A force de brimades et autres entraves, les avocats algériens font grève.
Harcèlements judiciaires, mépris, droits de la défense bafoués, les avocats du barreaux d’Alger n’en peuvent plus d’être traités comme des subalternes de la justice algérienne. Il aura suffit, par exemple, à maître Hassiba Boumerdaci de distribuer des cartes de visite dans une prison pour que sa vie professionnelle vire au cauchemar. Elle est accusée de ne pas avoir respecté le règlement intérieur de l’institution pénitentiaire et traitée depuis comme une criminelle de droit commun, là où seul le barreau d’Alger aurait dû avoir droit au chapitre. Une affaire qui fait scandale et qui dure depuis plus d’une année. Il est vrai que cette avocate d’exception dérange, elle continue à défendre des islamistes de tous bords accusés à tort et à travers et souvent encore victimes de torture. Des accusés sans droit qui depuis que l’Amérique a inventé Guantanamo sont encore heureux d’être enfermés dans des prisons algériennes désormais plus clémentes que le bagne américain ce qui bien entendu laisse de larges marges de manœuvres aux autorités algériennes. Fouillés, passés au scanner, les avocats s’épuisent en chicanes quand ils rendent visite à leurs clients. Il suffit parfois d’oublier le chargeur de son portable pour devenir suspect et subir les foudres d’une administration imbécile. Au moins trente neuf avocats sont ainsi poursuivis par la justice. Une justice devenue tellement méprisante de la défense que lors de l’inauguration de la nouvelle cour d’Alger dans la commune des Annasers, les avocats se sont rendus compte avec stupéfaction qu’on avait oublié de leur réserver des espaces alors que le projet initial prévoyait, un espace pour le bâtonnat, une salle de réunion et une bibliothèque. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder la vase. Boycott de tous les procès tenus dans cette nouvelle cour et depuis, le barreau d’Alger est en grève et refuse de continuer à jouer les robes noires dans la comédie de la justice. Le bâtonnier d’Alger, maître Silini dénonce ce qu’il appelle « la justice des circulaires et des injonctions faîtes aux magistrats ». Des magistrats sommés de traiter en audience « 140 à 200 dossiers » et de conclure « il est impossible dans une telle situation qu’un avocat puisse développer les moyens de la défense ». Le malaise est tellement grand que la grève du barreau d’Alger a fait tache d’huile et s’est étendue à tout le pays avec une journée de boycott de tous les tribunaux par les avocats des 13 barreaux d’Algérie.
Des avocats qui ne s’aventurent même pas à demander « l’indépendance de la justice » mais à peine quelques droits acquis et aujourd’hui menacés par une tutelle qui, à travers la justice, menace toute la société d’être sans défense. Après on s’étonnera qu’il y ait des émeutes. Véritable cercle vicieux, les émeutiers seront arrêtés, la justice aux ordres les condamnera et on recommence… cet été sera fatiguant.
"Arrêtons de nous voiler la face une fois pour toute."
1- Un extrait dans wikipédia :"Il convient de distinguer l’idée de justice d’une part et l’institution judiciaire d’autre part." 2- L’addage qui dit "les lois (règles) sont faites pour les faibles" prend tout son sens au pays du couscous. 3- Le cas de Abdelmalek Sayah, ex procureur général près la Cour d’Alger, est sans commentaire. 4- Rien n’indique sur les frontons des institutions publiques algériennes un quelconque rappel à la justice. "Par le peuple et pour le peuple" cause plus de tort qu’autre chose. En effet, les deux "peuple", dans le slogan, n’ont jamais été les mêmes. 5- Pour cette jeune "république" qu’est l’Algérie, la culture de la justice n’a jamais été au rendez vous, l’assassinat (politique ou autre) prenant le pas. 7- Reste les juridictions internationales. Soyons brefs, celles-ci seront activées le jour où certains cercles décideront de lâcher les vrais décideurs d’Alger.
La justice algérienne est la digne héritière de la justice ottomane qui s’exerçait à Alger, extrait : "Une justice expéditive aux sentences redoutables, visait certes à punir les coupables, mais surtout à inspirer la terreur et le respect de l’État : l’Etat ottoman ne disposait évidemment pas des moyens de persuasion d’un État moderne."
Alors arrêtons de parler de justice, de grâce, et parlons d’outil de repression entre les mains de prédateurs…de l’Algérie.
tu parles de quoi ? liberté d’expression pour les avocats ? ça prouve ton champs limité des libertés qui renvoit ton pouvoir à un seul homme. Le roi hafidahou allah etc…..
il y a 4 pouvoir dans un pays normal. Le pouvoir politique, le pouvoir judicaire, le pouvoir économique, et le pouvoir médiatique. Dans une démocratie accomplie il y a séparation entre ces quatres pouvoir. Lorsqu’il n y a aucne séparation de ces 4 pouvoirs on tend vers le pouvoir absolu. La meilleure illustraton de cet abolutisme est bien evidemment le maroc que tu dois connaitre. une dictature théocratique pour qualifier le régime.
En ce qui concerne l’article ci dessus et là nous parlons de pouvoir judiciaire, Me sellini parle d’injonction de conditions de travail et de droit de la défense. Je ne savais pas que les avocats avait droit à une bibliothèque et à des parkings, éléments oubliés dans le nouveau palais de justice et qui ont déclenchés la série de revendications. C’ets bien, même si Me Sellini a menacé d’exclure du batonnat les avocats qui ne faisait pas grève ! ca démontre tout de même que les algériens sont attachés à leur justice et qu’ils ne desespérent puisqu’ils se donnent les moyens de faire changer certaines pratqiues. D’ailleurs ce que demande Me sellini ce n’est ni plus ni moins l’application des réformes de la justice dans son volet de défense. Il appelle la tutelle à respecter ses engagements.
La tutelle a entendu et ils ont commencé les négociations hier pour faire aboutir leur revendications. c’est à dire l’application de ce que a été voté aupravant et promis par la tutelle.
Un pays normal quoi.