La radio de Lagardère lutte contre le tout publicitaire.
Non, les medias ne sont pas des vendus, guidés par le seul goût du profit, assoiffés de recettes publicitaires et autres encarts commerciaux. Ils ont aussi une conscience…politique. Notamment Europe 1 et son directeur d’antenne (et accessoirement président de Public Sénat) Jean-Pierre Elkabbach.
Contrairement aux idées reçues, les régies publicitaires ne gouvernent pas le monde de la presse. Les journalistes ont encore le dernier mot, ou au moins, les patrons de radios privées. Pour exemple, Europe 1 a dernièrement dénoncé un contrat publicitaire, conclu avec Albin Michel, l’éditeur du dernier livre de Jean Montaldo, Chirac et les quarante menteurs.
L’affaire et son dénouement se sont déroulés avec célérité. Le 14 septembre, un deal est conclu entre la radio d’Arnaud Lagardère et la maison d’éditions. Pendant huit jours, à raison de trois fois le matin et trois fois dans l’après midi, un petit jingle de quinze secondes devait vanter les mérites du dernier opus montaldien :
«
Voix off : Après Mitterrand et les 40 voleurs, Jean Montaldo s’attaque à Chirac et les 40 menteurs.
Jean Montaldo (7 sec) :
Oui, j’accuse Jacques Chirac et ses réseaux. Oui, preuves à l’appui, j’ouvre les dossiers d¹une corruption impunie et sans limite.
Voix off (3 sec) :
Chirac et les 40 menteurs, le nouveau livre de Jean Montaldo. Explosif ! »
Rien de bien méchant en somme et la campagne doit démarrer le 18 septembre au matin. Un petit contretemps intervient toutefois.
Jacques Chirac, ci-devant président de la République et « héros » du livre de Montaldo s’invite chez Europe 1 le 18 au matin. Le lancement de la campagne est prudemment repoussé au lendemain…avant qu’un coup de fil, dans la soirée ne change la donne.
Europe 1 annonce à Albin Michel que la campagne ne passera pas. Raison invoquée, un veto du service juridique…
Premiers lésés de l’histoire, la régie pub de Europe 1, qui ne verra pas le grisbi (100 000 euros selon nos sources) de la campagne pub.
Côté Albin Michel, on avoue du bout des lèvres la petite embrouille.
Drapée d’un voile touchant d’humilité Europe 1, elle, n’a pas ébruité l’affaire. Nul, au sein de la station, ne dit avoir entendu parler de cette pub éconduite. Louable modestie pour ce véritable baroud de la liberté de la presse contre le grand Satan capitalistico-publicitaire. À moins que…
Je ne pense pas qu’il tresse des lauriers à Sarko - et il aurait du mal à ce faire, sachant qu’il devra justement s’intéresser à lui s’il veut continuer à déchiffrer les magouilles de nos politiques - en fait, il exprime le fait qu’il n’a pas d’élément contre Sarkozy actuellement. Il ne dit pas non plus qu’il n’y en a pas, et m’est avis que connaissant les liens de Sarko avec les affaires de grands groupes du bâtiment, il n’y en ait point.
Bref, un livre à lire, sachant que l’auteur n’a encore jamais été démenti sur ses nombreux ouvrages.
Ciao
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