Parmi les petits arrangements pour grignoter des morceaux de littoral corse, ceux des people ont une saveur particulière… surtout quand il ont des soucis. Une histoire où il est question de Jean Reno, des Sarkozy, d’un préfet et du maire de Bonifacio…
« Les contentieux de Bonifacio sont emblématiques de ce qui se passe en ce moment en Corse, explique Michèle Salotti, porte-parole de l’association U Levante. Ce sont des grands de ce monde qui veulent faire construire. Ils peuvent s’offrir les plus beaux terrains, se payer de grands avocats et disposent d’appuis politiques au plus haut niveau ».
Le terrain Sulitzer par exemple. Quelle histoire ! Avant d’être achetée par un homme d’affaires des Hauts-de-Seine, Marc Sulitzer (lointain cousin de l’écrivain Paul-Loup Sulitzer), cette parcelle exceptionnelle est passée entre les mains de l’acteur Jean Reno, qui l’avait achetée au maire de Bonifacio en personne, Jean-Baptiste Lantieri, « Ati » pour les intimes. Un nom de famille que les lecteurs de Bakchich connaissent bien : Paul Lantieri, parent éloigné d’Ati, est l’un des principaux protagonistes de l’affaire du Cercle de jeux Concorde.
Mais revenons aux affaires immobilières. Cette belle portion de terrain, sur un plateau de calcaire blanc couvert de maquis odorant, a donc été vendue en 2004 par le maire à Jean Reno, sous réserve de l’obtention d’un permis de construire, délivré par… le maire.
Ce permis, Jean Reno ne l’a jamais obtenu. Car Vincente Cucchi, la vigilante présidente de l’association ABCDE a aussitôt porté plainte, pour atteinte à la loi littoral et la demande de permis a prudemment été retirée.
Pourtant, l’acteur n’avait pas ménagé ses efforts. Une vidéo amateur, dénichée par le magazine Corsica, qui a circulé un moment sur Internet, le montre en pleine opération séduction, lors de l’avant-première du film L’enquête corse, à Porto Vecchio, le 11 septembre 2004.
Souvenez-vous, ce film tiré de la bande dessinée de Pétillon dans lequel Jean Reno tient la vedette, aux côtés d’un autre amoureux de la Corse, Christian Clavier… Clavier, lui, a eu plus de chance que Reno : il a acheté un superbe terrain côtier à un élu, Camille de Rocca Serra, alors maire de Porto-Vecchio. Il a pu s’y faire construire une villa ultra-moderne, avec cheminée en pierre de lave et grandes baies vitrées, dans laquelle il a aimablement proposé à Nicolas Sarkozy de venir se reposer après l’élection présidentielle. Invitation déclinée, comme on le sait, pour cause de meilleur plan du côté de Malte !
Jean Reno, lui aussi, est très copain avec Sarko. Dans cette vidéo un peu floue, on l’entend expliquer à Cécilia Sarkozy qu’il a déposé un permis de construire à Bonifacio. Sur ce, Nicolas Sarkozy apparaît, bronzé, tout sourire. Il serre des mains, présente Jean Reno au préfet de Corse Pierre-René Lemas, à qui il glisse « alors, tu vas le voir », parlant de Jean Reno, qui visiblement a du mal à obtenir son permis. « Alors tu vas le voir »…
Eh bien non, le préfet n’a pas cédé aux amicales pressions. Jean Reno a dû renoncer à l’achat du terrain… Que Jean-Baptiste Lantieri a finalement revendu en 2007 à Marc Sulitzer, après avoir pris soin de faire adopter par sa commune un nouveau plan local d’urbanisme (PLU).
Mais ABCDE ne désarme pas : « Ce PLU est en infraction avec la loi littoral. Les permis délivrés sur cette base ne sont donc pas valables », s’indigne Vincente Cucchi. Verdict également le 16 avril.
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Un nouveau groupe clandestin revendique 26 attentats et menace les "étrangers" qui "s’accaparent" la Corse AP | 05.05.2008 | 17:14 Un nouveau groupe clandestin, le FLNC 1976, a menacé lundi les non-Corses propriétaires dans l’île et revendiqué une vingtaine d’attentats dans un communiqué reçu par l’antenne régionale de Radio France à Bastia (Haute-Corse).
"Notre terre est aujourd’hui en vente, les étrangers qui se l’accaparent doivent être avertis : ils risquent d’en payer un lourd tribut, aucun d’eux ne peut se considérer à l’abri, aucune ’protection’ locale ne nous fera reculer", précise le communiqué. "Notre résistance n’est pas monnayable", écrivent ces clandestins avant de préciser : "le moment venu, nous saurons répondre, en assumant toutes nos responsabilités, à la hauteur de la répression et de son intensification actuelle".
Cette organisation inconnue jusqu’à ce jour se dit ainsi prête à faire "usage avec discernement du droit à la légitime défense du peuple corse sur sa terre". Le communiqué contient la revendication de 26 attentats ayant visé récemment en Corse des résidences secondaires (10), des bâtiments publics, des banques (Crédit agricole), ou les forces de l’ordre. Le groupuscule revendique aussi l’attentat commis en plein jour en septembre 2007 contre le palais de justice de Bastia lors de la visite de Rachida Dati.
