Le correspondant de « Bakchich » aux Etats-Unis, Doug Ireland, ne perd pas une miette de la course aux investitures démocrates et républicaines… Cette fois-ci, il raconte comment la « question raciale » est en train de polluer le débat entre Hillary Clinton et Barack Obama
Las Vegas, dans le Nevada, est la capitale de la boxe. Mais le 15 janvier dernier, le énième débat télévisé entre les candidats à l’investiture démocrate ressemblait davantage à une dînette gentille entre lointains cousins qu’à un combat acharné entre adversaires. Il y une raison à cela : la semaine passée, la campagne des Démocrates a pris un virage bien moche avec une série de coups bas ayant trait à la question raciale.
Tout a commencé avec une phrase d’Hillary Clinton qui a critiqué la vision de rêve du sénateur Barack Obama et ses invocations incessantes à Martin Luther King et à son célèbre discours “I have a dream”. On n’a pas besoin de « fausses espérances », car « le rêve de Dr. King n’est devenu une réalité que lorsque le Président Lyndon Johnson a fait voter la loi sur les droits civiques des Noirs en 1964. Il a fallu un président pour le réaliser » a dit la Clinton. Chez une dame dont chaque mot est calibré et calculé, cette phrase ne relève pas du lapsus.
Irrité, Obama a rétorqué que les propos d’Hillary étaient « malencontreux » et qu’elle était « mal conseillée », car l’Histoire nous a montré que derrière le Dr. King, il y avait un mouvement de masse. Du coup, l’équipe d’Obama et plusieurs commentateurs noirs ont accusé madame Clinton de rabaisser la contribution de King à la seule égalité des Noirs. Ce à quoi l’équipe de Clinton a répondu en déployant ses représentants noirs, chargés de démolir Obama. Comme le milliardaire noir Robert Johnson, fondateur de la chaîne de télé Black Entertainment Television, qui, lors d’un meeting ou il présentait Hillary, a parlé d’Obama comme de quelqu’un voulant « être raisonnable et sympathique comme Sidney Poitier », le célèbre acteur noir. Au passage, Johnson a évoqué de façon teigneuse la drogue qu’a consommé Obama lorsqu’il était dans sa période ado rebelle, ce que le sénateur a reconnu lui-même dans son autobiographie.
Ce n’était pas la première fois qu’un des préposés d’Hillary abordait le sujet. Un mois avant la primaire du New Hampshire, le co-président de la campagne de Clinton, Billy Shaheen (dont la femme est l’ex-gouverneur du New Hampshire) racontait à la presse qu’Obama pourrait facilement être battu par les Républicains, car « ils demanderont “et est-qu’il a aussi vendu la drogue ?” » L’injustice de cette remarque, avec le sous-entendu “black = drogue” avait fait scandale et Shaheen avait été obligé de quitter le staff de campagne de Clinton.
Néanmoins, le stratège en chef de la candidate, Mark Penn, a pris la relève en multipliant à l’infini les allusions à « la question de la cocaïne » et à Obama devant les caméras de télévision. Comme l’a écrit Bob Herbert, le chroniqueur du New York Times, lui-même black, « nous avons vu les représentants de Clinton essayer d’implanter l’idée fausse que Monsieur Obama pourrait être un musulman et peut-être un vendeur de la drogue par-dessus le marché. » Herbert a également montré du doigt Bill Clinton qui, au sujet d’Obama, avait ricané et décrété qu’il « est le plus grand conte de fées que j’ai jamais vu ! »
Ces derniers jours, on ne pouvait pas regarder les informations à la télé sans entendre parler de « l’injection de la question raciale » dans la campagne. En Caroline du Sud, où la primaire se tiendra le 26 janvier et où la moitié des électeurs démocrates sont noirs, le porte-parole local d’Obama a même distribué aux journalistes une liste de quatre pages de citations à caractère racial prononcées par des représentants de Clinton.
Même le 14 janvier, et après que les deux candidats aient déclaré par communiqués de presse interposés ce que les médias ont appelé « une trêve », l’un des plus proches conseillers noirs de Hillary, Charles Rangel (qui représente le ghetto noir de Harlem au Congrès et a pesé dans la décision de Clinton de se présenter dans l’Etat de New York pour le Sénat en 2000), est apparu à la télé pour qualifier la réplique d’Obama à Hillary au sujet du Dr. King d’« absolument stupide » et « bête ». Aussitôt, certains pontifes des médias ont embrayé en dissertant sur une « fracture irréparable » au sein du Parti Démocrate.
Mais dans le débat télévisé du 15 janvier précédemment cité et consacré au 79ème anniversaire de la naissance de Martin Luther King, Hillary et Obama se sont montrés d’une civilité ennuyeuse. Ils ont reconnu que la chamaillerie raciale de ces derniers jours nuisait à leurs chances de l’emporter sur les Républicains. Lorsque les deux animateurs du débat ont abordé l’épineuse question de responsabilité de celle ou celui qui avait soulevé « la question raciale » le premier, Hillary a esquivé : « nous avons des supporters exubérants et incontrôlables. »
Bien qu’elle ait admis, en répondant à une question, que les remarques de Johnson sur Obama - la référence à Sidney Poitier, celles sur la drogue - étaient « déplacées », Hillary n’a pas poussé la repentance jusqu’à annoncer qu’elle se passerait du riche entrepreneur noir de sa campagne. Sans doute pense-t-elle qu’un milliardaire est bien utile en ces temps ! Elle a toutefois précisé : « Je crois qu’au sujet de l’anniversaire de Dr. King, il est convenable de reconnaître que nous sommes tous ici grâce à ce qu’il a fait. » Et Hillary d’ajouter : « j’ai la plus haute estime pour le Sénateur Obama »…
Même topo chez le Sénateur de l’Illinois pour qui « nous avons des supporteurs trop zélés qui disent des choses que, moi, je ne dirais jamais. » Et quand un des animateurs a posé une question sur l’Irak, Obama a joué les gentils, en se refusant de rappeler qu’Hillary avait voté pour la guerre en 2002 alors que lui s’y était opposé. Ce qui avait d’ailleurs été l’une des clés de sa victoire au caucus de l’Iowa.
