La Marine française comptait sur un futur deuxième porte-avions pour faire tandem avec le « Charles-de-Gaulle », à l’eau depuis 2001, qui a de longues périodes de réparation et d’immobilisation. Seul problème : trop cher. L’Elysée et le ministère de la défense semblent prêts à reporter ce projet à des horizons lointains. Résultat : la France va rester une puissance militaire navale à mi-temps et elle est actuellement contrainte d’envoyer ses pilotes s’entraîner sur des porte-avions… américains !
La France est en train de réaliser un exploit de bataille navale : couler un porte-avions qui n’est pas encore à l’eau ! L’Elysée se prépare, sauf surprise, à annoncer, dans quelques semaines, l’enterrement - on parlera poliment d’un report aux calendes grecques ou de fumeuse coopération européenne-, du projet de deuxième porte-avions français, pourtant prévu de longue date et inscrit comme « irréversible » par Jacques Chirac au menu des grands programmes d’équipements militaires pour prendre la mer vers 2015.
Raisons invoquées à ce coulage, par les experts militaires, et jusqu’au ministre de la défense, Hervé Morin : les caisses de l’Etat sont vides et le deuxième porte-avions, complément stratégique de l’actuel Charles-de-Gaulle, pomperait au moins 3 milliards d’euros dans les cinq prochaines années, alors que la plupart des autres programmes doivent déjà être revus à la baisse.
Même l’état-major de la Marine, naguère si vaillant à réclamer son deuxième joujou, semble d’être fait une raison. Les marins sont prêts à sacrifier le porte-avions, pourvu qu’on leur laisse quelques autres frégates et sous-marins !
Evidemment, la décision, soumise à l’ultime arbitrage du chef de l’Etat, n’est pas très facile à clamer haut et fort. Car voilà des lustres que les militaires et les experts répètent qu’avec un seul porte-avions (le Charles-de-Gaulle, mis en service en 2001) la France n’est plus qu’une puissance navale à cloche-pied. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, le « groupe aéronaval » français a toujours été constitué de deux porte-avions, notamment le Clemenceau et le Foch jusqu’à la fin des années 90, l’un suppléant l’autre durant les périodes de réparation.
Le Clemenceau a été démantelé en 1997 et le Foch vendu curieusement une bouchée de pain (7,6 millions d’euros) en 2000 à la marine brésilienne, qui l’a rénové sous le nom de Sao Paulo. Avec son seul Charles-de-Gaulle, à propulsion nucléaire, la France possède une plateforme efficace. Mais à temps partiel : en ce moment, par exemple, notre unique porte-avion est à l’arrêt, pour cause de changement de combustible nucléaire. On appelle cela une « période d’indisponibilité programmée pour entretien et réparation » (IPER). C’est hyper-long (18 mois). Pendant ce temps, mieux vaut que la France ne déclare la guerre à personne ! Et les équipages n’ont plus de ponton pour s’entraîner…
Conséquence pratique : comme le rapporte un récent rapport parlementaire des députés Jean-Michel Fourgous et Bernard Cazeneuve, « durant l’immobilisation du Charles-de-Gaulle, la marine nationale n’a d’autres choix que de négocier avec l’US Navy la possibilité de permettre à ses équipages de s’entraîner sur un porte-avions américain ». C’est ce qui se passera cet été à bord du Theodore Roosevelt, moyennant un dédommagement financiers des américains. Et une « situation de dépendance » à l’égard des Etats-Unis.
Vexation suprême : les Super-Etendard français ne pourront pas participer à l’exercice, parce que le porte-avion américain n’a pas les catapultes adaptées. S’ils atterrissent sur le ponton, les chasseurs ne pourraient plus redécoller ! Penauds, les militaires français ont aussi supplié les Brésiliens de pouvoir réutiliser l’ancien Foch pour ne pas perdre la main. Mais les dates, dit-on, ne collent pas avec les manœuvres brésiliennes. Misère !
Alors, depuis cinq ans, les experts gambergent sur un projet de deuxième porte-avions français. Il devrait être à propulsion classique (fuel), plus pratique que les moteurs à propulsion nucléaire. Il était question de se mettre d’accord avec les Britanniques, qui ont prévu de construire deux nouveaux porte-avions de leur côté.
