Suite de notre tour du monde en bande-dessinée. Cette semaine, deux auteurs espagnols, José Miguel Fonollosa et Maria José Giménez, vous emmènent, dans leur album « Je t’ai aimé comme on aime les cons », de Séville à Valence, dans les tribulations de Miranda, amoureuse d’un con…
Difficile de résister à cette couverture haute en couleurs, au détour d’une vitrine de librairie. On a envie de la dévorer comme un gros bonbon dans une boulangerie. Et autant vous prévenir, les 120 pages sont délicieuses.
Malgré une entrée en matière un peu déconcertante : la couverture n’est en fait qu’illusion et l’histoire se décline en noir et blanc (d’avis de spécialiste, à l’encre de chine), on se laisse très facilement embarquer dans les ébats de Miranda et Pedro. Sauf que, la jeune espagnole commence par plaquer son Don Juan qui est a priori le « con » de l’histoire. Et pour cause ! Alors qu’ils sont en pleine rupture sentimentale, il ne trouve rien de mieux que de lui demander un dernier service : « tu peux me laisser la télé ? ». Mauvais point…
Puis on navigue entre le présent et le passé de Miranda. Sans transition, le scénario, écrit par Maria José Giménez qui raconte sa propre histoire, passe de l’épisode post-rupture à l’ancienne vie du couple en Andalousie. Tels les premières nuits torrides, les coups de gueules de la senorita, les textos type : « Je rentre à Valence. Je vous raconterai… ». Difficile mesdames de ne pas comprendre le malheur de ce petit bout de femme, aux cheveux courts et lunettes, qui se demande comment elle est tombée amoureuse de ce grand barbu, un peu gauche, rencontré sur Internet. Et pour être claire, qui porte très mal le bouc.
Quant au décor griffonné de manière aléatoire, les fins connaisseurs de la péninsule ibérique identifieront quelques détails typiques ici et là : un nom de bodega, des immeubles avec auvents (les HLM ibériques), la Tore del Oro de Séville, les petits débiteurs de serviettes dans les bars à tapas… Mais rassurez-vous, pas de plages, ni de cocotiers, les travailleurs qui n’ont pas de vacances peuvent lire tranquilles.