Une petite bande rouge dans les rangs de l’Assemblée. 18 députés communistes en comptant les apparentés. Il en manque deux pour former un groupe parlementaire et bénéficier des prérogatives qui lui sont liées. Pourtant, Charles Pasqua, l’initiateur du redécoupage électoral d’octobre 1986, n’a jamais souhaité sanctionner le Parti Communiste. Il le précise avec bonne foi (aucun doute !) à la page 175 de son livre Ce que je sais, les Atrides (1974 – 1988), paru au Seuil le 16 mai dernier : « J’avais également demandé à mes conseillers de veiller à ce que le Parti Communiste ne soit pas maltraité, mes instructions étant que cette loi lui permette de maintenir un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale ».
Erreur de casting Charlie. Ou malicieux calcul de long terme ? Pasqua, c’est aussi l’homme qui a, en mai 1986, rétabli le scrutin majoritaire pour les élections législatives. Charles le Grand liste les avantages de ce mode de scrutin : il permet l’émergence d’une majorité » (p.171) sans laquelle il est impossible de gouverner. En certaines circonstances, l’efficacité politique doit suppléer le principe démocratique. Surtout, et Pasqua ne le cache pas, quand la réforme avantage le RPR (ancêtre de l’UMP). « Des élections législatives au scrutin proportionnel pourraient provoquer notre perte. » (p.171). Plus de deux décennies après le passage du ministre de l’Intérieur rénovateur, le PCF cherche un moyen d’atteindre le nombre suffisant de députés pour bénéficier d’un groupe parlementaire. Noël Mamère proposait dès dimanche 17 au soir que les quatre députés Verts rejoignent le cordon rouge. Les communistes n’étant pas séduits par cette suggestion, des discussions ont lieu au Conseil National pour tenter de « faire passer la ligne des groupes à 17 ». Un vote du règlement à l’Assemblée devrait trancher le débat d’ici peu. Mais puisque Nicolas Sarkozy souhaite « réintroduire une dose de proportionnelle », la lutte continue…