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Chirac, le banquier sulfureux et les belles Japonaises

Bonnes feuilles / mercredi 19 mars 2008 par Vincent Nouzille
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« Bakchich » publie en exclusivité des extraits du livre-choc de Nicolas Beau et Olivier Toscer, « L’incroyable histoire du compte japonais de Jacques Chirac » (Les Arènes, sortie le 20 mars 2008). Premier volet : les relations anciennes de l’ex-maire de Paris avec le Japon. Dont celles nouées avec un banquier sulfureux, Shoichi Osada, et avec de charmantes dames japonaises, très élégantes…

C’est une histoire étonnante, étouffée par le pouvoir politique et tue, jusque-là, par les médias. Celle des relations très particulières de Jacques Chirac avec le Japon. Celle d’un compte bancaire ouvert là-bas au nom de l’ex-Président de la République, sur lequel, selon des documents internes à la DGSE (les services secrets français), auraient transité des centaines de millions de francs. Un compte dont Chirac a toujours nié l’existence… Et celle de sourds règlements de comptes, déclenchés par cette affaire, qui se sont déroulés au sommet de l’Etat et ont affecté en 2002 tout l’état-major de la DGSE. L’un de ses cadres, proche du Parti socialiste, avait en effet planché sur cette affaire « réservée », sans prévenir tout le monde… Une série de têtes sont tombées et certains en ruminent encore.

Chirac et Osada - JPG - 28 ko
Chirac et Osada
DR

Deux journalistes chevronnés, Nicolas Beau (ex du Canard enchaîné et actuel patron de la rédaction de Bakchich) et son compère Olivier Toscer, grand reporter au Nouvel Obs, se sont attaqués à ce sujet difficile et livrent les résultats de leurs investigations dans un ouvrage bourré de révélations : L’incroyable histoire du compte japonais de Jacques Chirac, (Les Arènes).

Les auteurs appuient leur récit, hallucinant, sur des documents confidentiels (dont des rapports de la DGSE et des notes du général Philippe Rondot, saisis dans le cadre de l’affaire Clearstream), des fac-similés, des photos, des témoignages. Il ne manque que les bordereaux bancaires pour prouver définitivement l’existence de ce fichu compte.

Mais l’accumulation d’informations convergentes est telle que les questions embarrassantes soulevées dans le livre sont largement accréditées. Vu l’énergie dépensée par la DGSE, l’Elysée et le ministère de la défense, pour tenter d’étouffer cette affaire, puis l’ampleur des pressions sur tout ceux qui ont approché le dossier, on finit par se dire que le hasard n’a pas grand chose à voir là-dedans !

Et cette histoire ne fait peut-être que commencer : plusieurs des protagonistes, dont l’ancien chef de l’Etat, qui a refusé de rencontrer les auteurs et réaffirme, dans un courrier du 7 février 2008, qu’il n’a jamais possédé de compte au Japon, en s’appuyant notamment sur des vérifications (très incomplètes !) effectuées à sa demande, ont annoncé leur intention de contre-attaquer.

Pour comprendre cette histoire, il faut dresser le tableau des relations anciennes, et très particulières, nouées entre Jacques Chirac et le Japon. Une affinité avec ce pays et sa culture, plus de 50 voyages sur place, des amitiés entretenues avec des hommes d’affaires très controversés. Le principal d’entre eux est le banquier sulfureux Shoishi Osada, croisé pour la première fois au milieu des années 70, même si Chirac feint de ne plus le connaître aujourd’hui (en dépit de nombreuses photos de leurs rencontres, voir ci-contre). La banque d’Osada est mêlée à de très peu transparentes affaires immobilières et financières. Chirac fera néanmoins décorer Osada, remercié pour son entregent, de la Légion d’honneur en 1994. Le banquier sombrera plus tard dans une faillite retentissante au Japon, provoquant des inquiétudes à l’Elysée. Aux côtés d’Osada, Chirac découvrira également de charmantes amies japonaises…

V.N

Des séjours dans le palace du financier nippon

« Au Japon, le maire de Paris fréquente assidûment les banquiers. Et d’abord celui dont il ne veut plus se souvenir : le très francophile patron de la Tokyo Sowa Bank, Shoichi Osada. Ce dernier joue un rôle décisif dans la découverte des charmes pimentés du Soleil levant. “Les dirigeants japonais ont toujours coutume de se tourner vers les Etats-Unis, aimait expliquer Osada. La France représente seulement pour eux la culture, la littérature et la mode. Moi, je n’aime pas faire comme les autres”. Et le banquier d’afficher “ses amitiés françaises” : Jacques Chirac bien sûr, mais aussi Bernard Pons, Raymond Barre et même Danielle Mitterrand, qui sera introduite auprès d’Osada par les dirigeants de la secte Soka Gakkai.

