Ici, c’est Paris
Paris, la ville la plus visitée du monde… génère parfois de curieuses pratiques.
L’avenue des Champs-Elysées et ses rues avoisinantes demeurent parmi les plus courues des touristes globaux.
Depuis des années, les terrasses des cafés et restaurants du quartier sélectionnent leur clientèle selon des procédés plus ou moins dissuasifs allant des fausses réservations jusqu’à des poussées inflationnistes prohibitives.
Mais l’été dernier a vu fleurir un racket d’un nouveau genre visant surtout la riche clientèle du Golfe arabo-persique. Se déplaçant souvent en familles élargies, avec ou sans garde du corps et/ou majordome, ces délégations réputées argentées se sont vu demander des bakchichs pour simplement avoir accès à une table.
Ainsi, le vendredi 25 août à 22 heures, la réservation d’une table de quatre personnes au M., une belle enseinge, revenait à 500 euros, pas moins, nous confirme le secrétaire particulier d’un émir connu. Le lendemain en matinée, au P., il faut débourser 120 euros pour la même prestation. Au D., « seuls les Arabes friqués sont soumis à cet impôt du pétrole », lâche un serveur sans état d’âme. Au F., la simple réservation d’une table revient à 100 euros le matin et 200 l’après-midi. Chefs de rang et maître d’hôtel coordonnent, dans la plupart des cas, le prélèvement de cette dîme énergétique. Toutes dûment interrogées sur ce choc pétrolier à l’envers, les directions de ces établissements disent tomber des nues et défendent la rigueur et la probité de leurs personnels. Ça, c’est parfois aussi Paris.