L’enquête sur la mort suspecte d’un jeune à Grasse, le 9 mai dernier, lors d’une interpellation musclée continue. Avec les premières auditions de la police des polices, quelques perles sur le fonctionnement de la Brigade anti-criminalité (Bac).
Les magistrates du TGI de Grasse ont pris connaissance des premières auditions réalisées par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), dont l’enquête continue. La police des polices avait été immédiatement saisie au lendemain de la mort du jeune Abdelhakim Ajimi, le 9 mai dernier à la suite de son interpellation par des fonctionnaires de la Brigade anti-criminalité.
Un des policiers a reconnu avoir pratiqué sur Abdelhakim une clé d’étranglement, « sans être à fond » selon son expression. Sympa. En outre, dans sa déposition, « Alex », son surnom dans les quartiers de Grasse, précise que l’individu interpellé s’est effectivement débattu mais d’abord « pour se départir de notre emprise », et précise qu’il n’y a pas eu de coups échangés. Tout en rappelant que l’interpellation avait mal débuté.
Les deux policiers qui sont allés à la rencontre d’Abdelhakim après l’agression de la banque ont affirmé connaître le jeune Grassois. C’est au moment du menottage que les choses se sont emballées. Là Abdelhakim, selon les policiers, aurait dit « Ne me touchez pas ! ». Les fonctionnaires de la Bac tentent de lui passer les bracelets par les poignets devant. Ils échouent. Et là c’est l’empoignade.
« Le dysfonctionnement se situe au niveau des méthodes d’interpellation. On est dans l’à peu-près. Sachant que les policiers disent connaître l’identité de Abdelhakim, ils auraient pu l’interpeller chez lui ou le convoquer », estime Maître Sylvain Pont, l’un des avocats niçois de la famille Ajimi.
Lors de sa conférence de presse, Marc Désert, le Procureur de Grasse, rappelait que « l’interpellation était justifiée, les techniques d’interpellation étaient justifiées, ce sont celles enseignées en pareilles circonstances. Ont-elles été maîtrisées ? Tout est question de mesure et de dosage. Une fois que la personne est menottée, doit-on maintenir un étranglement jusqu’à l’arrivée des renforts ? C’est la question à laquelle devront répondre les juges d’instruction. »
« Comme si on traînait un mort »
En dehors des témoignages des policiers, 16 personnes, à l’heure où nous écrivons, se sont manifestées pour donner leur version des faits dont deux se sont rendus directement auprès du Procureur de Grasse. Nombre d’entre elles corroborent la version des policiers, du moins à propos de l’emballement des faits après que Abdelhakim Ajimi a refusé de se laisser passer les menottes. Mais elle ajoutent également que Abdelhakim avait le visage violet quand le policier « l’a étranglé » ajoutant que le jeune Tunisien a été pris sous les aisselles, par deux policiers, pour être traîné dans la voiture de police car il ne tenait plus sur ses jambes « comme si on traînait un mort ».
Quelques jours après, « Alex » l’un des principaux acteurs policiers de cette tragédie était à nouveau sur le terrain et faisait des rondes dans les quartiers de Grasse. Le Procureur, Marc Désert, n’a pas trouvé cette présence judicieuse. « Alex » a depuis été déplacé.
Lundi, les magistrates entendront les parents de Abdelhakim Ajimi.
À lire ou relire sur Bakchich.info :
A lire les commentaires de ce blog on se prend à regretter le laxisme de Mlle Dati, tous ces tribunaux restant encore en fonction en plein centres villes, au prix de l’immobilier, c’est gâcher.
Enfin une bonne nouvelle, au tribunal de Draguignan la "corvée de bois" à été restaurée. Nostalgie quand tu nous tiens !
Ce n’est pas la panacée, mais, avec une petite "réforme" légitimant le lynchage, ça devrait limiter de déficit de l’état, c’est déjà ça.
Dans cette affaire ce gendarme n’était pas en état de légitime défense.
Il est à noter que les gendarmes peuvent tuer en cas d’évasion. Je trouve hallucinant d’avoir le droit de tuer un homme en état d’arrestation qui tente de s’échapper sans qu’il ne se soit servi d’une arme pour menacer le gendarme. Quand on veut arrêter quelqu’un en faisant usage d’une arme au pire on lui tire dans la jambe, 7 coups de feu dont 3 dans le torax, il s’agit peut-être d’une procédure apprise après un stage au far west ?
Un gendarme tue un homme qui tentait de s’évader à Draguignan LEMONDE.FR avec AFP | 24.05.08 |
http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/05/24/un-gendarme-tue-un-homme-qui-tentait-de-s-evader-a-draguignan_1049330_3224.html
Michèle Alliot-Marie a demandé samedi 24 mai la suspension d’un gendarme qui a tué vendredi soir un homme qui tentait de s’évader de la compagnie de gendarmerie de Draguignan (Var). La ministre de l’intérieur a aussi appelé à "une enquête interne de la gendarmerie", "sans délai, afin de faire toute la lumière sur les circonstances de cette affaire".
Selon le procureur de la République de Draguignan, Christian Girard, "l’homme interpellé a profité du fait que la lumière de l’escalier s’est éteinte pour sauter par une petite fenêtre. Le gendarme a fait les sommations et a tiré sept coups de feu dans sa direction. Trois projectiles l’ont atteint, dont l’un perforant dans le thorax". Joseph Guerdner, selon le nom et l’orthographe qui figure dans la procédure, est parvenu malgré ses menottes et ses blessures à sauter un grillage donnant sur une propriété voisine et à grimper dans un arbre, d’où il est ensuite tombé. Ainsi retrouvé, l’homme de 27 ans est décédé peu après, en dépit des secours, a indiqué le représentant du parquet.
