« Rituel », le dernier polar de l’écrivain anglais Mo Hayder, spécialiste du genre, est sorti dans les librairies. Dans ce nouveau roman policier, le sergent Fléa Marley mène l’enquête dans les quartiers chauds de Bristol, entre drogues et prostitution.
Royaume-Uni, Bristol. Le sergent « Fléa » Marley, de son prénom d’origine Phoebe, habituée à repêcher toutes sortes de bout d’homme suicidé, assassiné ou accidenté dans l’eau, est demandée au port de Bristol. La routine habituelle… La menue blonde plonge et tâtonne. Elle se retrouve cette fois-ci, une main dans la main. Résultats de l’autopsie, c’est clair, la main pêchée a été tranchée net. Quant à son propriétaire, il est bien possible qu’il soit vivant.
Quel est le cinglé qui a scié, à vif, les mains de ce pauvre type ?
Le commissaire de la brigade criminelle Jack Caffery, (dont le torse brun et musclé se laisse deviner sous sa chemise), chargé de l’enquête, n’est, étonnamment, jamais loin de la plongeuse professionnelle. Les regards se croisent.
L’attachante Fléa, à 29 ans, vit sans ses parents. C’est pas qu’on aurait aimé la voir en Tanguy ( !), sa tendre mère et son cher père sont morts. Dans un accident. Et personne n’a jamais retrouvé les corps.
Caffery, venu de Londres, débarque tout juste à Bristol. Londres, il l’a quitté, un peu pour s’éloigner de son ex-nana tendance givrée ; beaucoup pour fuir la mort traumatisante de son petit frère Erwan [1]
L’enquête nous envoie vite dans les quartiers chauds de Bristol, où sévit drogue dure, prostitution, et pédophilie. À « l’occidentale », et à « l’Africaine ». Sud Africaine. Autour de rites peu connus de Jack, à la différence de Fléa, à cause de son père et, peut-être, de l’accident mortel. Certains adeptes de ces rituels disent que pour assurer la prospérité d’un lieu, il n’y a rien de plus sûr que de placer une main ou deux (c’est encore mieux) d’homme blanc sous la porte d’entrée de l’établissement. Or, l’équipe de plongée du sergent Marley a repêché la deuxième main juste en-dessous de l’entrée d’un restaurant, tenu par… un Sud-Africain. Le dénouement paraît rapide ? Rassurons-nous, la boucle est loin d’être bouclée.
Entre l’histoire et les histoires dans l’histoire, ce livre se vit. D’autant mieux que Mo Hayder a eu la classique mais bonne idée d’achever ses chapitres au moment le plus critique de l’histoire et de les faire correspondre à quatre-cinq grands épisodes du récit, en alternance. Aussi, le lecteur a le plaisir de retrouver le premier chapitre axé sur Fléa et sur la découverte de la main tranchée quelques pages après avoir fait la connaissance du monde des drogués, de Mossy en particulier.
Encore soif ? Pas de panique, l’un des polars de l’auteur sort en édition Pocket : Pig Island.
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[1] Pour en savoir plus, lire le livre, et pour en savoir beaucoup plus, lire le premier polar de Mo Hayder, Birdman.