Strip-tease, massages, boîtes de nuit… Les notes de frais de la conférence de stage du barreau de Paris obtiennent finalement l’imprimatur de la juge d’instruction. Champagne !
L’enquête pour abus de confiance et recel d’abus de confiance visant l’ordre des avocats de Paris s’est officiellement et discrètement éteinte, le 18 novembre dernier.
Les étranges dépenses de la conférence du stage 2005 (une pépinière de 12 jeunes membres du barreau parisien choisis après un concours d’éloquence annuel), puisées dans les cotisations de tous les « bavards » de la capitale, sont frappées du sceau de la légalité.
Dépourvue de statut juridique propre et voyant ses dépenses visées par l’ordre, ladite conférence a pour mission de porter la bonne parole des avocats parisiens à travers le monde.
Mission plus qu’accomplie ! Une facture de plus de 2000 euros dans une boîte de nuit d’Ibiza, le Pacha, des séances de massage, 1000 dollars de room service à Miami, ou encore deux factures de 525 et 1270 euros au Stringfellows, et ses 30 à 40 strip-teaseuses. Des prestations qui « n’étaient pas sans lien avec les missions qui leur avaient été confiées », a estimé la juge Sylvie Zimmermann dans son ordonnance de non-lieu.
La juge a su se montrer fort compréhensive avec… ses anciens confrères. Avant de coiffer la perruque de magistrat, dame Zimmermann a longtemps exercé comme avocate, et même fait partie de l’Union des jeunes avocats, une association sœur de la fameuse conférence du stage.
A lire sur Bakchich.info :
Merci toutefois de bien insister sur le fait qu’il s’agit de la promo 2005. Les actuels secrétaires de la "conf" sont bien embêtés avec l’image que cet épisode foireux a donnée (je dis cela parce-que je les connais personnellement). Actuellement, leur préoccupation principale est de monter au créneau sur la réforme du code de procédure pénale (juge d’instruction, rôle de l’avocat lors de la garde à vue).
Il faut également savoir qu’en dehors des aspects festifs de la "conf" (désormais raisonnables en termes de coût, pour ce que j’en ai vu), le quotidien de ces 12 jeunes avocats, c’est d’être commis d’office pour défendre les pires des crimes, et je peux vous dire que c’est une bonne raison de boire des coups dans un bar à putes, dans l’absolu, vu le niveau de stress.
Il y a ici un grave problème !
Comment un magistrat ayant été avocat et ayant été membre d’un syndicat donc bien impliqué dans la vie de l’ordre peut il accepter de traiter une affaire qui concerne son ancien ordre !
Quand un magistrat connaît personnellement une partie ou a été impliqué dans la vie de l’une des parties (quand il s’agit d’une société, association …) il est dans l’obligation de se déporter c’est à dire de demander à être déchargé de l’affaire au profit d’un autre magistrat.
Décidément, quand on a un peu trop baigné dans l’ambiance "ordre", on a du mal avec la déontologie …