"HOMICIDE VOLONTAIRE"
La victime, sans profession et appartenant à la communauté des gens du voyage, vivait dans un campement à Brignoles. Il avait trois enfants âgés de 10 mois, 3 et 7 ans, a précisé sa soeur aînée, Mauricette Cshatz, ajoutant qu’il "avait fait pas mal de bêtises dans le passé" mais était sous contrôle judiciaire et en voie de réinsertion. Son nom était apparu dans un dossier récent concernant l’agression et la séquestration d’un chauffeur routier. Après trois interpellations, les gendarmes de la section de recherche de Marseille étaient sur sa piste. Ils avaient profité de son pointage pour un contrôle judiciaire à la gendarmerie de Brignoles pour l’interpeller puis le transférer à Draguignan.
Le gendarme, un officier de police judiciaire, maréchal des logis-chef de la brigade de recherche de Draguignan, a été placé en garde-à-vue. "On s’achemine vers une ouverture d’information judiciaire du chef d’homicide volontaire et j’ai demandé au président du tribunal de grande instance de désigner un magistrat autre que celui qui instruisait l’affaire dans laquelle la victime était impliquée", a affirmé le procureur. Pour ce dernier, qui a saisi l’inspection technique de la gendarmerie, la question qui se pose désormais est de savoir si les coups de feu procédaient d’une intention de tuer. Le magistrat a également précisé qu’il souhaitait savoir "si l’utilisation de l’arme s’était effectuée dans le respect de la réglementation spécifique aux gendarmes". Alors que pour la police, l’utilisation ne peut se faire qu’en état de légitime défense, "les textes de la gendarmerie sont plus complexes, parce que les gendarmes sont des militaires qui ont le droit de faire usage de leurs armes dans certaines circonstances, notamment dans le cadre d’évasions", a souligné M. Girard.
Le général Georges Chariglione, commandant la région de gendarmerie PACA et le préfet du Var, Jacques Laisné, étaient attendus sur place. Une quarantaine de proches et de membres de la famille de la victime se sont rassemblés devant la gendarmerie de Draguignan, protégée par des forces de l’ordre en tenue anti-émeutes.
Il faut savoir raison garder en pareilles circonstances et ne surtout pas se précipiter à voir dans le regrettable dénouement de cette interpellation un crime raciste.
Ce jeune tunisien a eu un comportement pour le moins atypique.
Il exige de son banquier de lui verser des fonds qu’il ne possède pas sur son compte. La fin de non-recevoir du conseiller lui vaut d’être mollesté.
Interpellé par les forces de l’ordre, il oppose une farouche résistance au cours de laquelle deux policiers sont légèrement blessés.
Ce jeune tunisien, chômeur, addicte au hachish et probablement en manque a pété les plombs.
De plus, il semblerait avoir séjourné en hôpital psychiatrique.
J’ajoute que ce drame doit être replacé dans son contexte : il frappe un jeune homme présent sur le territoire national depuis six ans, dans une ville Grasse, où les dealers, de jeunes désoeuvrés déracinés jouent les petits caïds squattant le centre ville et terrorisant la population.
La police française a fait justice des accusation de brutalité et de violence par son comportement exemplaire lors des émeutes de novembre de 2005, de la gare du Nord et de illiers le Bel où 76 de ses fonctionnaires furent blessés par balles sans qu’elle réplique en faisant usage de ses armes à feu. Unique dans le Monde.
A lire votre description "détaillée " sur le profil de ce jeune, on a compris qu’il faut excuser ce policier, cet homme mérite la mort.
Dommage que la peine de mort soit abolie et qu’on ne se débarasse pas de ces délinquants avec une piqure dès qu’ ils pétent les plombs hein !
"Ce jeune tunisien, chômeur, addicte au hachish et probablement en manque a pété les plombs."
tunisien, chômeur et hashishin … que de tares dites moi, en plus tellement faible que pas foutu de se faire étrangler 4 minutes sans mourir. Dire qu’on ose jeter l’opprobre sur ces pauvres fonctionnaires qui tant bien que mal essaient de nous sauver des sauvages.
Perso, après 18 ans de fumette de hashish pur, mon cerveau addicte et abimé ne supporte plus deux choses :
les gens violents
Les gens qui pensent à partir de clichés tous faits, sans logique, sans recul, sans humanité, juste avec le rejet, née de la haine et de la peur … (désolé de mon manque de clarté mais j’ai cliqué sur "répondre sans gros mots") … 3 lettres auraient suffit !
j’ajouterais que malgré mes 18 années d’addiction je n’ai jamais levé la main sur quiconque ; même si j’ai vécu dans des quartiers très chauds. Il a bon dos le hashish, elle a bon dos la tunisie …
Je me demande si la violence manifestement maladive de certains de nos jeunes, n’est pas une réaction directe en fait au méfaits de la catégorie de population que je citais plus haut. Les haineux …
C’est vrai que malgré mon pacifisme naturel, la lecture de votre commentaire m’a inspiré une soudaine envie de violence.
signé : un français de souche
Lors de sa conférence de presse, Marc Désert, le Procureur de Grasse, rappelait que « l’interpellation était justifiée, les techniques d’interpellation étaient justifiées, ce sont celles enseignées en pareilles circonstances. Ont-elles été maîtrisées ? Tout est question de mesure et de dosage. Une fois que la personne est menottée, doit-on maintenir un étranglement jusqu’à l’arrivée des renforts ? C’est la question à laquelle devront répondre les juges d’instruction. »
Bonne question…