Nul n’ignore que Thierry Herzog, le fort efficace avocat de Nicolas Sarkozy dans l’affaire Clearstream, cherche des poux dans la soyeuse crinière de Dominique de Villepin, ainsi que dans la coupe plus drue d’Imad Lahoud, le bidouilleur présumé des fameux faux-listings. Et l’as des prétoires s’est beaucoup agité en début de semaine à propos d’un mystérieux ordinateur retrouvé à Beyrouth…
Au mieux avec la plupart des journalistes d’investigation, maître Herzog, expert en relations publiques, leur a expliqué que le disque dur du portable, propriété d’Imad Lahoud, contenait la première ébauche de la fameuse liste. Imad l’aurait offert à l’une de ses cousines en 2003, après en avoir effacé la mémoire. Mais les machines sont tellement taquines qu’on y retrouve toujours quelque chose…
A l’origine de cette révélation, comme l’a dévoilé Capital.fr, la déposition lundi 10 septembre d’un homme d’affaires, François Gonthier, président d’Electricité et Eaux de Madagascar et raider financier aussi redouté que réputé.
Cousin éloigné par alliance de Lahoud, Gonthier figure parmi les 250 des faux listings. Et cet ennemi connu d’Imad, en concurrence sur quelques raids financiers, a proposé benoîtement aux deux juges d’Huy et Pons d’envoyer des barbouzes privées quérir l’ordinateur au pays du Cèdre. Affolement dans le camp chiraco-villepiniste qui dénonce auprès des juges, l’irrégularité de la démarche, il est vrai un peu cavalière.
Ce remue-ménage a-t-il privé Zig et Puce, le doux surnom de Pons et D’Huy, d’une pièce à conviction décisive lors de l’audition de Villepin ? Un mystère qui sera peut-être éclairci si l’ordinateur traverse la Méditerranée. A moins que celui-ci, telle l’avion de Saint-Ex’, ne disparaisse sous la mer.
Je suis en train de relire l’exellent livre de Fréderic CHARPIER :
Nicolas Sarkozy ENQUETE SUR UN HOMME DE POUVOIR sorti en mai 2006
je pense aussi que cette affaire n’avait pas le but de déstabiliser Sarkozy qui n’a cessé de se poser en victime harcelé par les chiraquiens (son entourage est allé jusqu’à sous-entendre qu’Attias le riche amant juif marocain de Cécilia avait été mis dans son lit par le Mossad).
Et, un détail important m’intrigue, si Dominique de Villepin voulait faire tomber Sarkozy avec ce faux listing, en faisant balancer cette affaire au Juge fin 2004, il laissait 2 ans à Sarkozy pour se retourner et prouver qu’il ne possédait pas ce faux compte.
D’ailleurs Sarkozy a bien signifié l’autre soir en direct de l’Elysée , qu’il a été harcelé durant 15 mois. L’affaire début mi 2004+15 mois, donc Sarkozy mi 2005 avait déjà prouvé qu’il n’était pas détenteur de ce compte et retourné la situation à son avantage en profitant de l’affaire pour se faire passer pour la victime d’un complot ourdit par Dominique de Villin, et ce, 2 ans avant les élections. Tactiquement, ça ne tient pas, j’imagine que Dominique de Villepin aurait joué cette partie à temps et non pas 3 ans avant les élections pour abattre un adversaire.
passage de la page 164
Place Beauvau, en ce mois de juin 2005, on balance sans retenue. On prend le temps qu’il faut pour expliquer et désarmer les réticences des plus sceptiques. L’affaire Clearstream est le comlot type contre Sarkozy, qu’on dissèque soignement. A Première vue, elle comporte en effet les ingrédients d’une conspiration possible. L’affaire remonte à un peu plus d’un an. Depuis novembre 2004, Nicolas Sarkozy n’a cessé de crier à la machination.Qu’en est-il ?
Première découverte, les fils de cette affaire à tiroirs ramènent d’avantageaux rivalités exarcerbées dans les deux plus grandes sociatés d’armements françaises, le groupe LAGARDERE et l’ex THOMSON-CSF, devenu TALES, qu’a la personne de Sarkozy. Ce dernier ne semble même y avoir été associé que fortuitement, dans un but précis qui n’était pas forcément de lui nuire. Elle ne parait pas en tout cas l’avoir beaucoup desservi. Les dirigeants des deux groupes se vouent, depuis la vente des frégates à Taiwan en 1991, une haine farouche et s’accusent réciproquement des pires turpitudes : comptabilité truquée, caisses noires, blanchiement, versement de commissions indues, opérations de déstabilisation etc.
Petit ajout
D’ailleurs Sarkozy A ENCORE MENTI devant des millions de téléspectateurs en se faisant passer pour une victime il a dit avoir dû rendre des comptes au Juge et se défendre durant 15 mois !
Ni Chiracienne, ni de droite .
Si ce listing existe je pense qu’il y a de fortes chances que Sarkozy ne soit qu’un nom parmi d’autres dans cette affaire qui devait effectivement viser une autre cible que "sa toute petite" personne. Cette "victimisation" ne pouvait qu’aider Sarkozy à tirer la couverture sur lui, en se débarassant d’un adversaire "de taille" à l’époque.
Le plus écoeurant est que cette affaire fait tomber le juge Van Ruymbeke. Ce juge qui était en charge de dossiers de corruption comme ceux de Gérard Longuet(ex beau-frère de Bolloré) et ex de l’Occident.
on sait que sarko aime trouver ses potes dans les ex organisations d’extrême droite , mussolinienne ou chez les très riches "..
Gerard Longuet mit en examen à plusieurs reprises dans des affaires d’abus de biens sociaux et "magiquement relaxé" à 3 reprises !
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20070921.OBS5999/villepin_conteste_la_cautionet_se_pourvoit_en_cassation.html
Des déclarations balayées par Sarkozy
En fait, le juge Van Ruymbeke a procédé aux vérifications sans interroger Nicolas Sarkozy, ni le solliciter et ces propos sont donc inexacts, souligne l’ancien Premier ministre.
Il écrit au président : "que je sache, les commissions rogatoires lancées par le juge Van Ruymbeke correspondent à un travail de vérification confidentiel pour lequel vous n’avez à aucun moment été sollicité.
Mais peut-être que tous les éléments ne figurent pas au dossier des juges d’Huy et Pons et dans ce cas, je suis certain que vous ne manquerez pas de leur faire parvenir".
Nicolas Sarkozy, interrogé jeudi soir à la télévision, a exclu tout retrait de la procédure et balayé d’un revers de main les déclarations de son ancien rival. "Le président de la République, il est pas au-dessus des lois, il est pas en dessous non plus (…) je ne sais pas ce que dit M. Villepin, qu’il s’explique devant la justice", a-t-il lancé. (avec Reuters)