En dépit de toutes ces fausses amabilités, la carte raciale a été jouée dans cette campagne et une fois mise sur la table, elle ne peut plus en être retirée. Au détriment d’Obama, car il faut toujours se demander à qui profite le crime.
N’oublions pas que les Clinton ont déjà joué cette carte dans le passé. Lors de sa première candidature présidentielle en 1992, juste après les émeutes raciales qui ont embrasé Los Angeles, Bill Clinton avait rebondi sur le commentaire du rappeur Sistah Souljah qui déclarait, dans une interview au Washington Post le 13 Mai 1992, que « si les blacks tuent des blacks tous les jours, pourquoi pas avoir une semaine pour tuer des blancs ? » Clinton avait alors choisi une conférence du Rainbow Coalition (la Coalition Arc-en-Ciel, une associaton dont le leader noir Jesse Jackson était le chef) pour montrer aux centristes qu’il avait lui-même les tripes pour défier le “politiquement correct” de l’aile gauche de son parti en attaquant vivement un Noir radical. Ainsi la phrase « a Sistah Souljah moment » (le moment de Sistah Souljah) était entrée dans le lexique politique américain. Elle désigne depuis une attaque inattendue destinée à redorer son blason et à se démarquer de sa propre famille politique.
Cette fois-ci, les Clinton vont particulièrement soigner l’injection de la question raciale dans la campagne en cours. Une partie de leur stratégie sera de provoquer encore une discussion où l’on se demande si la race des candidats pèse dans l’élection (comme ils viennent d’ailleurs de le faire.) Tout ce qui est susceptible de pointer la race d’Obama est bon à prendre et servira leurs intérêts politiques. En fervents partisans du “pas vu, pas pris”, les Clinton ne reculeront devant rien.
Mais il subsiste une autre crainte dont la presse ne parle pas au sujet d’Obama. Tous les Noirs avec qui je discute de cette campagne m’ont demandé à chaque progression du sénateur dans les sondages : « crois-tu qu’il est assez protégé ? Ou est-ce qu’on va nous le tuer, comme autrefois ? » Dans l’Amérique qui a vécu l’assassinat de Martin Luther King, de Malcolm X, et des frères Kennedy tant aimés par les Noirs, il n’est pas exclu qu’un illuminé armé d’un pistolet tente de mettre fin au jours du jeune et beau sénateur noir de l’Illinois.
Doug Ireland
Voir aussi ici, plein de liens pour suivre la campagne américaine.
powpow !! obama=clinton =the same shape … rite ?
cfr+amero+commission trilatérale+skull and bones+illuminatis+cbs+foxnews+aol+scientologie+9/11+norad+ nsa+fbi+cia+patriot act+arron russo+rockfeller+jay_z+kayne west +riahnna+britney spears+ ect ect ect …. tous je vous dis …
u must think first before u move… wu tang clan,mistery of chessboxin ; up for the 36th chamber !!!
"du jeune et beau sénateur noir de l’illinois", il y a craquage non ?
C’est une forme d’argument subliminal en faveur d’Obama si je ne me trompe.
Il ne faut pas non plus oublier que Clinton a été considéré comme le "premier président noir des USA", au vu de ses actons en faveur de la communauté. Des actions certes limitées et qui ont surtout eu pour résultat d’enrichir une frange de la popualtion afro-américaine au détriment du reste.
Si, les primaires ont des connotations raciales, ce sont les républicains qui commencent à s’inquiéter car quel que soit le candidat démocrate choisi, il faudra éviter les attaques racistes ou…mysogines !
ce n’est pas du tout sur que La miss Clinton gagne l’investiture ou encore la victoire finale
Les républicains ne sont pas mort et puis surtout Obamam n’est pas la par hasard.
Le sénateur de l’illinois a un trésolr de campagne presque entamé….et surtout il a toujours été contre la guerre.
Rien de surprenant
Clinton ou un autre, c’est du pareil au même, ils font parti du ’système’ John Edwards joue aussi le jeu. En se maintenant dans la course, il court-circuite les réseaux favorables à obama et donc affaibli les chances de ce dernier d’être le #1 sur le ticket démocrate (car il sera sur le ticket) au profit de Clinton.
l’élite est en train de faire sa sélection ; le vote du "peuple" ne permet que de ’lisser’ cette sélection. Tout se passe en coulisse.
Il n’y a pas d’ "illuminés" pour perforer une foule d’agents de sécurité en uniforme ou en civil et liquider une haute personnalité, de même pour un sniper de pouvoir tirer tranquillement surtout lorsque l’on connait la paranoïa qui règne dans les cercles de sécurité en occident et ailleurs. Il n’y a que des lampistes encadrés par des pros. Obama ne craint rien tant qu’il suit la feuille de route de ses ’parrains’ et qu’il garde les yeux ouverts.