La banque mondiale aussi fait sa rentrée. Et distille ses bonnes nouvelles : l’Afrique accélère le rythme de ses réformes pour encourager les affaires, l’emploi et la croissance. Manque de chance, la croissance, ça ne se mange toujours pas…
La banque mondiale se pique d’afro-optimisme ces derniers temps. Dans son dernier rapport du 6 septembre, réalisée par l’International Finance Corporation, l’institution remarque que « pour la première fois, l’Afrique se classe parmi les trois premières régions à avoir réformé, après l’Europe de l’est et l’OCDE ». Ça pour une nouvelle, c’est une bonne nouvelle.
Réformes phares pointées par la Banque mondiale, le raccourcissement du transfert d’un titre de propriété en Côte d’Ivoire (de 397 jours à 365), le Burkina a lui éliminé quelques-unes des étapes nécessaires à la création d’entreprises et Madagascar a abaissé le capital minimum exigé des sociétés. Divers bons points sont également adressés au Rwanda -grands spécialistes de procès, qui a introduit une section commerciale au sein du Tribunal de Grande instance-, au Niger, qui facilite l’immatriculation des entreprises, au Mali…
Bref, les affaires ne vont qu’aller mieux et l’arrivée des entrepreneurs chinois pourra se faire dans les meilleures conditions.
Mais à tout seigneur, tout honneur, les champions 2005-2006 de la Banque mondiale sont anglophones.
Tête de proue des Etats africains réformateurs, la Tanzanie et le Ghana, classés parmi les 10 pays au monde qui ont le plus réformé en matière de réglementation des affaires. Les pays francophones restent, eux à la traîne. Dans ce classement des pays où il fait bon faire des affaires, le Sénégal se classe 146e et la République démocratique du Congo 175e et bon dernier. Sans doute l’héritage est-il plus lourd à porter.
Enfin, un petit mot sur la France, elle aussi récompensée. L’hexagone fait partie des 10 pays qui ont le plus réformé, cocorico. Et elle est en bonne compagnie, placée juste devant le Ghana, la Tanzanie, le Guatemala et la Croatie mais derrière des économies aussi développées que celle de la Géorgie, de la Roumanie, du Mexique, du Pérou…
Les pays pauvres progressent.