On en cru un temps que l’immense Jean-Marc Sylvestre avait quelques doutes sur la totale perfection du capitalisme. Heureusement, le journalisme économique a retrouvé la foi.
Il a de l’entregent et sait le montrer. Pas une réception avec des patrons où on ne croise l’ineffable Jean-Marc Sylvestre, qui prêche sans relâche les vertus de l’économie libérale sur TF1, sur LCI et sur France-Inter. Mi-janvier, il est venu se montrer aux vœux à la presse de la ministre de l’Économie, Christine Lagarde. Las, celle-ci a eu près de deux heures de retard sur l’horaire initial à cause de Super-Sarko, qui l’a embarqué dans une virée à Sens pour expliquer sa politique en faveur du pouvoir d’achat (si, si, il y en a une et, selon notre tourbillonnant président, elle est efficace). Le sous-commandant Sylvestre a parcouru l’immense salle de réception située au septième étage de Bercy, serrant quelques pinces, délivrant quelques oracles. Avant de repartir sans avoir pu claquer la bise à la chère Christine.
Qu’on se rassure. Ce contretemps n’empêche pas notre ami de soutenir ardemment la politique économique du gouvernement. On l’a vu notamment pendant les grèves de l’automne dernier contre la réforme des régimes spéciaux. Le sous-commandant Sylvestre avait expliqué avec force pourquoi il fallait avancer et tant pis si cette réforme à la mode Sarko ne rapporte pas grand-chose aux finances publiques.
Le brillant éditorialiste avait donné l’impression dans un passé récent qu’il était revenu des discours sur les bienfaits du libéralisme. Dans un livre intitulé « Une petite douleur à l’épaule gauche » et paru en 2003, il expliquait comment l’hôpital public l’avait sauvé après un infarctus. Cette ode sentant bon la défense de l’intérêt général n’a pas duré longtemps.
Le sous-commandant Sylvestre a publié, il y a quelques mois, un nouvel ouvrage défendant cette fois le libéralisme triomphant. On est rassuré d’avoir retrouvé notre ami tel qu’on le connaît depuis toujours. Dans « Petites leçons d’économie à la portée de tous » (Buchet-Chastel), il se contente de reprendre ses chroniques libérales sans trop d’effort d’imagination, selon des mauvaises langues. Et alors ? Il a tout compris du fonctionnement du capitalisme. Le tout n’est pas de créer de nouvelles activités avec tous les risques que cela comporte mais de recycler afin d’optimiser le rendement, comme on dit dans les écoles de commerce.
Accessoirement, il s’agit d’expliquer l’économie à ces ignares de Français, « qui n’en pincent que pour les trente-cinq heures, les assurances maladies, les congés payés et un peu de pouvoir d’achat ». Ah, les lâches profiteurs ! À cause de ces fainéants, la France s’enfonce dans la crise. Heureusement, le sous-commandant Sylvestre a la solution. Grâce à des formules que ne renierait pas son héros Super Sarko : « Le travail crée du travail. L’activité suscite des embauches ». C’est bien vrai, ça. On s’en voudrait d’oublier cette maxime : « Si les pays développés veulent garder une activité industrielle importante, ils doivent se concentrer sur les activités de luxe et à haute valeur ajoutée ». Fermez les usines et mettez-vous tous à fabriquer des sacs Vuitton et des robes Dior. Quel bonheur d’écouter tous les jours un tel penseur.
Il est de tous les combats ; le type même du chantre des bienfaits de l’économie libérale et des décisions patronales.
Aux premières loges à l’Université d’été du MEDEF, à DAVOS et autres "sommets" économiques, journaliste sur une chaîne publique et sur des chaînes privées, il effectue bien volontiers des ménages, ; pour lui, tant que les marchés financiers prospèrent et que les riches deviennent de plus en plus riches tout va toujours très bien.
Chroniquer sur les laissés-pour-compte de l’argent fou ou par exemple sur les syndicats ? Autant demander à France-Inter l’objectivité que l’on est en droit d’attendre d’une chaîne publique.
Avez-vous essayé de transcrire ses billets de 7h 20, sur F. I. ?
C’est du boulot, pénible et ennuyeux. Outre les bégaiements,tremblement et autres zozotements, il n’a de cesse de toujours répéter la même chose avec les mêmes mots, d’affirmer de façon simpliste au lieu d’argumenter… Je pourrais écrire ses prochains billets rien qu’en mélangeant à chaque fois les phrases mis dans un chapeau.
J’ai entendu hier qu’un grand singe avait acquit un vocabulaire de près de 1000 mots, soit beaucoup plus qu’on peut en trouver dans les "chroniques" de Sylvestre…
Quant aux contradictions grossières et multiples, aux sophismes pour politicard(e)s aux CV falsifiés…,ce matin, face à B. Maris, c’était , une nouvelle fois, pas mal…
Il ne fait pas seulement honte à l’intelligence et à la culture des auditeurs (il ne peut convaincre que les déjà "convaincus"), mais aussi, tout simplement, à la science économique dont il est une antithèse à lui tout seul et fait partie de ceux qui me donnent une idée de l’infini…