Dans l’Empire du Milieu, la moitié des dirigeants politiques vit dans l’anonymat et la discrétion. La Première dame ne parade pas devant les objectifs. Tout l’opposé de la France.
Alors que Nicolas Sarkozy s’exhibe avec sa nouvelle épouse Carla, les « compagnes politiques » des dirigeants chinois sont aux abonnées absentes. Malgré les derniers phares de la vie politique locale (17è Congrès, ouverture de l’Assemblée Nationale Populaire…), pas de signe de vie Mme Hu, la femme du Président Jintao. Pourtant, Liu Yongqing de son doux nom de jeune fille, née en 1940, est diplômée de la prestigieuse université de Qinghua où elle a rencontré son mari épousé en 1971. En dépit de son CV, la discrète Liu n’occupe aujourd’hui qu’une simple fonction d’accompagnatrice lors des rares voyages de son époux.
L’effacement de la première dame chinoise tient autant à la quasi absence de personnel politique féminin (seule une femme sur 25 membres siège au comité central du PCC) qu’à l’histoire particulière des épouses de dirigeants dans la Chine révolutionnaire. De la création de la République Populaire de Chine (1949) à la révolution culturelle (1966-1969), les épouses des responsables politiques ont pourtant jadis pesé lourd. C’est le cas de Wang Guangmei, femme du président Liu Shaoqi décédé en 1969 sous la torture pendant la Révolution Culturelle, ou encore de Zhu Lin, Mme. Deng Xiaoping. Sans parler bien sûr de Jiang Qing (lire encadré), la 4ème épouse de Mao Zedong.
Toutes ont participé à la vie politique du pays à une époque où dirigeant rimait avec bon père de famille et bon mari. Mais, l’engagement de l’épouse de Mao auprès des durs de la « bande des quatre », son arrestation, son procès et enfin sa condamnation à mort ont ratatiné la position de la première dame. N’ayant que son attache matrimoniale pour seule qualification politique, Jiang Qing a surfé sur la vague rouge pour s’imposer à la tête de l’Etat et jouer des coudes pour y rester, notamment en politisant à outrance le rôle des autres femmes de responsables.
Jiang Qing, de son vrai nom Luan Shumeng, est née en 1913 dans la province du Shandong. Actrice dans le Shanghai occupé, son histoire relève du roman d’espionnage avant qu’elle ne joigne en 1937 les rangs maoïstes de Yan’an et ne devienne la 4ème épouse de Mao Zedong en novembre 1938. Entre séjours de convalescence en URSS et « relation particulière » avec Kang Sheng, patron de la police secrète, elle fait dès 1964 une percée dans le monde culturel qui servira de marche-pieds à son ascension politique lors de la Révolution Culturelle. Condamnée à mort le 25 janvier 1981 à la suite du procès de la « Bande des Quatre », elle se « suicide » dans sa cellule le 14 mai 1991.
X.L.
Depuis ces années noires pour le régime et la société chinoise où l’obscure obédience politique de Jiang Qing a bien failli coûter sa légitimité au régime, on comprend mieux aujourd’hui la frilosité des dirigeants chinois à exposer leurs moitiés. Pourvu que Nicolas Sarkozy en prenne de la graine…
Un juste milieu serait idéal…
La première dame ne devrait pas oublier qu’elle n’a pas été choisie par les français… qu’elle a affirmé être des gens méprisables. Bling Bling… Lisa