Sur le plateau de Franz-Olivier Giesbert, elle est la seule invitée à n’avoir pas le prétexte d’un livre à défendre (« chez FOG », France 5, samedi dernier). Il suffit qu’elle soit un « espoir de la droite », c’est ainsi que Giesbert la présente-. Traduisez qu’elle a réussi parfaitement son coup l’autre jour en traitant ses collègues du gouvernement Borloo et Copé de « lâches » et « d’incompétents ».
Aujourd’hui NKM est non seulement secrétaire d’Etat à l’écologie et au développement durable, mais secrétaire national adjoint de l’UMP. Etonnant, non ? Le plaisir sadique de Sarkozy de planter Borloo et Copé n’explique pas tout. Que fait cette jeune femme de 35 ans dans cette galère ? A l’écran, elle accroche superbement la lumière, comme on dit sur les plateaux.
NKM ? Une madone, un visage d’aristocrate intello, quelque part entre Madame de Staël et Jeanne Balibar… Giesbert, toujours aussi insupportable, en rajoute et se vautre dans les compliments physiques. Elle cille à peine. Issue d’une grande famille politique (arrière-grand père sénateur, grand père résistant gaulliste, papa maire actuel de Sèvres), elle-même polytechnicienne, recrutée et couvée par Chirac, elle assure qu’elle n’est pas une « héritière » (son frère Pierre Kosciusko-Morizet est le fondateur de Priceminister).
Non, elle n’est pas tombée dans la politique quand elle était petite. La preuve : elle n’a commencé à en faire qu’à 25 ans… Depuis, elle est devenue ce qui manquait à la droite pour faire sérieux en écologie. Une anti-Borloo, lequel a pris un coup de vieux… Le bouffon et l’experte, le crado et la beauté glacée… Elle ne dit pas : « vous déconnez complètement » mais « je trouve cette idée hors sol ». Et cette façon de parler avec une patate chaude dans la bouche, bourge de chez bourge ou plutôt bourge de chez Sarkozy…
C’est là qu’on mesure l’étendue de l’ouverture : de Fadela Amara à NKM , quel éventail de nanas ! Toutes les espèces sont là ! Là dedans, la Kos’ caviar, par ailleurs député-maire de Longjumeau, a de l’avenir. Sa capacité à supporter le clan bling-bling, avec lequel elle n’a rien évidemment à voir, témoigne de sa force de caractère. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir les réflexes du Patron.
Face au socialiste Manuel Valls (lui aussi présenté par Giesbert comme un « espoir » mais à gauche), Nathalie Kosciusko-Morizet s’est payé le luxe, samedi, de revendiquer le concept de « révolution ». Puisque le PS, dans sa récente « déclaration de principes » n’en veut plus, alors NKM, comme chez l’antiquaire, s’offre le précieux bibelot en solde : « on a besoin de révolution » affirme-t-elle comme si elle nous vendait un parfum de luxe.
Si NKM n’a pas encore convaincu les écologistes par son action sur le terrain, en matière de recyclage politique, elle sait y faire.
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