Tous ont séjourné, prétend Shoichi Osada, sur l’île d’Awashima, au large de la péninsule d’Izu, où le patron de la Tokyo Sowa Bank a fait construire un des palaces les plus luxueux du Japon. Un yacht vient chercher les invités de marque au port de Numazu. Les soixante chambres de l’hôtel les accueillent dans un luxe sardanapalesque. Les murs sont revêtus de marbre venu exprès de Grèce. L’ancien ambassadeur de France au Japon et proche de Jacques Chirac, Jean-Bernard Ouvrieu, est familier des lieux (…) »

(Un article du Shukan Gendai du 23 mars 1999, raconte les séjours du maire de Paris dans ce palace) :

« L’auteur de l’article s’attarde sur la clientèle féminine de cet accueillant établissement : “Lors d’une visite du président Chirac, M. Osada, qui le considère comme “un ami de longue date”, a fait venir la célèbre actrice S. pour le divertir. S. est une belle femme d’une cinquantaine d’années et une actrice aussi réputée que Sayuri Yoshinagga. Elle est apparue à plusieurs reprises dans des séries-fleuve de la NHK et possède un talent notoire. Très séduisante avec son visage plein et ses lèvres pulpeuses, elle compte de nombreux fans parmi les hommes d’âge mûr” » (…) »

Une galeriste réputée

« Au delà des affaires et de la politique, le Japon est un refuge pour le fondateur du RPR, loin des regards et de la vie parisienne. Jacques Chirac ne rate pas un combat de sumos, se passionne pour les estampes, goûte la compagnie des animatrices de la vie artistique japonaise.

Jacques Chirac retrouve souvent à Tokyo une amie, Chieko Hasegawa, qui apparaît à ses côtés sur plusieurs photos (voir ci-contre). Grande, élégante, cette Japonaise aux yeux de princesse est une figure de la bonne société tokyoïte. Présidente de l’association des marchands d’art du Japon depuis 1994, Chieko Hasegawa anime avec son mari Tokushichi une des principales galeries d’art de la capitale, dans le quartier de Ginza, aussi bien spécialisée dans les Impressionnistes que dans l’art contemporain.

Parfaitement trilingue japonais, anglais et français, Mme Hasegawa a également passé beaucoup de temps à Paris où elle ouvert, dès 1973, une galerie, à deux pas de l’Elysée. L’affaire, dont elle a depuis confié la gérance à sa fille, vivote péniblement aujourd’hui.

Cette rencontre a été importante pour le futur Président : elle l’a ouvert au monde des arts japonais. S’ils sont aujourd’hui moins proches, leurs liens ne seront d’ailleurs jamais rompus. En mars 2005, lors du dernier voyage officiel de Jacques Chirac au japon, une grande réception est donnée à l’ambassade de France. Chieko Hasegawa se présente en compagnie de son mari. Contrairement aux usages nippons, très pudiques et réservés en public, Jacques Chirac embrasse son amie japonaise et serre la main de son époux. Habillée d’un tailleur canari, Bernadette Chirac serre froidement la main des deux invités, puis fend la foule et s’éclipse. Elle n’assistera pas au dîner officiel (…)  »

Une artiste peintre protégée

« Au Japon, Jacques Chirac a également fait la connaissance d’une ravissante artiste peintre, qui signe ses toiles pastel à l’huile du nom de Chie. Aujourd’hui âgée de 44 ans, la jeune femme au visage doux et sensible n’est pas à proprement parler une artiste majeure. Mais forte du soutien du président français, elle a réussi à exposer une fois à Paris, en 2001 à la galerie Miromesnil Fine Art, dans le quartier de l’Elysée (voir photo ci-contre). Lors de ce grand événement – il s’agissait de sa première exposition à l’étranger -, Jacques Chirac n’a pas ménagé ses efforts pour la faire connaître, envoyant même à la galerie plusieurs messages de soutien à la jeune artiste, dont la carrière internationale avait du mal à décoller. Cette année-là, Chie profitera également de son étape dans la capitale française pour tenter sa chance au salon des artistes indépendants, un rassemblement modeste, sans jury ni récompense. Les participants doivent même payer 250 euros le droit d’exposer une œuvre.

La protégée de Jacques Chirac peine à se faire de nom à l’étranger malgré des expositions en Suède, en Suisse et même à New York, au Rockfeller Center en 2004 où des fonctionnaires de l’ONU, émus par ses toiles, fondront en larmes devant ses tableaux. C’est du moins ce qu’elle racontait sur son site internet personnel, fermé depuis la fin 2006.

