Plusieurs journalistes ont été refoulés à l’entrée d’une conférence de presse destinée à protester contre des mesures répressives du régime de Ben Ali.
Branle-bas de combat à la Ligue des Droits de l’Homme, le 2 juillet à Paris. La Ligue parrainait différentes organisations non gouvernementales, dont certaines tunisiennes, qui entendaient protester contre une loi votée le 15 juin par le Parlement de Tunis.
Le texte qui dérange dit ceci : « tout Tunisien qui entretiendrait, sciemment, des relations avec des parties étrangères en vue de les inciter à porter atteinte aux intérêts vitaux de la Tunisie. Sont considérés comme intérêts vitaux tout ce qui relève de la sécurité économique de l’État ». Autrement dit, quiconque appelle, par exemple, au boycott touristique du pays de Bourguiba, va enfreindre la loi…
Par ailleurs les ONG, comme Reporters Sans Frontières, et la Ligue des Droits de l’Homme protestaient contre la décision d’un autre Parlement, cette fois la représentation européenne, d’accorder à cette même Tunisie le « statut avancé », sorte d’antichambre où les pays amis sont choyés. Pourquoi pas protester ? A ceci près que l’on observe une bien plus grande capacité de ces mêmes organisations à formuler leurs justes protestations contre Ben Ali que face à Netanyahou, le célèbre ami des flottilles embarquée vers Gaza… Mais là n’est pas le sujet.
La triste réalité est que, bien que régulièrement invités à une conférence de presse le 2 juillet, plusieurs journalistes (au dernier moment jugés mal pensants ?) ont été interdits d’entrer dans la salle, ce qui pour les Droits de l’Homme et la liberté, si chère aussi aux disciples de Robert Ménard, est une bien mauvaise nouvelle. Michel Tubiana en personne, le patron de la Ligue, a barré la route aux mauvais journalistes ! Pis, selon des témoins parlant la langue de Mahomet, un militant tunisien s’est mis à courir dans les allées de la salle, interpellant un vigile en criant « refoulez ce juif ! ». Il s’agissait d’Ouzifa Trabelsi le correspondant à Paris de l’Observateur de Tunis !
Nul doute que la si sage et respectable section de la Ligue française a été débordée par ses amis tunisiens, qui n’ont pas encore eu le temps de lire l’intégralité de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Mais ne demandent pas mieux que de l’apprendre…
La LDH ne lèche ni les bottes d’Europalestine, ni celles du Hamas, est-ce cela qui pose problème ?
Car vous savez pertinemment que la LDH est partie prenante du Collectif national et de la plateforme des ONG pour la Palestine et qu’à ce titre elle réclame par exemple depuis des années la suspension des accords UE/Israël et qu’elle a manifesté contre le massacre de la flottille !