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Des griefs contre RSF

Journalisme / dimanche 25 novembre 2007 par Anaëlle Verzaux
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Reporters Sans Frontières rechigne à soutenir certains journalistes et tape fort sur l’Amérique Latine. Trop pour ne pas se plonger dans les coulisses financières de l’organisation.

Alors que Nicolas Sarkozy recevait mardi 20 novembre le président vénézuelien Hugo Chavez, Reporters Sans Frontières envoie, la veille de la rencontre, une lettre personnelle au bon Nicolas, lui priant de bien vouloir rappeler au « caudillo d’opérette » (Robert Ménart, sic) latino-américain « l’importance d’une presse libre » (www.rsf.org).Toutes les occasions semblent bonnes pour Robert Ménart, co-fondateur et président de RSF, pour démolir Chavez, porteur de la seule vraie alternative à l’ultralibéralisme mondialisé.

C’est ce que l’on peut lire en filigrane dans l’ouvrage de Maxime Vivas (écrivain, cyberjournaliste et ex-référent littéraire d’Attac-France), La face cachée de Reporters Sans Frontières, de la CIA aux Faucons du Pentagone, paru le 20 novembre aux éditions Aden.

Couv RSF

Nul besoin de lire entre les lignes pour comprendre que l’auteur accuse, documents à l’appui, le président de l’organisation de sélectionner ses causes, défendues dans les cas où elles n’ont aucun lien avec les intérêts du gouvernement américain, si elles ne leur portent pas préjudice, ou mieux, lorsqu’elles sont déjà causes du Pentagone. Pourquoi le sort de Sami Al-Haj, journaliste soudanais d’Al-Jazira détenu à Guantanamo depuis 2001, intéresse si peu RSF –sur son site Internet, « son nom n’est mentionné qu’une seule fois depuis un communiqué sur Al-Jazira du 27 janvier »–, alors que, « par contraste, RSF lance régulièrement de grandes campagnes pour les journalistes européens enlevés par la résistance irakienne » (p. 91) ? Pourquoi tant d’acharnement à critiquer le manque de circulation des informations à Cuba sans insister pour autant sur la raison essentielle de cette lacune, l’embargo américain ?

À la base de ces partis pris, les financements de l’organisation. En mars 2005, « la journaliste états-unienne Diana Barahona a révélé [dans le Northern California Media Guild] que RSF perçoit des fonds gouvernementaux états-uniens via la NED (National Endowment for Democracy, Fondation Nationale pour la Démocratie)" ; une agence gouvernementale, qui « a accordé à RSF près de 40 000 dollars au mois de janvier 2005 » (p. 31). Il y a également le Center for a Free Cuba (CFC), organisation dont le but est de « renverser le gouvernement cubain », et qui offrait à RSF 92 330 euros en 2005 (p. 33).

De son côté, Robert Ménart confesse, mais précise que les 50 000 dollars accordés par le CFC en 2004 ne représentaient que 1,3 % du budget total de RSF. L’institution n’est certes pas Sans Frontières… politiques.

Pour autant, l’ONG est très souvent bien utile quand des journalistes sont mis en cause au nom de la non liberté d’expression.


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16 MESSAGES
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Forum

  • Des griefs contre RSF
    le vendredi 14 décembre 2007 à 14:19, Philippe a dit :
    Expliquer le "manque de circulation des informations" à Cuba par l’embargo des Etats-Unis…..l’analyse est un peu rapide…….
  • Des griefs contre RSF
    le lundi 10 décembre 2007 à 08:21
    Récemment, dans le cadre de la "semaine pour la liberté de la presse", organisée à Dijon, j’ai entendu ce "Monsieur MENARD", affirmer, sur France Bleu Bourgogne, qu’en France la liberté de la presse était principalement menacée par…la LCR,les trotskyses et autres gens de gauche….des propos d’un anticommunisme primaire et ridicule, qu’on aurait pu croire passés au rang des souvenirs.Surtout quand on constate qu’en France 95 % de la presse et des médias sont actuellement à la botte du Président de la République : Un Président qui ne manque pas de montrer sa sympathie à quelques "grands démocrates mondiaux" : BUSH, POUTINE, KHADAFI..A l’arrivée je n’achéterai plus jamais la revue vendue au profit de RSF…
  • Des griefs contre RSF
    le mardi 27 novembre 2007 à 02:05

    Bob Menard est un "défenseur" des journalistes assez inquiétant, il y a quelques mois, il n’hésitait pas à "balancer" à l’un de ses donateurs des mails qui permettait à ce dernier d’attaquer et diffamer un journaliste. Au mépris total du secret de la correspondance, et préférant un "mécène" à un "reporter"…

    Les aides publiques et la tribune d’exception dont bénéficie cette association me désolent. Hélas, c’est la seule qui défend les journalistes, enfin, en théorie et en faisant le choix comme le dit votre excellent article..

