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Ils vendaient des « opportunités de squats » à des « blacks »

Justice / jeudi 11 décembre 2008 par Anne Steiger
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Eddy et Kader, la trentaine, comparaissaient, la semaine dernière, devant la 23e chambre de Paris. Ils localisaient des appartements inhabités et vendaient ces squats « à des blacks du 18e ». Des repérages peu discrets.

Une filature bien orchestrée

Cet après-midi du 4 décembre, une surveillance policière remarque le « bien curieux manège » de deux hommes. Durant trois bonnes heures, la police les suit à distance dans un périple qui les mène du troisième au cinquième arrondissement. Elle observe les deux hommes « munis d’un pied-de-biche » pénétrer dans des halls d’immeubles à l’aide d’un passe RATP. Ils se « promènent dans les étages » et repartent « comme s’ils cherchaient un lieu à cambrioler ». Après chacun de leur départ, la police vérifie systématiquement l’immeuble visité, ne remarque aucune infraction, et reprend sa filature.

Rue Galande, dans le Ve. Eddy et Kader, RMIstes de 29 et 33 ans, frappent à la porte d’un appartement situé au cinquième étage d’un immeuble cossu. La locataire est dans sa salle de bain et n’entend rien. Les deux hommes pensent que la voie est libre, ils enfoncent la porte au pied-de-biche. La jeune femme entend alors un énorme bruit, elle accoure, vêtue d’un peignoir, et surprend « deux costauds » dans son salon – « la trouille de sa vie », dira-t-elle aux policiers. Eddy et Kader décampent aussitôt. Quelques minutes plus tard, ils sont cueillis dans la rue par la police. Une fausse arme de poing est retrouvée dans la poche de Kader – « un jouet en plastique qu’il n’a jamais exhibé », rappelle l’avocat de la défense.

« Mettez ça sur le dos de la bêtise »

Les prévenus reconnaissent l’infraction, mais nient l’intention de vol : « Nous ne savions pas qu’il y avait quelqu’un qui habitait là, on cherchait un lieu de squat ». Le Président du tribunal semble avoir du mal à accepter cette version : « Accordez-moi que le quartier de la Sorbonne n’est pas franchement connu pour regorger d’appartements inhabités… Au contraire. Ce sont plutôt des habitations bourgeoises où l’on cherche de quoi voler ». Les prévenus campent sur leur version : «  Mettez ça sur le dos de la bêtise si vous voulez, mais nous recherchions des chambres de bonne inhabitées. C’est bien dans les quartiers bourgeois qu’on les trouve ».

 - JPG - 7.4 ko

Inscrit à l’ANPE du spectacle, Kader est régisseur dans le cinéma et touche le RMI depuis peu : « Par dépit, je me suis tourné vers les agences d’intérim et je vis actuellement chez ma mère », explique-il. Eddy habite lui aussi chez ses parents. Issu d’une fratrie de cinq enfants, il est sans emploi depuis 2004. Chacun d’eux a six condamnations à leur casier judiciaire, principalement pour vols et petits trafics de stupéfiants. Pour cette nouvelle infraction, la Procureur demande au tribunal « d’entrer en voie de condamnation » et requiert sept années de prison. L’avocat de la défense plaide « la simple effraction avec dégradation »  et demande au tribunal de bien vouloir requalifier les faits en ce sens.

Verdict : le délit ne sera pas requalifié. Six mois de prison ferme tombent avec mandat de dépôt et mille euros à titre de dommages et intérêts à l’intention de la victime.

Retrouvez « Juridique Park », le blog de Anne Steiger sur Bakchich.info


Forum

  • Ils vendaient des « opportunités de squats » à des « blacks »
    le jeudi 11 décembre 2008 à 14:55
    Le chapeau parle de blacks du 18e dont il n’est pas question dans l’article, est-ce une invention de la "journaliste" ou le compte-rendu de l’audience est-il incomplet ?
    • Ils vendaient des « opportunités de squats » à des « blacks »
      le jeudi 11 décembre 2008 à 15:52, Anne Steiger a dit :
      Non, pas une invention de la "journaliste" (pourquoi ces guillemets ?!) J’ai peut-être été peu claire, mais cela a effectivement été dit en audience par l’avocat de la défense - d’où les guillemets du chapeau, signe de propos rapportés ("revendre des opportunités de squats à des blacks du 18e" sont ses mots exactes).
      • Ils vendaient des « opportunités de squats » à des « blacks »
        le dimanche 14 décembre 2008 à 15:57, Z. a dit :

        … "exacts", en l’espèce.

