En ces temps difficiles pour le panier de la ménagère et le cabas du bidasse, Bakchich a creusé pour dégotter le coût d’un défilé du 14 juillet. Pas évident avec les grands communicants de la grande muette.
Le défilé aérien constitue toujours un moment très attendu du 14 juillet. Présidence française de l’Europe oblige, le cru 2008 innove en y intégrant plusieurs armées de l’air, membre de l’Union Européenne. Ainsi pas moins de 65 aéronefs dont 11 appartenant aux forces aériennes de l’ UE survoleront-ils les Champs-Elysées dès 10 H 45. L’occasion de voir voler des MIG ( de fabrication russe ) notamment, précise le programme complet des réjouissances.
À l’heure du pétrole cher (135 $ le baril), de la disette budgétaire, et des incantations au « développement durable » Bakchich a tenté – simple curiosité- de connaître le coût de ce show aérien. Répétitions comprises.
Peu familier il est vrai des multiples services de presse de la grande muette, Bakchich a commencé par se perdre un peu et faire le tour ( téléphonique) des bases aériennes du pays. C’est lors d’une escale sur l’une d’entre elles, -pas la moins prestigieuse- que l’un de nos interlocuteurs confirme ( en substance) que l’escapade de nos fous volants sur leurs drôles machines , coûte effectivement « bonbon ».
Et notre gorge profonde au sein de l’armée de l’air de préciser sans qu’on lui ait rien demandé : « À tel point que pour des raisons budgétaires, nombres de pays de l’Est ( sic) ont annulé leur participation ». Et de citer notamment comme exemple la Roumanie.
À la rédaction, on se frotte les mains : deux infos sur un même coup de fil, voilà une journée qui décolle bien.
On résume. 1) la Roumanie a une armée de l’Air. 2) Mais pas de pétrole pour rallier les Champs-Elysées. Reste à approfondir la question.
S’en suivent une série d’appels afin d’essayer de dénicher un interlocuteur disposé à nous préciser/confirmer tout cela.
Ça se corse si’ l’on peut dire. A l’heure où la sécurité militaire traque - sur instruction du Chef des armées- les officiers félons du groupe « Surcouf » qui ont osé faire passer un tribune dans Le Figaro, on ne précisera pas l’identité de nos différents interlocuteurs ou des services joints.
Point commun : Une très grande amabilité mais invariablement la même réponse : « ce n’est pas ici, il faut appeler le capitaine Z ».
De capitaine X en capitaine Y, on est vite gagné par le mal de l’air. C’est sans compter sur les diligences du SIRPA AIR qui ayant compris le malaise dont est frappé le bleu-bite, prend la peine de rechercher le numéro de Bakchich, afin de nous orienter définitivement sur le bon interlocuteur. Le capitaine XZY, cette fois…
Ce dernier ne se dérobe pas même si ,imperceptiblement, le vocable Bakchich paraît tinter à ses oreilles comme le sifflement d’un missile sol- air.
Un site, un journal, encore inconnu au bataillon des « embedded »…. Les réponses fusent toutefois à la vitesse du son. Faux , les Roumains participeront bien au défilé aérien comme d’ailleurs toutes les autres nations invitées. S’agissant du coût de la manifestation, l’officier indique qu’il n’existe pas de budget spécifique dédié au défilé aérien. Ce dernier s’inscrit dans le cadre général « des missions d’entraînement ». Ainsi, survoler les Champs –Elysées et le petit Nicolas, au delà de l’expérience unique que cela représente dans la vie d’un pilote, est-il considéré (budgétairement) comme une « mission à basse altitude » avec la contrainte supplémentaire qu’il s’agit d’un « vol en formation ». Le tout millimétré dans l’espace et le temps, ce qui nécessite des heures de préparation. Dont acte.
Quant à savoir combien ça coûte… on essaiera de faire mieux en 2009. En attendant, rendez-vous sur les Champs. Et d’autant plus que notre petite enquête nous a permis de nous assurer d’un point important. Contrairement à leurs collègues du 3ème RPIMA, nos pilotes n’ont programmé aucun exercice qui consisterait à arroser la foule « des Parisiennes et des Parisiens » de balles à blanc !