Seule ville avec Lyon à accueillir une délégation de l’IGPN (la police des polices), Marseille n’est guère gâtée. La délégation doit œuvrer sur une fort vaste zone (Marseille, la région PACA et le Languedoc Roussillon) en comparaison de ses effectifs, une demi-douzaine de policiers. Durant l’été pourtant, une petite note d’espoir a illuminé le service. La Direction administrative de la Police nationale (DAPN) a balancé un télégramme dans tous les commissariats, une sorte de petite annonce pour poulet : un poste de commandant à l’IGPN Marseille était ouvert.
Soleil et pastis, les candidatures ont afflué. Car grande est la mission des boeuf-carottes. Certes, une partie du boulot est un peu inconvenante. « Veiller au respect, par les fonctionnaires de police, des lois et des règlements et du code de déontologie de la police nationale, elle effectue les enquêtes qui lui sont confiées par les autorités administratives et judiciaires et qui se rapportent à cette mission ». En gros, enquêter sur les collègues. Mais il s’agit aussi « d’émettre des propositions visant à l’amélioration du fonctionnement des services ». Tâche moins ingrate… Las, mi-octobre, la patron de l’IGPN Marseille a du éconduire les candidats : poste fermé pour « restriction budgétaire ». Et ce avant même que la commission administrative paritaire, qui désigne les candidats retenus, ne se soit réunie. Une procédure un tant soit peu cavalière. « Le fait du prince », grogne un poulet qui aurait bien aimé se faire dorer sur la côte.
Un coup de bambou de plus pour la police marseillaise. Déjà, son préfet, l’affable Bernard Squarcini, dit « le Squale » lui a été ôté. L’ancien n°2 des Renseignements Généraux a été appelé par Sarko Ier à de plus hautes fonctions, patron du service de renseignement fusionnant la DST et les RG. Une promotion qui a laissé bien des flics marseillais orphelins. Et voici qu’à présent, les poulets du Vieux-Port voient le nombre de leurs nounous réduites. Sans doute l’administration a-t-elle tant confiance en la probité de ses ouailles marseillaises qu’elle a décidé de réduire leur chaperonnage…