Chie travaille la peinture à l’huile, sans pinceaux mais avec les doigts. La jeune artiste s’est depuis reconvertie dans la thérapie par la peinture. Ainsi, maintenant, elle travaille surtout avec les hôpitaux, les hospices et les orphelinats. Une sollicitude digne des pièces jaunes de Bernadette Chirac.  » ©Les Arènes 2008

Demain, la suite : Chirac, le compte au Japon et les vérités successives de la DGSE

Pour lire ou relire les articles de Bakchich sur l’affaire Clearstream :

Clearstream, beaucoup de bruit pour rien ?

Pas de répit pour Chirac : le juge en redemande

Clearstream : Gergorin cramé par Villepin

La DST tétanisée par Clearstream

Pour lire ou relire les articles de Bakchich sur les aventures de Chirac au Japon :

Compte japonais de Chirac : les documents transmis à un juge de Tahiti

Cadavre exquis à Tahiti

Nicolas Beau, Olivier Toscer, « L’incroyable histoire du compte japonais de Jacques Chirac », Les Arènes, mars 2008

Chie, artiste peintre
DR
Chirac et Hasegawa
DR

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  • Chirac, le banquier sulfureux et les belles Japonaises
    le lundi 9 février 2009 à 10:51

    Qu’est-ce qui vous prend de donner aussi pesamment et longuement dans les histoires de cul ou de tel ou tel ? Insistant en des termes, des non-dits et des sous-entendus dignes de la plus mauvaise presse ou d’une officine bushiste en pleine campagne électorale. Cela nuit considérablement à la crédibilité de l’enquête de fond. Pas bon. Pas bon du tout :

    "Le 11 mars 1927 à 21h07, l’épouse n’a pas voulu assister au dîner où était présente celle qui pourrait avoir été la maîtresse" : Sans blague…

    Très décevant. Comptez-vous "faire juger" ou mettre en cause tel ou tel, sur sa vie sexuelle supposée ou ses histoires de couple ?

    Je suis très profondément déçu.

    Un lecteur qui n’a rien à faire de vos appréciations sur la façon dont tel ou tel baise, et qui crache sur l’utilisation que vous en faites, et plus encore sur le droit que vous pensez avoir de le faire.

    P.S. Si vous allez au Japon, n’oubliez surtout pas de ne pas toucher au japonnaises, car il pourrait y avoir des connards qui pourraient…etc.

  • Chirac, le banquier sulfureux et les belles Japonaises
    le dimanche 23 mars 2008 à 16:44, une citoyenneencolère a dit :
    quand on vous dit que Jacques est un bon garçon. Faut dire qu’avec les pièces jaunes de maman, c’est de grandes poches qu’il aurait dû avoir…….
  • Chirac, le banquier sulfureux et les belles Japonaises
    le vendredi 21 mars 2008 à 19:17
    les moeurs dans les hautes sphères de l’état ne sont pas bien belles , tout le mondetappe dans la boite de bonbons .
  • Chirac, le banquier sulfureux et les belles Japonaises
    le jeudi 20 mars 2008 à 10:11
    Chirac a serré la main d’une jeune femme de 44 ans ! Mon Dieu , mais c’est ultra hot ce livre ! c’est du XXX ! Il faut l’interdire aux moins de 18 ans !
  • Chirac, le banquier sulfureux et les belles Japonaises
    le mercredi 19 mars 2008 à 23:10, infiltré a dit :

    MDR

    Chirac 45 millions d’euros…seulement…. c’est la blague du siècle

    j’en ai entendu parler des malles qui partait de certains pays africains en avion pour des destinations discrètes. et il n’y avait pas 1 kopeck dedans…

    les journalistes n’ont pas assez de copains militaires on dirait…

    Le plus curieux est que ce sont toujours les mêmes journalistes qui ont ces infos….

    enfin bon…

    chirac a de la maille, ce n’est un secret pour personne.

    une enquête sur le pognon de "TONTON" et des autre déglingos qui sont ou ont gravité autour du pouvoir serait croustillant…

    • Chirac, le banquier sulfureux et les belles Japonaises
      le jeudi 20 mars 2008 à 13:34

      Soyez plus précis, svp, ce sera plus intéressant.

      Pour ma part je propose un début de piste, un parmi d’autres :

      Douala, où l’on retrouve nos amis japonais, et Michel Roussin agissant pour Bolloré.

    • Chirac, le banquier sulfureux et les belles Japonaises
      le samedi 22 mars 2008 à 12:11
      Mais plein de pseudo-journalistes ont essayé de trouver le prétendu trésor caché de François Mitterrand, souvent mentionné dans les dîners en ville par les convives de droite chiraquienne ; ils sont tous rentrés bredouille.
      • Chirac, le banquier sulfureux et les belles Japonaises
        le samedi 20 juin 2009 à 15:10, mpoumou a dit :
        Et pourquoi MR Chirac a loué l’appartement de Saad Hariri a paris ? Alors si vraiment il avait cette somme collosale au Japon,Il aurait acheté un Palace la ou il veut.
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