Rechercher dans Bakchich :
Bakchich.info
UNE BRÈVE HISTOIRE DE BAKCHICH

Tags

Dans la même rubrique
Avec les mêmes mots-clés
RÉCLAME
Du(des) même(s) auteur(s)
MÉDIAS

Quand les flics font la morale aux journalistes

Presse / mardi 18 septembre 2007 par Pascal Bovo
Twitter Twitter
Facebook Facebook
Marquer et partager
Version imprimable de cet article Imprimer
Commenter cet article Commenter
recommander Recommander à un ennemi

Hervé Gattegno, enquêteur émérite, n’aime pas trop quand les poulets lui assènent des leçons de déontologie

Depuis quelques semaines, un drôle de procès-verbal fait se gondoler toute la Brigade de répression de la délinquance financière (BRDE) aux heures de pauses. Le document, sans doute transmis par un flic facétieux pour édifier ses collègues sur les curieuses méthodes journalistiques en vogue dans les grands journaux, est devenu le dernier sujet plaisanterie au Château des rentiers. Il retrace l’audition de Hervé Gattegno, l’un des roitelets du journalisme dit d’investigation. Au printemps dernier, cet ancien du Monde, aujourd’hui en poste au Point, avait été interrogé par les enquêteurs sur ces liens avec Iskander Safa, un marchand d’armes libanais soupçonné de blanchiment et objet d’un mandat d’arrêt international depuis plusieurs années [1].

Les enquêteurs avaient convié l’éminence dans leurs locaux pour savoir comment se faisait-il qu’il ait été invité au Liban tous frais payés par Safa, il y a deux ans et en était revenu avec un bien bel article titré « Iskandar Safa, l’insaississable », publié dans le Monde. Evidemment l’audition a vite pris la tournure d’un cours de déontologie. Mais à l’envers. Cette fois-ci, le grand journaliste pouvait difficilement endosser le rôle du donneur de leçon. Plutôt de l’enfant pris les doigts dans le pot de confiture.

Première interrogation des enquêteurs : « se faire payer un voyage par le sujet principal de l’article, cela ne vous pose-t-il pas un problème éthique ? » Réponse du plumitif : « Non, aucun. Et vous n’êtes pas qualifiés pour juger ». Et l’ancien journaliste du Monde d’y aller au culot : « J’ai fait faire des économies à mon journal et n’en ai tiré aucun profit personnel. » Le bon samaritain en quelque sorte ! Le limier qui l’interroge reste néanmoins dubitatif. « Qu’en dit la charte de déontologie de votre journal ? », demande-t-il. « Je ne sais pas », avoue un Gattegno tout penaud. « En tous les cas, vous apparaissez totalement dépendant de votre sujet », constate le flic. « Pas du tout, s’emporte le journaliste. Le fait que M. Safa ait pris l’initiative de m’adresser un billet d’avion n’a aucunement porté atteinte à mon indépendance de journaliste ».

Comment se faire embaucher au Point

Fréquenter les hommes d’affaires ayant maille à partir avec la justice peut s’avérer fort juteux. Gattegno en sait quelque chose. Des écoutes téléphoniques judiciaires réalisées sur une vieille connaissance de Bakchich, le flamboyant Marc Francelet, intermédiaire à l’intersection des affaires, des médias et du show-biz, le montrent assez clairement. Dans l’une d’elles, Francelet se vante d’avoir tiré une belle épine du pied de son ami Gattegno, qui était tricard au Monde, en le faisant embaucher par l’hebdo Le Point, à 8 000 euros mensuel.

Lors de son audition du printemps dernier, Gattegno, le grand redresseur de torts, inlassable traqueur de la corruption, est confronté par les flics sur le sujet. Avant d’aller passer quelques semaines à l’ombre des murs de la prison de Fresnes l’ami Marco a-t-il joué le rôle de chasseur de tête à son profit ? « Effectivement, observe Gattegno sur procès-verbal. Francelet m’a dit qu’il militait en faveur de mon embauche. Je l’en ai remercié. Mais je trouve votre question sur mon indépendance un peu blessante. Mon indépendance est totale. » Comme on l’a déjà vu…

