2000 appels par jour et seulement 350 places d’hébergement à attribuer. C’est le quotidien du Samu social dont le fondateur, Xavier Emmanuelli sera en chat, mercredi 6 mai à 18 h, sur Bakchich.
Les maraudes et les centres d’hébergement du 115. Vous connaissez sans doute… La plate-forme de régulation, peut-être moins.
Louise, Fatia ou Claire. Diplômées de socio, philo ou psycho. Toutes payées 1300 euros bruts environ. Ces jeunes femmes de l’ombre sont « écoutantes » au 115. Un numéro vert d’utilité publique au service des démunis, géré à Paris par le Samu Social de Paris. Les « écoutants » attribuent des places ou orientent les appels vers d’autres services sociaux.
L’oreille crispée sur le combiné toute la journée, les jeunes écoutants en viennent aujourd’hui à regretter la période hivernale. Avec la fin du froid, les politiciens ne font plus de promesses, les journalistes se démobilisent, et l’opinion publique oublie les SDF.
Faute de subvention, beaucoup de centres d’hébergement ferment leurs portes et le nombre de lits à attribuer diminue. Il faut alors choisir entre tel ou tel. Casse-tête. Il faut ensuite décider de laisser un tel dans la rue. Crève-coeur.
Pour soulager la conscience des écoutants, le 115 s’est doté d’outils informatiques qui offrent un suivi de chaque personne. Quelqu’un qui s’est vu refuser un lit précédemment deviendra prioritaire pour la nuit à venir. Cet outil permet aussi de savoir secondes après secondes combien de lits restent disponibles. Les coordinatrices du 115 tentent donc toute la sainte journée de grignoter des places supplémentaires auprès de l’Armée du salut, d’Emmaüs, du secours catholique, du secours populaire ou de la ville de Paris…
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Bénévoles aux Restos Du Coeur, nous sommes nombreux à constater une "crise" dans le monde du bénévolat (je n’aime pas le terme mais il est le mieux à même de refléter l’état des choses). Chez nous, c’est la nourriture qui manque, des camions qui arrivent moins remplis et qui repartent totalement vides, moins de bénévoles aussi, pour distribuer mais aussi parler, écouter,…
Une distribution commence à 20h, les gens font la queue, prennent un plat, un sac avec du pain et un dessert, une soupe, un bol de céréales et du café. Généralement, nous avions assez de nourriture pour contenter tout le monde, même les retardataires qui pouvaient, s’il n’y avait plus de plats chauds, avoir du supplément de pain, soupe, céréale, lait chaud. Maintenant, nous vidons les plats chauds en 30min, en 45min il ne reste plus de pain, et vers 21h le camion est totalement vide. A peine quelques quignons pour aller avec les boîtes de sardines en conserve que le responsable de site mets de côté pour la fin et les derniers arrivants.
Plus de personnes à la rue, des aides de l’État diminuées, moins de dons aussi,…