        Au plaisir de goûter les fruits de vos enquêtes (sans guillemets)…

  • Ils vendaient des « opportunités de squats » à des « blacks »
    le jeudi 11 décembre 2008 à 14:27, Quoi ?? a dit :
    En voilà déjà deux qui ont un toit pour 6 mois. c’est déjà ça …
  • Ils vendaient des « opportunités de squats » à des « blacks »
    le jeudi 11 décembre 2008 à 13:31, kropotkine a dit :

    Chacun d’eux a six condamnations à leur casier judiciaire

    Si je ne me trompe pas, il y a une faute ici. "Son" casier judiciaire devrait remplacer "leur".

    • Ils vendaient des « opportunités de squats » à des « blacks »
      le jeudi 11 décembre 2008 à 17:02, Fred a dit :

      Au début de l’article on lit aussi que la police "ne remarque aucune infraction". Je suppose qu’il faut comprendre "aucune effraction".

      Notre blogueuse a souvent des petites faiblesses linguistiques. Mais nous avons tous nos "tords" (c’est comme cela qu’elle s’exprimait l’autre jour).

      • Ils vendaient des « opportunités de squats » à des « blacks »
        le jeudi 11 décembre 2008 à 20:17, Anne Steiger a dit :

        Et oui ! Tous nos "tords". Tous un côté "tordu" peut-être ? Accordez-moi tout de même le "ne remarque aucune infraction". Dans le sens, "aucune transgression", aucune "violation". Cela marche, non ?

        Merci Fred de me lire avec autant d’attention. Au point de souligner mes fautes d’orthographe, de vous fendre d’un post - et même de les rappeler au bon souvenir de tous quelques jours plus tard… C’est de l’amour !

        Sachez-le : vos remarques ne sont pas inutiles, loin de là. Je passe à chaque fois un peu plus de temps sur mon correcteur d’orthographe, un hommage à "Fred" - vous, donc ! Malheureusement, l’orthographe n’a jamais été mon fort. On dit que les doués en orthographe sont des matheux. Or… pas matheuse du tout non plus.

        • Ils vendaient des « opportunités de squats » à des « blacks »
          le vendredi 12 décembre 2008 à 00:05, Fred a dit :

          Désolé de devoir en rajouter une couche, mais là, vous aggravez votre cas. Il ne s’agit pas d’une question d’orthographe. "Effraction" et "infraction" ont des sens très différents. En l’occurrence, s’introduire dans un lieu privé avec un passe RATP (je ne savais pas que ça existait) constitue bel et bien une infraction, même s’il n’y a pas eu effraction (bris de serrure ou de porte). Si quelqu’un entre chez vous avec une fausse clé, il y aura bien "violation" de domicile, comme vous dites, non ? Même s’il n’y a pas d’effraction…

          Je chipote, certes, mais vous intitulez votre blog "juridique park", ce qui sous-entend la maîtrise d’un minimum de vocabulaire juridique. Vous avez bien de la chance qu’un site d’information aussi prestigieux que Bakchich (slurp !) publie une prose aussi approximative.

          Quant à votre problème d’orthographe, si j’avais voulu insister, j’aurais fait allusion à votre incapacité à conjuguer le verbe "accourir".

          Le mieux serait de faire relire vos articles avant publication par quelqu’un de compétent. Je me propose !

          Fred

          • Ils vendaient des « opportunités de squats » à des « blacks »
            le vendredi 12 décembre 2008 à 10:04, Anne Steiger a dit :

            Fred ? Continuons ce "passionnant" débat. Mon mail : anne.steiger@free.fr

            A bientôt.

            • Ils vendaient des « opportunités de squats » à des « blacks »
              le vendredi 12 décembre 2008 à 16:31, Armand a dit :

              Bonjour,

              Il n’y a personne à "Bakchich" pour corriger vos articles ? C’est assez incroyable cette histoire de donner votre mail à un lecteur pour faire ce boulot !

              • Ils vendaient des « opportunités de squats » à des « blacks »
                le dimanche 14 décembre 2008 à 16:01, Z. a dit :
                Gnééé ! Moi aussi ze suis zaloux…
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