Le représentant de la maison Poulaga constate alors que seules huit lignes sur 160 sont consacrées aux démêlés judiciaires de M. Safa. « Faux, rétorque, la grande plume de plus en plus agacé. Je constate au contraire que 79 lignes sur 160 comportent des références à sa situation judiciaire. Ni la police, ni la justice ne sont bien placés pour juger d’un article suffisamment ou insuffisamment indépendant ». L’audition tourne carrément au règlement de comptes quand le flic lui rappelle qu’outre son élogieux papier sur le marchand d’armes Safa, Gattegno a par le passé, rencontré d’autres « clients » du juge Courroye en fuite, pour rédiger des articles. Notamment le fils Pasqua en Tunisie et le flamboyant oligarque russe Arcadi Gaydamak. « Qui a payé les frais de ces articles. Les fuyards ou votre employeur Le Monde ? », demande-t-il perfidement. « Le Monde évidemment », assure Gattegno. Et de s’indigner, appelant les mannes de la sacro-sainte liberté de la presse, de devoir répondre à des questions si gênantes. « Le sujet me paraît avoir un rapport extrêmement lointain avec les faits dont vous êtes saisis. Il pourrait s’agir d’une forme de pression inacceptable sur le journaliste que je suis ». Il aurait du préciser : journaliste et touriste.

[1] il sera jugé par défaut à Paris dans quelques semaines

Voir en ligne : in Bakchich #46

AFFICHER LES
4 MESSAGES

Forum

  • Quand les flics font la morale aux journalistes
    le samedi 20 décembre 2008 à 11:45, Jacques Goguy a dit :

    Jacques Goguy. Délégué ANVEDJ 79. 2, rue du Fief de la Croix. 79330 St-Varent. Tél. 05 49 67 68 03. E mail jacques.goguy@aliceadsl.fr

    Monsieur Frédéric Péchenard. Directeur Général de la Police Nationale. 9, Boulevard de Paris. 75195 Paris Cedex 04.

    St-Varent le 2 décembre 2008.

    Monsieur le Directeur Général,

    Lors du colloque « Neutraliser les Grands Criminels » de Monsieur le Député Jean-Paul Garraud, le 17 octobre 2008, salle Victor Hugo 101, rue de l’Université, je vous ai remis un dossier.

    Dossier qui me tient particulièrement à cœur ; car il concerne ma famille Allemande. Si je n’avais pas de nouvelle de mon père en voici la raison. J’ai découvert récemment le décès de mon géniteur le 28 janvier 1945. Pour mon malheur ma famille Allemande était très riche, ce qui fait des envieux chez vos collègues policiers.

    La famille de mon ex-épouse connaissait cette fortune dont je suis l’héritier, ces pervers ont exploité mes biens à mon insu, dissimulé mes racines.

    Le plus lamentable, le plus inadmissible ; d’anciens fonctionnaires de la police retraités, dont un ancien contrôleur général de la police Suire Jean-baptiste, qui est l’organisateur de cette escroquerie. Cet individu utilise ses relations politiques, et influence le bon fonctionnement de la justice.

    Son collègue de maraudage Guillot, ancien commandant de police crapule de la pire espèce me conditionne avec des produits, pour m’asservir afin de me faire signer des documents chez le notaire Tabourier de Thouars le 4 mars 1999, étant inconscient de mes actes. Mes plaintes du 26 juillet 1999, et 2 avril 2002, à la lecture de ces deux plaintes, dans la première, je ne parle pas d’héritage ; mon passage chez le notaire était récent cela prouve qu’il y a soumission par des produits.

    Guillot doit être connu par les services de police pour ses nombreux méfaits, l’utilisation de produits psychoactifs, pour neutraliser une personne dans le but de la dépouiller est un acte criminel. J’accuse cet individu de m’avoir conditionné. Je n’ai pas de mots assez forts pour qualifier ce pervers. Suire qui est l’associé de ce malfaiteur. Cela ne grandit pas l’image de marque de la police. Il est dit « qui se ressemble s’assemble ».

    Ces scélérats déshonorent leur administration, et devraient être sévèrement punis pour l’exemple, et pour leurs crimes, le fils de Suire Jean-François commissaire divisionnaire est aussi coupable. Il a conditionné son épouse pour qu’elle se suicide, elle s’est tuée le 10 janvier 2005.

    Vous ne pouvez rester indifférent devant la gravité des faits exposés, je trouve également inadmissible de voir ces individus qui me narguent de temps à autre pour me provoquer et me font condamner injustement et vivent dans une impunité outrageante ; des personnes en prison sont 100 fois moins coupables que ces fripouilles.

    Pouvez-vous m’informer des dispositions que vous allez prendre contre ces ripoux ? Si le fils de Suire à sa place dans vos services.

    Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur Général, l’assurance de ma parfaite considération.

    Jacques Goguy.

    Pas de précipitation pour arrêter ces malfaiteurs, ce sont d’anciens flics. Le petit délinquant de banlieue serait déjà sous les verrous.

