 2005, bloquent les entrées d’un stade de football avec l’idée folle d’assister au match, en brandissant des banderoles sur lesquelles on peut lire : « liberté, égalité, justice sexuelle » (p.22). Ou qui s’accordent de temps en temps une fête amicale nocturne (et mixte qui plus est !) Ces belles aux esprits indomptables, rétives au système islamique, et qui risquent la lapidation et/ou la prison pour ces menus instants de bonheur. Ces « petits plaisirs paisibles d’une liberté volée » (p.189) ne profitent évidemment qu’aux plus riches, en mesure de fournir un bon bakchich si un milicien passait dans le coin.
À force de résistance, elles gagnent des points. Ce qui fait dire à l’iranologue Bernard Hourcade que l’Iran est « le pays islamique où la révolution féministe est en marche ». Mais la progression est lente : certes elles ont le droit de vote et sont éligibles. Certes, elles ont une place sur les bancs de l’université. Néanmoins, à ce jour, la République n’a toujours pas ratifié la convention internationale contre la discrimination des femmes. Reste à espérer que cette lutte pour les droits des Iraniennes ne débouche pas sur une autre forme de subordination, la soumission obsessionnelle des Vénus aux canons de la mode.
détourner la fonction officielle du voile ???
Le voile est, et a toujours été, un accessoire de beauté. La véritable beauté réside dans le coeur, voile ou pas. Le voile rehausse cette lumière intérieure et la sublime.
L’histoire des civilisations nous enseigne que contrairement à beaucoup d’idées reçues, porter le voile est un privilège et n’a d’ailleurs rien de particulièrement "islamique" (si le voile était bel et bien "exclusivement islamique" il est étonnant que personne ne songe à faire enlever le tchador que Marie, la mère de Jésus, porte dans toutes les églises du monde…)
Ceux qui en doutent n’ont qu’a se poser la question de savoir pourquoi personne ne se promène nu dans les rues, quelles qu’en soient sa culture, son origine, son climat ou son époque… Bien qu’il ait d’autres utilités et significations, l’habillement met en valeur notre beauté physique même s’il cache symboliquement notre beauté intérieur qui fait partie de notre intimité.
La beauté est un trésor caché… à dévoiler !
Tellement d’accord avec la fin…
Voir que chez nous on se gausse de la prétendue "libération" de la femme, alors que nos écoles scientifiques sont desespérement masculines, et que toute la societé, accompagnée par les apprenties bimbo se jette sur les soldes ou la dernière recette amaincissante pour ressembler tous les jours un peu plus à Paris Hilton mais fait quand même bien rire (jaune…)
La libération de la femme comme égale de l’homme, la femme comme intellectuelle, ce n’est ni ici, ni ailleurs, même si c’est vrai on peut se gargariser qu’elles aient le droit de se plier au dictat sexy et reducteurs en France alors qu’elles sont tout simplement cachées là-bas…