L’organisation assume enfin l’envoi de lettres de menaces à Jacques Séguéla, Xavier Delsol et Marc Sulitzer qui ont récemment obtenu gain de cause devant le tribunal administratif de Bastia pour construire des villas de luxe près de Bonifacio (Corse-du-Sud).
Cette missive, dont l’existence a été connue lundi matin, contenait le texte suivant : "nous vous interdisons de construire sur la zone de Cala Longa commune de Bonifacio. Si vous construisez, outrepassant cette interdiction, vous en assumerez les conséquences au niveau de votre sécurité". Elle était signée FLNC 1976, sigle encore jamais utilisé.
La naissance du premier FLNC a été actée lors d’une "nuit bleue" le 5 mai 1976. Dans son communiqué, ce nouveau mouvement lance aussi un appel en faveur de la "réunification totale et le renforcement du FLNC". Affirmant qu’"aucune avancée notable depuis 32 ans de combat ne permet de justifier l’abandon de la clandestinité", il annonce que son "commandement provisoire prendra les contacts et dispositions nécessaires à la réalisation effective de cet élargissement".
Les permis de construire accordés à Xavier Delsol, Jacques Séguéla et Marc Sulitzer ont été attaqués par des associations de défense de l’environnement devant le tribunal administratif de Bastia. La juridiction a en avril confirmé la validité de ces permis. L’association de défense de l’environnement ABCDE a porté l’affaire devant le Conseil d’Etat. AP
AJACCIO, 24 avr 2008 (AFP) - 16h32 Lancement d’une pétition pour le respect en Corse de la loi littoral
http://www.lejdd.fr/cmc/scanner/societe/200817/corse-non-au-beton-sur-le-littoral_112836.html ?popup
Une trentaine d’associations de défense de l’environnement, de syndicats et de partis politiques regroupés en "collectif" ont annoncé jeudi le lancement sur internet (http://cll-corse.org) d’une pétition demandant le respect en Corse de la loi littoral. "Nous ne voulons pas que les rivages de la Corse deviennent un mur de béton, quel que soit le niveau de fortune ou les relations de ceux qui désirent construire", a déclaré la présidente du collectif pour la loi littorale, Michèle Salotti, lors d’une conférence de presse à Ajaccio. Retraçant l’historique du permis accordé à Jacques Séguéla et deux autres délivrés dans la même zone de Cala Longa, sur le territoire de la commune de Bonifacio (Corse-du-Sud), elle a souligné que "tous ces permis accordés aujourd’hui avaient été refusés par la justice depuis dix ans". "L’extrême sud de la Corse est devenu l’eldorado des grandes fortunes. Des maires complaisants, un Etat défaillant ou complice et sans doute une justice sous influence appliquent en Corse un schéma qui prévalait (en Sardaigne ou en Espagne) il y a trente ans", a affirmé la présidente du collectif. Cette initiative fait suite à l’autorisation accordée par le tribunal administratif de Bastia la semaine dernière au publicitaire Jacques Séguéla de poursuivre la construction d’une résidence secondaire à Bonifacio. En février, cette même juridiction avait ordonné la suspension des travaux entrepris, a la suite d’un référé de l’Association bonifacienne Comprendre et Défendre l’Environnement (ABCDE). Le collectif regroupe la quasi totalité des associations écologistes de Corse, le syndicat des travailleurs corses (STC) et la plupart des mouvements et partis indépendantistes et autonomistes
Oui les amis de Sarkozy-Bolloré auront leurs terrais au détriment de la loi de protection et du respect du littoral !
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-35119918@7-58,0.html
Jacques Séguéla peut poursuivre la construction de sa villa corse Depuis le 28 février, la construction de la villa de 568 m2 du publicitaire Jacques Séguéla située à Cala Longa (commune de Bonifacio) était suspendue, suite à un référé instruit à l’initiative de l’Association bonifacienne Comprendre et défendre l’environnement (ABCDE) qui regrettait le "mitage" d’un site vierge par cette construction. Jeudi, le tribunal administratif de Bastia a autorisé Jacques Séguéla à poursuivre les travaux de construction de sa résidence secondaire. Dans son ordonnance, la présidente du tribunal, Lucienne Erstein, a motivé sa décision par "la présence d’éléments de droits nouveaux et de nouvelles explications".
Première décision d’une cascade de mauvaises nouvelles pour l’association ABCDE qui s’est également vue déboutée dans ses actions en référé concernant des permis de construire délivrés à Xavier Delsol, avocat lyonnais, pour une villa de 348m2, et à la SCI Casa di Fiori, représentée par M. et Mme Marc Sulitzer, cousin de l’écrivain Paul-Loup Sulitzer, pour une résidence de 2064m2. "Nous sommes étonnés et scandalisés. Les décisions du tribunal administratif sont en contradiction avec sa configuration antérieure. Ces mêmes permis ont été annulés dans le passé et aujourd’hui ils sont jugés conformes. C’est un permis de bétonné qui a été envoyé, tout un tas de permis de construire vont s’engouffrer dans cette brèche", s’est insurgée Vincente Cucchi, présidente d’ABCDE.
L’association envisage désormais de saisir la cour administrative d’appel de Marseille afin de lui demander de statuer de façon plus urgente sur la validité de ces permis de construire. La validité de ces permis de construire devrait être déterminée par le tribunal administratif d’ici deux mois.