A acheter, ou à dérober, quelques livres accrochants dont le thème est la violation délibérée des législations bourgeoises par de fieffés gredins. A lire, à lire, à lire, jambon à cornes !
Les Tyrans de la mer orchestré par Sylvie Requemora et Sophie Linon-Chipon (Presses de l’université de Paris-Sorbonne/ CELAT) : Une tonique anthologie de textes d’Histoire ou d’imagination mettant en scène des écumeurs des mers corsaires ou flibustiers. Parmi les points d’orgue de l’épopée : une savante étude lexico-graphique d’Isabelle Turcan sur les démons nautiques ; des recueils de lettres de captifs de pirates barbaresques au XVIIe et au XVIIIe siècles et des extraits de journaux de voyage de religieuses missionnaires accostées par nos gredins ; un petit relevé des abordages des flibustiers basques et gascons de la Caraïbe ; la description des pirates dans les romans de Daniel Defoe ou de Gustave Aimard ; et surtout un reportage grisant sur la création de la république utopique de Libertalia à Madagascar.
Terrorisme et piraterie de Bertin-Mourot, Lelieur, Terroir (L’Harmattan) : Devrait passionner deux catégories de lecteurs : les nouveaux corsaires s’occupant de la sécurité des transports maritimes de marchandises. Et les nouveaux pirates s’occupant de piller les navires marchands en utilisant, par exemple, la technique du « Hit and Run » consistant à mener à bien un abordage en moins d’une demi-heure.
Mémoires de la mer - Cinq siècles de trésors et d’aventures (Folio) : Une anthologie revergondante comptant parmi ses innombrables héros les sans-culottes de la frégate la Melpomène qui, bien décidés « à vivre libre ou à mourir », se mutinèrent en mai 1793 dans le port de Toulon contre le commandant contre-révolutionnaire de leur vaisseau avant d’être jetés au cachot par les autorités jacobines pour qui l’ordre devait primer avant tout.
Le Vent du Diable de Manohar Malgonkar (Rocher) : Par un des meilleurs écrivains indiens de langue anglaise, à qui l’on doit la Fureur du Gange, l’épopée romancée de la première révolte indienne gratinée contre l’occupation britannique, celle, en 1857, des Cipayes servant dans l’armée de la Compagnie anglaise des Indes orientales que rejoindront quelques princes chassés de leurs fiefs ancestraux par la Couronne. Passionnant !
Couloir n°6 de Seyyed Ebrahim Nabavi (Actes Sud) : Le journal de prison nous tenant en haleine de bout en bout d’un célèbre satiriste iranien qui, après avoir fait longtemps scandale avec sa rubrique d’humour politique dans un grand canard national, fut finalement mis à l’ombre en l’an 2000 à Téhéran pour « insultes aux autorités, diffamations, publications mensongères et accusations non fondées à l’encontre du régime ».
Les Allumés de Serge Mezaache (De Fallois) : Préfacé par l’académicien Alain Decaux qui, se battant pour un allègement de la peine de Mezaache, a servi pour une fois à quelque chose, l’autobiographie d’un jeune braqueur de banques de charme dont la prose directe et allègre, exempte de clichés et de chantages à l’émotion, séduit foutrement.
Fraudes à la carte bancaire de Pascal Colombani (Carnot) : Quoique la carte à puce soit réputée inviolable et que les banques continuent à claironner qu’elle est infalsifiable, il se produit en France à chaque minute près de dix fraudes à la carte bancaire. Le journaliste Colombani explique comment c’est possible : « Terminaux non sécurisés, affichages du numéro à seize chiffres sur les facturettes chez les commerçants, simplicité de réalisation de fausses cartes, technologie dépassée dans les distributeurs automatiques ».
Petit Traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens de Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois (Presses Universitaires de Grenoble) : La nouvelle version d’un classique de la « technologie comportementale » redoutablement fute-fute. Idéal si l’on veut se préserver des Pieds-Nickelés ou si l’on veut en devenir un.
Sarajevo 1914 de Michèle Savary (L’Age d’Homme) : Grâce à des documents tchèques jamais traduits en français, la description minutieuse de la vie et de la mort à petit feu au gnouf d’un jeune serbe de 19 ans, Gavrilo Princip, qui changea la face du monde avec une balle de revolver qu’il logea le 28 juin 1914 à Sarajevo, dans une vertèbre cervicale de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie. Un ouvrage indiqué pour relancer le grand débat sur la légitimité du tyrannicide.
Retour sur les années de braise (CRAS, BP 51026, F-31010 Toulouse cedex 6) : Une plaquette tout à fait sympathique sur les frasques anti-marchandes d’Action Directe et des autres groupes activistes autonomes français des années 1970, dont le cocasse Clodo (Comité liquidant et détournant les ordinateurs). C’est qu’il était chouaga de rappeler que cette tonifiante mouvance s’opposait à toutes les variantes de communisme autoritaire, et qu’elle n’était aucunement contrôlée par les services secrets contrairement à ce que trompetait Guy Debord.
Petit Traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens de Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois (Presses Universitaires de Grenoble) :
La nouvelle version d’un classique de la « technologie comportementale » redoutablement fute-fute. Idéal si l’on veut se préserver des Pieds-Nickelés ou si l’on veut en devenir un.
Un livre à offrir à Sarko pour noël, pour parfaire sa méthode…