Vecteur de grandes et belles valeurs, les Jeux Olympiques abusent un peu de leur aura. Enfin, surtout les délégations nationales. Petit exemple avec le club France et le Comité national olympique français qui essore ses bénévoles avec le sourire, jusqu’à la ville d’accueil des compétitions.
Les JO de Pékin, leur censure, leur répression, n’ont pas encore commencé qu’ils font déjà la une de l’actualité. Et tout le monde oublie les belles et grandes valeurs de l’Olympisme. Son slogan « plus loin, plus haut plus fort », toutes ces « bonnes volontés » qui le font vivre. Quoique, les institutions comme le club France, poussent très très loin les limites du bénévolat, à en croire une étude dénichée par Bakchich, « le travail dénié et les Jeux Olympiques : en passion et intérêt ».
Sorti en 2006, l’opus universitaire repose sur le travail d’enquête de Sébastien Fleuriel sociologue spécialisé dans l’observation du monde sportif…ou désenchanteur de cet univers si lisse. Au choix.
Chemin faisant dans sa quête de connaissance, notre observateur des faits sociaux et humains s’est rendu à Athènes sous la bannière du CNRS pour établir un rapport sur l’activité en vue d’éventuels J.O à Paris en 2012 c’est dire si les organisateurs parisiens étaient sûrs de leur coup, hélas le CIO et Londres les ramènera brutalement à la dure réalité.
Pendant son séjour dans la capitale grecque avec son collègue Eric Berton, spécialisé dans les sciences de l’ingénieur, ils pondront en octobre 2004 « un rapport de mission dans le cadre du programme d’observation scientifique aux jeux olympiques d’Athènes », dans lequel ils ont rencontré sur place différents membres de la délégation française : sportifs dirigeants et autres « acteurs du sport français ».
Mais ce coquin de Fleuriel a également profité de cette situation privilégiée pour mener sa propre enquête sociologique au Club France. Un joli lieu bien comme il faut, mis en place tous les 4 ans dans la ville qui accueille l’olympiade par le Comité National Olympique Français. Le tout dans un endroit à la hauteur de la « grandeur de la France ». Point de rendez-vous et de rencontre des huiles du sport français et de leurs invités, la gratin y ripaille grassement et le champagne coule à flots à toute heure.
En faisant un tour en cuisine, l’ami sociologue s’est aperçu qu’en cuisine une majorité de petits jeunes stagiaires bénévoles (lauréats d’un concours organisé par un traiteur Parisien) d’un lycée hôtelier de la région parisienne travaillent en 2/8. « C’est une chance extraordinaire pour eux », d’après l’un des organisateurs interviewé sur place. Sûrement.
Autre découverte de Sébastien Fleuriel, le personnel affecté à la gestion des invités une quinzaine « de jolies hôtesses » bénévoles et « véritables professionnelles de l’événementiel sportif » et toutes diplômées de l’enseignement supérieur. Ces jeunes femmes ne comptent pas leurs heures pour accueillir avec sourire les pontes du CNOSF, et leurs invités. Des demoiselles au « capital corporel ! » indéniable sont là à titre, on l’a dit, bénévole. Mais donnent également de leur argent. Elles paient voyage et hébergement durant l’olympiade, « pour servir la noble cause sportive. Pour le logement, elles s’entassent dans un appartement T3/T4 pour réduire au maximum les frais. Les repas sont pris sur place quand ils travaillent. »
Parfois en « rémunération », elles recevaient d’un membre officiel du Club France fatigué, un billet pour assister à une finale d’athlétisme. La fille « l’embrassait comme du pain béni, c’était son rêve ! »
L’investissement réalisé se fait dans un but : « trouver un emploi dans le secteur de l’événementiel et de la communication ». Apparemment, ça ne marche pas à tous les coups. Quelques mois après les JO, l’une des jeunes, belles et souriantes hôtesses au « capital corporel » élevé n’avait vraiment encore vu le retour sur investissement.
Dans sa promenade parmi les hauts personnages de l’olympisme Français et leurs invités, en slalomant entre les coupes de champagne, le sociologue lillois a également aperçu des gars du RAID chargé « d’assurer la sécurité des personnalités et des athlètes Français notamment au Club France ». L’équipe de policiers détachée à Athènes était « composée exclusivement de volontaires dont les motivations individuelles doivent pour l’essentiel à leur passion inconditionnelle pour le sport ». Là aussi cette mission s’apparente à une forme de bénévolat, toute l’équipe de protection n’a pas perçu la moindre prime ni compensation. C’est « une participation effective au travail de célébration olympique ! »
Dans son étude, Sébastien Fleuriel souligne que les jeux olympiques sont de plus en plus soumis à une logique de marché alors que la logique du bénévolat et du désintéressement sont paradoxalement mises en avant. En conclusion « les jeux assujettissent leurs contributeurs à l’expression d’une passion sans borne pour le sport qui n’est jamais qu’une forme de travail dénié en tant que tel ».
« Le capitalisme, c’est l’exploitation de l’homme par l’homme, le communisme c’est l’inverse », a fort justement analysé le philosophe. Il avait oublié l’olympisme…
Euh, cet article me laisse perplexe… La théorie de l’auteur : le CNOSF emploie massivement des stagiaires pour ne pas payer de salaires. Très juste, mais cette pratique est partagée par la plupart des entreprises et autres administrations. Il aurait été intéressant de mettre en relief l’emploi de stagiaire au CNOSF par rapport à la "moyenne". Quoi de choquant, en effet, pour une "hotesse" de faire un stage au CNOSF pendant les jeux au lieu d’accueillir les touristes du salon des artisans de la Chapelle sur médard où elle ne sera pas non plus rémunéré ? Stagiaire à l’institut français d’Athènes pendant les JO de 2004 et ayant pu voir de l’intérieur le fonctionnement du club France, il y a des aspects bien plus choquant que le recours à cette main d’oeuvre gratuite : frais de représentation astronomiques, copinage poussé à l’extrême, esprit de caste, sentiment d’impunité et recrutement vicié…Mais c’est en général la norme pour des organismes ausi opaques que le CNOSF. D’ailleurs, Sérandour, accueilli comme un roi lors de chacun de ses déplacements, a (si mes souvenirs sont bon)déjà eu maille à partir avec la justice.
Je ne doute pas de la pertinence de l’étude réalisé, simplement de la vulgarisation qui en est faite par Bakchich. Pour avoir un quelconque intérêt, il conviendrait de la remettre en perspective. Et je suis bien sûr solidaire des stagiaires, exploités la plupart du temps.
Partout, le Fric… s’offre… le Dopage.
Aux Jeux Olympiques… notamment !
Pourquoi ? Gagner plus !… Être, et surtout paraître, en forme… • pour son image ! • pour le bien, la prospérité de son entreprise ! • pour séduire les électrices et les électeurs !
C’est ça aussi « la triche » répandue par ce régime dans tous les domaines…
Sûr qu’il n’y aura pas… tant que les politiques socialo-gaullistes seront au pouvoir… de « Ministère de la Lutte contre la Triche » : ils seraient les premiers démasqués.
Certains disent « c’est partout pareil… le dopage est mondialisé… aux Jeux Olympiques… chez les « businessmen » transnationaux… chez les dirigeants des organisations internationales… » L’amélioration des prétendues « performances professionnelles », le « dépassement de soi »… par la triche… partout !
Mais est-ce « gouverner » la France et les Français que les aligner sur « la triche mondialisée » ? Faut-il vraiment que la France d’En Bas, comme ils disent, soit contaminée par les vices de la « sale » France d’En Haut ? Développements sur : enfiniraveclesocialogaullisme.com