Le 9 octobre dernier, Clézio a décroché le prix Nobel de littérature. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas entendu parler littérature française à l’échelle mondiale. Mais pour en dire quoi ? Motus. No comment. Notre prix Nobel est aux abonnés absents.
Depuis 1963 et son prix Renaudot, Monsieur Le Clézio n’a rien à déclarer. Ni sur la guerre d’Algérie, ni sur mai 68, ni sur le budget de la culture déliquescent. Ni les records de suicides en France ou la pollution, le nucléaire, les procès avortés de Chirac, les riches et les pauvres, le temps de travail. Monsieur Le Clézio n’a rien à ajouter sur la culture française dans le monde ni sur l’état de la culture française en France. Ni sur l’inculture revendiquée du Président de la République. Ni sur l’insulte faite à toute la culture en générale et la culture française en particulier par tout ce qui compte de pouvoir en place. Monsieur Le Clézio n’a rien à déclarer non plus sur l’idéologie dominante bornée et bête du tout fric. Aucun point de vue sur le sacro-saint principe absolu du tout business, la croissance absurde. Monsieur Le Clézio ne s’intéresse pas à ces choses vulgaires et basses.
Monsieur Le Clézio exerce le métier de GranTécrivain muet. Un boulot à plein temps d’écrire des belles phrases qui ne dérangent personne. Monsieur Le Clézio ne s’intéresse qu’à une chose : lui-même. Il ne parle au public que de son N’œuvre tellement plus T’importante que les basses œuvres des autres. Monsieur Le Clézio est donc consensuel. Ne pouvant déplaire à personne puisqu’il ne dit jamais rien, il plait aussi au roi de Suède, aux destructeurs la planète, aux simplets, aux gentils, aux esthètes, et aux marchands de canons.
Monsieur Le Clézio est donc estampillé grandTécrivain français. Déjà primé et admiré dès l’âge de 23 ans. Prix Monaco. Prix des téléspectateurs. Prix de l’Académie française. Il est écrivain pour vieilles dames qui s’ennuient dans les salons de thé. Cinquante ans de bons et loyaux services et toujours rien à dire sur notre époque, sur nous, sur eux. Il use de son droit de réserve. « Mon Noeuvre parle pour moi ! » Il est formidable Jean-Marie-Gustave. Tellement poli, et bien noté, et peigné comme un premier communiant, et calme, et tout doux avec sa bonne tête de premier de sa classe. Il a donc tout pour plaire à l’époque moderne. Un peu vieilli c’est tout. Taillé pour s’adapter à la Khonnerie ambiante. Ils tomberont tous d’accord pour admirer ce mutisme supérieur.
Le message est sans doute subliminal. Comprend qui peut. Vous ne comprenez pas le mutisme de monsieur Le Clézio ? Pff ! Idiots !
Tous haineux, méchants. Tous ignorants, bien bas et vulgaires et forcément jaloux. Si la littérature française n’existe plus, c’est parce qu’elle n’a rien à dire. On le savait depuis la mort de Sartre, de Bourdieu, de Foucault, de Deleuze.
Séguéla, Tapie, Minc, Attali et Bigard, eux, ne cessent de donner leur opinion sur le monde. Ils ont toute la place libre, un boulevard. Les micro se tendaient vers vous Monsieur Le Clézio. Quelques heures vous auriez pu faire entendre un autre son de cloche. Vous ne l’avez pas fait. Merci pour eux monsieur Le Clézio.
"le lundi 27 octobre à 17:38, lullaby a dit : C’est à Le Clézio que je dois ma première véritable émotion littéraire. Lullaby. J’avais 7 ou 8 ans. Je ressens encore cette émotion, 25 ans après !"(cf commentaire de Lullaby en deuxieme page)
Moi j’ai rien a dire de plus, peut-être avais-je 11 ans c’était également il y a 25 ans.. merci et bravo Le Clézio.
Ah si …
Je n’ai lu que 2 bouquins de vous depuis : la Ronde, Desert, et j’étais à chaque fois surpris de n’être pas déçu c’est le moins que je puisse dire… et oui vous le prendrez comme vous voulez, mais je préfère les écrivains morts, moins bavards en effet que l’auteur de ce pamphlet a deux balles, mais qui ont l’éternité pour rayonner…
Adieu Mr lime
Article d’une bêtise rare.
Monsieur Lime essaie de se donner de l’importance, en croyant faire entendre un son discordant ; il n’émet qu’un triste grincement.
Il faudra expliquer à monsieur Lime la différence entre un écrivain et un personnage des médias.
Monsieur Lime qui parle de Le Clezio, c’est Achille Talon essayant d’expliquer la mécanique quantique.
Quel intérêt pour Bakchich, ce type de prose ?
Rien compris à ton post, l’ami. Tu devrais te relire avant de cliquer. Je ris dès qu’un truc me fait rire, je vais pas analyser à tout bout de champ : aloors, y a-t-il une entorse à la vertu, est-ce que ça heurte la morale ? Il y a quelque chose de primausetier et de libre dans le rire de Lime, cet homme écrit très bien, y a de l’invention, du style, c’est mieux que du journalisme de base quand même. C’est un truc assez rare pour être entretenu. Et encouragé. Serait-ce un humour dirigé contre un saint, mon gars. Il faut savoir se moquer des saints aussi. Lime je t’embrasse bien fort. Votre papier est très bien.
"Nom de dieu, dire qu’il existe des cohortes sensibles et muettes obligées de se taper la parole sainte de pamphlétaires indigents." C’est toi la cohorte sensible et muette, le saint outragé ? Rien capté… pas grave.
Et bien écoute si tu ne comprends pas pourquoi tu ris, et si tu ne comprends pas non plus le sens de mon message, c’est que m’as l’air, en gros, d’être non comprenant.
La sainte parole, c’est bien celle des éditorialistes de tout poil. La meute sensible, ce sont tout ceux qui ont exprimé leur émotion à propos des écrits de Le CLezio. Relis les quelques messages ci-dessous et dessus. Malheureusement, le droit de parole est inique, et seuls quelques uns ont acquis la chance de tuer par la parole. Je préfère le travail discret et utile d’un homme comme le Clezio, que beaucoup ont accusé ces derniers temps, dans les cercles autorisés, de négliger de se jeter dans la fosse médiatique. Quand à Saint Germain des Prés, un Edern Hallier croisant Le Clezio, refuse de lui serrer la main, ça veut tout dire. (Cf articles BibliObs de Jérôme Garcin). L’ironie assassine et ignorante ou le mépris jaloux, c’est pour moi du pareil au même.
Bonne journée.
Il ne s’agit pas de "carrière" ou de "ventes" de livres. A côté de la plaque… Il ne s’agit vraiment pas du tort qui pourrait être causé à Le Clézio par cet article, mais d’un peu de tenue intellectuelle : on n’est pas au café du coin, merde !
La liberté d’expression, bien sûr, mais trouver ça drôle… allons-y gaiement, dans ce cas : "Bidule est un nunul", "Aragon est un concon", Gauguin est un zinzin" (warffwarff qu’est-ce-qu’on se marre !)
PS : je cherche du travail, on n’a pas l’air trop exigeant à Bakchich ces temps-ci…