Las ! Les projets sont assez peu compatibles – les avions de la Royal Navy décollent verticalement, et non pas avec des catapultes comme les aéronefs français. Les économies attendues sont faibles et le bilan de cette coopération franco-britanniques rêvée est « contrasté » selon un euphémisme du rapport parlementaire. De plus, la facture du porte-avions français a déjà été revue à la hausse, de 3 à 3,5 milliards d’euros. En période de disette budgétaire, ce n’est pas très porteur…
Du coup, certains experts ont commencé à réviser leurs arguments : finalement, un deuxième porte-avions est-il si indispensable ? Après tout, si on peut « mutualiser » nos forces avec les Américains ou les Anglais de temps à autre, cela peut pallier nos carences. Et les progrès techniques du ravitaillement en vol réduiraient l’attrait des plateformes en mer. Les militaires français admettent que, pour les missions au-dessus de l’Afghanistan, les chasseurs basés à Kaboul ou Kandahar sont plus pratiques que ceux qui venaient du Charles-de-Gaulle lorsqu’il croisait dans l’Océan Indien.
Alors ? Eh bien, la marine attendra. Hervé Morin a évoqué, le 21 avril sur Europe 1, de repousser le début de la construction du deuxième porte-avions à la fin de la prochaine loi de programmation militaires 2009-2014. Cela permettrait de ne pas enterrer définitivement de joli projet. Juste de le garder dans les cartons. Bien au sec.
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C’est du n’importe quoi avec l’argent du contribuable : le Charle de Gaulle connait des dysfonctionnements techniques que l’on tente de cacher par des immobilisation de maintenance de 6 mois par an quand tout… va bien.
cela veut dire que 6 mois par an, nous n’avons plus de porte- avion. Il ne faudra pas nous attaquer durant cette periode.
Quand la France cessera t’elle d’inventer des prototypes au lieu de s’associer pour construire des navire communs ?
Avez vous remarqué que quand on met le porte avion Charle de Gaulle devant un porte avion americain il devient tres petit de taille.
C’est peut être paradoxal, mais avec Ségo, le second porte-avion serait déjà programmé.
En bonne politique, lorsqu’un homme politique annonce qu’il va tout mettre en oeuvre pour faire quelque chose, c’est qu’il commence à préparer un abandon de la chose.
A l’inverse, lorsqu’une personne politique dit qu’elle refusera de faire qu’elle que chose sauf si certaines conditions sont réunies, c’est qu’elle s’apprête à faire la chose.
les équipes du candidat arko annonçaient qu’ils feraient tout pour le second porte-avions, Ségo alignait des conditions sans lesquels elle ne ferait pas ce second porte-avions.
Pourquoi de tels grands-écarts ? La droite actuelle est plutôt militariste, mais Sarko est surtout atlantiste, ce qui va à l’encontre du second porte-avion. La gauche est plutôt anti-militariste, mais les socialistes veulent d’une France indépendante des USA, ce qui passe par un second porte-avions.
L’Europe de l’Ouest devient un vide militaire alors que le reste du Monde maintient ses forces militaires à niveau ou les augment à grande vitesse comme les Etats d’Asie…
L’éducation nationale à de loin le 1er budget de l’Etat Français et plus de professeurs par élèves que tout les grands pays d’Europe, et le résultat est que nos enfants ne savent plus ni lire ni écrire un texte de Voltaire….
La France n’a à ce jour qu’un porte-avions, 6 SNA, 4 SNLE. 4 frégates AA, 9 frégates ASM (dont une utilisée en navire école avec la Jeanne d’Arc) et de 9 avisos comme navires de combat ;
La Chine à actuellement la 3e marine du monde par le tonnage et la 2e en effectifs ; son budget de la défense augment de 15 % PAR AN depuis plus de 15 ans.
La Russie renouvelle sa flotte qui commencait à rouiller
Le Japon à une marine puissante ave 432 000 t de navires de guerres comportant des croiseurs emportant des anti missiles et 20 sous marins et peut compter sur l’US Navy et ses 3 millions de tonnes de navires de combat.
L’Inde s’est acheté un porte-avions russe (en cours de remise à niveau, il ne sera pas prés avant 2012) et construit un PA national ainsi qu’un SNA.
Toutes les nations d’Amérique, d’Afrique du Nord et d’Asie s’achetent des sous marins modernes qui sont bien plus difficile à repérer que leurs ancétres des années 1960 ;; ;
Essayer de trouver un ’’Flottes de combat 2008’’, vous serez surprit de voir qu’y il y a tete de liste des grandes puissances maritimes…
’’Encourager les dictatures’’ ??? En Birmanie, nous avons un bateau avec 1000 t d’aide qui tourne en rond car ces messieurs de la Junte se moque des modestes capacités de la France à leur entendre raison !!!! Les américains eux arrivent à apporter de l’aide car en cas de refus il savent qu’un cruise missile, c’est vite arrivé de leur part :(