Face à la flambée du prix du pétrole, le charbon a le vent en poupe. L’Australie, l’Afrique du sud et l’Indonésie, principaux exportateurs au monde, se frottent les mains, mais ce n’est pas du goût des écolos.
Noir, c’est noir…
Le pétrole monte et l’on a atteint fin février 102$ le baril, soit l’équivalent en pouvoir d’achat des sommets atteints lors du deuxième choc pétrolier. En fait, toutes les matières premières voient leur prix s’envoler. Le blé menace de manquer, la disette est à nos portes, les temps anciens sont de retour.
Signe de ce retour, la faveur nouvelle du charbon. Entonnez les Corons ! Le cours en est désormais de 135 $ la tonne, alors que début 2003, il y a cinq ans, il était de 30$ la tonne : le prix du charbon a plus augmenté que celui du pétrole et les entreprises minières, fortes de leurs bénéfices, sont toutes en train de préparer de vastes programmes d’ouvertures de mines.
En France, la disparition de Charbonnages de France a été accélérée pour devenir effective à la fin 2007, bien que les problèmes de liquidation de l’entreprise publique ne soient pas encore totalement résolus. Il faut en effet pouvoir rouvrir des mines sans avoir à passer par les structures mises en place à la Libération qui rendent les coûts de production exorbitants. Déjà, des demandes de concessions ont été faites auprès des services du ministère de l’industrie pour exploiter des mines à ciel ouvert du côté de Decazeville et de Montceau-les mines.
Le monde qui a produit 5 milliards de tonnes de charbon en 2007 en produit de plus en plus. La progression se fait au rythme de 8% l’an. C’est que les besoins sont là. Il faut de plus en plus d’électricité et au fur et à mesure que le pétrole est surtout utilisé pour les transports, on brûle du charbon pour faire tourner des turbines.
Evidemment, le charbon n’a pas bonne presse. Il partage ce sort avec le nucléaire. Les écolos, qui manifestèrent abondamment contre le nucléaire dans les années 80, sont aujourd’hui mobilisés contre la charbon, ses émissions de gaz carbonique et son rôle dans le réchauffement climatique. Seulement voilà : nous avons besoin d’électricité et c’est le charbon qui est appelé à nous en fournir la majeure partie. En outre, les principaux producteurs sont la Chine et les Etats-Unis. On les voit mal se sacrifier sur l’autel de l’ « al-gorisme » militant…
En Chine, des chercheurs commencent à affirmer que les discours sur le changement climatique sont excessifs et que le lien entre les évolutions climatiques et le charbon sont extrêmement difficiles à démontrer. La Chine qui a grelotté cet hiver et dont l’économie a été désorganisée par des tempêtes de neige en février clame que les assertions définitives sur la nocivité du charbon sont ridicules.
Aux Etats-Unis, les entreprises minières font un lobbying soutenu, affirmant que l’avantage du charbon est d’être bien réparti sur la planète et donc de ne pas constituer comme le pétrole le revenu de quelques pays aussi peu sympathiques (pour eux) que le Vénézuela ou l’Iran. Des brochures circulent sur les techniques de captation du gaz carbonique quand ce n’est pas sur des travaux de mystérieux savants contestant études à l’appui les thèses sur les dangers des émissions de gaz à effet de serre.
Débat confus dont le seul élément tangible est que l’Australie, un des principaux exportateurs de charbon au monde avec l’Afrique du Sud et l’Indonésie, va connaître en 2008 un excédent extérieur alors que depuis vingt ans les gouvernements qui se succèdent annoncent réformes sur réformes pour redresser la situation économique du pays. Pourquoi s’acharner alors qu’une bonne petite rente permet de tout résoudre !!!
lire Gérard Moreau : "la dictature de la croissance" et aussi Alain Gras : "le choix du feu"
Le pic oil, (et non pas peak coal comme vu dans autre commentaire, keep cool)-seuil à partir duquel l’espèce humaine sera obligée de décroître l’extraction des combustibles pétrole gaz uranium puis charbon, limitée par sa finitude- aura bien lieu d’ici quelques décennies seulement, peut-être dès 2020, de toutes façons avant 2050.
La comission Attila après qui l’herbe ne repousse pas et l’Allegro Claudio saturno-scientissimo qui nie l’effet de serre auront cessé de prêcher le mythe débile de la Croissance infinie dans un monde fini, la Chine sera premier pollueur prédateur du monde et nos gouvernements s’entendront pour faire décroître "l’humanité surnuméraire", selon l’expression consacrée par les "élites" réunies en 1995 à l’hotel Fairmont de San Francisco sous l’égide de la "fondation Gorbatchev", une de ces organisations bienveillantes et supranationales rassemblant financiers, économistes, politiques, chercheurs et tous décideurs bien-pensants qui veillent au développement durable de la guerre la famine les maladies et l’accroissement de l’écart entre riches et pauvres.
L’espèce humaine, la plus stupide du monde vivant (l’intelligence étant définie selon la faculté de s’adapter à son environnement, et non à celle de l’asservir, CQFD) pourra donc se rendre à la nature et à ses lois, à l’évidence quoi, sauf si c’est la nature qui l’éjecte quand elle se sentira un peu trop échauffée pour conserver l’encombrante engence.
Nous serons alors évincés et l’insignifiante occupation humaine (à l’échelle espace/temps de l’univers) sera peut-être archivée quelque part dans l’un de ces trous noirs où dame-nature aura le bon goût de créer un musée de la bêtise à la gloire du record de vie courte.
A moins que les générations montantes décident de ne plus se plomber la cervelle, de s’alléger d’un mode de vie affligeant, de s’affranchir du totalitairisme ambiant, juste histoire de redonner un peu de chance et de sens à la vie, quoi. nan je déconne, allez je retourne au charbon, c’est tellement bon de travailler, produire, consommer toujours plus pour vivre de moins en moins.
Ah ! j’oubliais : l’or du Capital, soleil du mal, ne fait germer que la misère (la paysanne, Gaston Couté)
Le prix du charbon augmente pour deux raisons principales :
des inondations exceptionnelles ont noyé de grandes mines de charbon en Australie,
les ports des pays exportateurs sont encombrés et le transport ne suit pas la demande
Cependant, il faut savoir que les réserves mondiales de charbon ont diminué de 14% entre 1999 et 2005. Dans le même temps, les réserves sont passées de 227 à 144 années de production, soit 83 ans de moins en six ans (- 36 %).
Lire ici : Le charbon
Au rytme actuel, le charbon pourrait disparaître vers 2075 ou vers 2048 selon le mode de calcul.
En fait, pour tenir compte des réalités géologiques et économiques, la production de charbon passera par un maximum vers 2030, puis entrera en déclin après le "peak coal".
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