A Marseille, les mouettes en connaissent plus sur le football que n’importe où ailleurs. Mais une rude concurrence s’annonce, celle des juges.
Une bonne bouillabaisse, nécessite infiniment de précautions, et de la patience. Même les flics marseillais le savent, et appliquent quand il s’agit d’enquêter sur un sujet aussi sensible que l’OM, plus grand club de foot du monde, n’en déplaise à certains. Et les limiers ont pris leur temps pour boucler le dossier « Tuzzio », joueur dont la notoriété judiciaire dépasse largement ses capacités footballistiques. 4 ans d’instruction donc au bas mot pour un procès qui s’est ouvert le 21 mars dernier.
Le temps d’étudier les modalités de transfert du défenseur argentin, de sa pampa natale à la merveilleuse cité phocéenne. Et le trajet s’est avéré fort sinueux à en croire le rapport de synthèse de l’enquête, daté du 28 octobre 2004. Première étape, assez classique. « Le joueur Tuzzio avait été acheté par l’Olympique de Marseille une première fois libre de tout engagement, pour un prix de transfert de 15 300 000 F, le 26 juin 2001 ». Puis « le transfert n’ayant pu se concrétisé, le joueur était recruté par le Servette de Génève le 19/7/2006, d’abord au prix de 2 600 000 dollars et ensuite au prix de 5 200 000 dollars ». Une inflation du prix du joueur assez étonnante en à peine quelque semaines. Sans doute l’air des alpages. « Le 25/07/2001, l’Olympique de Marseille rachetait le joueur Tuzzio au Servette de Genève au prix de 42 500 000 F ». Des malandrins voient dans le triplement du coût du joueur, une mauvaises affaire. D’autant que le dit footballeur gagne rapidement ses galons de « chèvre », aux dires des supporters, ou de « biquette » pour les plus poétiques d’entre eux. Les pauvres, ils ne savent pas…Outre qu’elle rémunère grassement quelques agents de joueurs, la surfacturation a tout simplement permis de jongler avec les règles fiscales françaises…et de rémunérer un joueur en douce sur un compte à l’étranger : le défenseur international et champion du monde (si, si) Franck Leboeuf. Très pointilleuse, la flicaille a dessiné un joli tableau où elle explique que 3 des 42 millions de transfert de Tuzzio ont été versé à Leboeuf, sur un compte luxembourgeois.
Reste à trouver le cerveau du savant montage. Et là le client est un habitué, désigné à la fois par Leboeuf et son agent comme étant « l’instigateur de l’opération occulte », Bernard Tapie. Conclusion du rapport, Nanard peut être « poursuivi en qualité de complice des faits d’abus de bien sociaux, faux et usage de faux ».
Las, l’acteur de grand talent Tapie Bernard n’a pas même été renvoyé devant le tribunal. Directeur sportif sans pouvoir de signature à l’époque des faits, le parquet a estimé insuffisantes les charges qui pesaient sur lui. Et un poisson du calibre de Tapie se manie avec précaution. « On agit si on a des certitudes pour 100% de condamnation, le parquet n’aime pas l’action publique pour voir… ».
Et douce revanche pour Nanard, Pierre Dubiton, son ennemi intime, est lui, le principal accusé du procès. En compagnie de dirigeants du Servette de Genève, d’agents de joueurs et d’ Eduardo Tuzzio et Franck Leboeuf, absents à l’audience. Et tous les prévenus regrettent l’absence de Nanard. Sûr que la bouillabaisse aurait été plus relevée. Ce n’est peut-être que partie remise. La justice belge s’intéresse tout particulièrement aux transferts de quatre joueurs du Standard de Liège vers l’OM, toujours au cours de l’été 2001…
En raccourci, puisque c’est tout le temps la même histoire folichonne :
Vous nous dites que " Bernard" -vous l’appelez par son prénom ?- vivrait richement et comme un nabab alors que suppose- t- on, vous le verriez vivre plutôt chichement ; vous êtes un jaloux lèche- cul et hypocrite, selon moi.
Ne pensez- vous pas plutôt qu’il apparaîraitt plutôt vivre mal, puisqu’il aurait selon vous besoin des largesses des autres qu’il mendierait alors et sur ce : puisque rien n’est à lui.
Vivement qu’il touche enfin de l’argent légal, les 285 millions… hein ?