  • Quand les flics font la morale aux journalistes
    le mercredi 3 octobre 2007 à 13:46, cassandre a dit :

    Pourquoi voulez vous qu’un journaliste véreux, qui accède à des postes de pouvoir politisés, se gène, quand aucune sanction n’est prévue par sa confrérie en cas de manquements déontologiques. Et,que leurs amis les cols blancs véreux qui mettent en place ce genre de journalistes se voient le plus souvent relaxés par des juges dépendants ?

    Sarko le fils spirituel de Pasqua est élu et comme par enchantement, Après une longue cavale le fils de Pasqua est rentré en France ainsi que les deux frères Iskandar et Akram Safa. Un mandat international à l’encontre de Pierre Falcone a été levé.

    Finalement, les journalistes du Canard enchaîné, qui dénoncent les affaires d’Etat depuis des lustres ont la foi. Quand on s’aperçoit que ces gens là bénéficient d’une impunité quasi totale, il ya de quoi déprimer , jeter l’éponge et aller travailler chez Choc…

    Les ripoux de la République ont de longs jours devant eux, quelques amendes financières quand un col blanc détourne des milliards d’euros contre de longues années de prison pour des voyous "communs".

    Bah ,la rupture est en marche Rachida Dati,la défenderesse des victimes de voleurs d’auto radios planche, pour faire édicter des lois sur mesure , afin de protéger d’autres grandes victimes de ce système injuste : Les victimes de la pénalisation du droit des affaires" comme Santini, Pasqua,les principaux actionnaires d’EADS Etc

    http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/societe/20071003.FAP0327/la_justice_leve_lun_des_mandats_darret_contre_pierre_fa.html

    03.10.2007

    Lundi, deux hommes d’affaires libanais, les frères Iskandar et Akram Safa, recherchés par la justice dans ce dossier, et un autre sont rentrés en France où ils ont été placés sous contrôle judiciaire avant le procès. Ils doivent verser une importante caution. Vendredi, ils avaient été précédés par le fils de l’ancien ministre de l’Intérieur Charles Pasqua. Pierre Pasqua, également poursuivi dans ce dossier et qui vivait en Tunisie depuis plusieurs années, est rentré en France. Une caution de 200.000 euros lui a été imposée, dont 100.000 doivent être versés avant le 8 octobre.

  • Quand les flics font la morale aux journalistes
    le mercredi 19 septembre 2007 à 02:35

    Pas de publicité dans les médias sur ces pratiques honteuses au sein de la rédaction du Point, et du Monde.

    A qui va t’on faire croire qu’un Marc Francelet sans poste à la rédaction du Point, faisait écrire sous la plume d’un sbire, des articles de complaisance sans que la rédaction ne le sâche.

    J’ai découvert que des caisses noires existaient au sein des rédactions et que certains journalistes ne servait que de signature.

    Pour quelle raison, FOG et Hervé Gattegno n’aurait pas bénéficié des largesses du libanais, quand Marc Francelet se "faisait prêter "une belle somme d’argent par l’aimable libanais ?

    J’espère raconter cette histoire un futur proche… bien le bonjour à Marco les bons tuyaux s’il lit de temps à autre les exellents articles de ce site ; Remember mon pote… ;;

    • Quand les flics font la morale aux journalistes
      le mercredi 19 septembre 2007 à 20:07
      Juste pour signaler que Le Monde a consacré une pleine page à l’affaire Francelet, le "flibustier des médias", en n’occultant en rien, à ma connaissance, l’implication de Gattegno, son ex-collaborateur. Ce qui a valu un droit de réponse assez virulent de ce dernier, dans lequel il indique notamment : "Est également fausse l’assertion selon laquelle mes frais de reportage auraient été assumés par M. Safa". Son audition a tout l’air de prouver le contraire…
BAKCHICH PRATIQUE
LE CLUB DES AMIS
BEST OF
CARRÉ VIP
SUIVEZ BAKCHICH !
SITES CHOUCHOUS
Rezo.net
Le Ravi
CQFD
Rue89
Le Tigre
Amnistia
Le blog de Guy Birenbaum
Les cahiers du football
Acrimed
Kaboul.fr
Le Mégalodon
Globalix, le site de William Emmanuel
Street Reporters
Bakchich sur Netvibes
Toutes les archives de « Là-bas si j’y suis »
Le locuteur
Ma commune
Journal d’un avocat
Gestion Suisse
IRIS
Internetalis Universalus
ventscontraires.net
Causette
Le Sans-Culotte