Réalisateur maniaque de La Famille Tenenbaum, le Texan Wes Anderson cisèle un film d’animation loufoque et touchant, peut-être son film le plus personnel. Rencontre avec un des meilleurs cinéastes US du moment.
- Quelle est votre inspiration ?
Enfant, j’adorais inventer des spectacles et écrire des pièces. Plus tard, j’ai eu une caméra Super 8 et j’ai bricolé de petits films. Mon père écrivait des nouvelles et donc avec mes deux frères, nous avons commencé à en écrire, il nous a inspirés. Ma mère a fréquenté une école d’art et elle m’a constamment encouragé à dessiner. À 18 ans, je me suis aperçu que ce qui me plaisait le plus, c’était de tourner des films en Super 8.
- Et Roald Dahl, l’auteur de Fantastic Mr. Fox ?
Enfant, j’adorais Roald Dahl. Je crois que Fantastic Mr. Fox est le premier livre que j’ai possédé. C’est un livre simple et court, parfait pour les tout-petits, l’histoire d’un renard, père de famille, qui va retomber dans son ancienne vie de voleur de poules.
- Pourquoi avoir adapté Fantastic Mr. Fox ?
J’y pense depuis dix ans. J’avais rencontré la veuve de Roald Dahl avant de tourner La Famille Tenenbaum. Elle nous a même invités, avec mon co-scénariste Noah Baumbach, à écrire le script dans leur maison du Buckingshire. J’ai toujours voulu le réaliser sous la forme d’un film d’animation traditionnel, en stop motion (animation image par image, ndlr). J’aime l’énergie, le charme, le côté brut de cette technique. J’avais commencé à travailler avec Henry Selick, qui a réalisé les séquences d’animation sous-marine dans La Vie aquatique. Je devais collaborer avec lui sur Fantastic Mr. Fox, mais il était déjà engagé sur Coraline.
- Vous réalisez des comédies dramatiques ou des drames comiques ?
Je ne sais pas. J’aime les films qui peuvent être drôles et sérieux exactement au même moment. Moi ce que j’aime, c’est de créer un moment qui ne ressemble à aucun autre vu dans un film. Comment l’interpréter, je ne sais pas.
- Vous êtes un styliste assez obsessionnel, très maniaque.
Je suis intéressé par tout ce qu’il y a dans le cadre. Le décor, les vêtements, le ciel, les accessoires sont des opportunités pour inventer quelque chose, ou avoir une idée : ce sont des valeurs ajoutées au film.
- Même quand vous mettez en scène un film d’animation, c’est toujours du pur Wes Anderson…
Quand je réalise un nouveau film, je veux toujours faire quelque chose de différent. Parfois, je m’éloigne de ce que je fais pour tourner des choses différentes comme aujourd’hui Fantastic Mr. Fox, ou Darjeeling Limited qui a été filmé en Inde, dans un train. Mais quoi que je fasse, au final, on me dit que cela ressemble beaucoup à mes films précédents. C’est quelque chose que je ne peux contrôler…
- Votre casting vocal réunit tous vos amis.
Il y a de nouveaux venus comme George Clooney ou Meryl Streep. Mais pour moi, le cinéma est un moyen de jouer avec mes amis, Owen Wilson, Jason Schwartzman, Willem Dafoe ou encore Bill Murray, mon Marlon Brando à moi. Ils sont ma famille de cinéma. J’aime travailler avec eux, encore et encore. J’adore cela.
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Le titre est faux !!
C’est plutôt le génie 12 fois secondes, puisqu’en fait Anderson a décidé de photographier ces personnages que 12 fois par secondes afin de donner à l’animation un côté artisanal et chaotique.
C’est un peu la loose là quand même…