    • Des griefs contre RSF
      le dimanche 9 décembre 2007 à 22:57, pongrac a dit :
      Mais pourquoi dit-on toujours que seul RSF défend les journalistes ? Son intox fonctionne-t-elle aussi bien que cela ou "les gens" sont-ils si mal informés ? Que font les syndicats de journalistes ? Certainement pas, comme se plaît à le dire, le crier, le faire croire ce cher Bob Ménard, uniquement se battre pour préserver quelques "avantages" fiscaux. Ils se battent, et je n’en nomme aucun en particulier, pour défendre les journalistes afin qu’ils puissent, à leur tour, défendre la démocratie. Ils dépensent des énergies et des sommes énormes pour défendre les journalistes dans l’exercice de leur métier. Les syndicats de journalistes, ce n’est pas "caca"". Ils travaillent, ils gagnent parfois, ils combattent, toujours. Ils ne vont jamais "à la soupe". Enfin, la plupart. Pas comme Bob. Pongrac
  • Des griefs contre RSF
    le mardi 27 novembre 2007 à 00:57, isis a dit :
    Enfin une enquête détaillée. J´ai toujours pensé que RSF est en effet utile sur beaucoup de causes, c´est d´ailleurs ce qui fait son aura, et la réticence, voire la peur, de beaucoup á la critiquer. Mais je crois aussi que c´est la construction de cette image générale qui lui permet de mieux attaquer sur quelques dossiers politiques, sans qu´on puisse la critiquer dans l´ensemble. Son a priori idéologique sur le Venezuela par exemple, oú n´importe qui en zappant sur la télé voit que les médias privés disent ce qu´ils veulent, sans crainte, depuis que Chavez est au pouvoir, est évident. En tout cas les données du bouquin sont vérifiables, ressourcées, datées. Que le lecteur juge.
  • Des griefs contre RSF
    le lundi 26 novembre 2007 à 21:22

    Dois je comprendre que vous etes ouvertement d’extreme gauche ? Je ne nommerais pas si elogieusement une personne comme Chavez qui a interdis les medias d’opposition dans son pays.. J’ai rien contre la gauche, rien contre le socialisme, mais comment pouvez vous soutenir une personne qui pratique une censure aussi ferme…Vous etes je suppose pour la liberte d’expression cela va pour tout le monde..

    Laurent

    • Des griefs contre RSF
      le mardi 27 novembre 2007 à 19:58, isis a dit :
      Je comprends que vous tirez vos informations des medias manistream, et par conséquent comment pourriez-vous pesnsr autrement ? Mais, le fait est la, presque incroyable pour vous : la majorite des médias ecrits, radios, Tv sont aujourd´hui aux mains de l´opposition au Venezuela. Aucun media n´a ete ferme, ni emprisonne. Nul journaliste assassiné contrairement a la Colombie voisine… Par exemple RCTV que RSF dit "fermee par Chavez", n´a jamais ete fermée. L´Etat a simplement rendu sa concession sur le spectre au servide public, lors de son expiration légale, comme dans n´importe quelle démocratie digne de ce nom, et c´est une chaine de plus, TVEs, qui a vu le jour, avec un contenu culturel, informatif, educatif et associatif. RCTV, sorte de sous-TF1, de son cote, transmet comme d´habitude par cable, satellite, internet, voici d´ailleurs son site : www.rctv.net. Et si cela ne vous suffit pas, cherchez les sites de Globovision, Venevision, Televen, El Universla, El Nacional, Tal Caul, etc.. pour verifier que la presse est libre et que comme en France ou partout aileurs, elle est au mains des transnationales, qui ont evidement des interets radicalement opposés á une revolution qui democratise les medias (presque 300 medias associatifs legalises grace a Chavez, autonomes, tres souvent critiques - et tant mieux de l´action de Chavez - combien en France ? Hein ?) Avant de donner des lecons de democratie aux autres, informez-vous en dehors des communiques des RSF et autres Libé.
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