Deux des fils du colonel Kadhafi ne sont franchement plus en odeur de sainteté auprès de leur auguste paternel. Il s’agit du bel Seïf al-Islam et du turbulent Hannibal, qui ont tous deux été priés de quitter Paris rapidement
Depuis que le business entre la France et la Libye se traite au plus haut niveau des deux Etats, l’hexagone est devenu la destination privilégiée de tous les enfants du colonel Kadhafi. A une exception près : le petit dernier, Ezz al-Islam, qui préfère l’Allemagne.
Il y a trois semaines, le beau Seïf al-Islam, fiston un temps perçu comme le successeur de son père par les Occidentaux, s’est relaxé quelques jours au Plaza Athénée, un palace parisien. Il avait emporté dans ses bagages son confident tunisien, un certain Saleh Junaïfan.
Toujours à l’affût de coups lui permettant de damer le pion à ses frérots, eux aussi avides de succéder au paternel, Seïf aurait demandé des rendez-vous avec des responsables politiques français. Son objectif : proposer son aide dans la lutte contre Al-Qaïda, notamment après la mort d’Abou al-Libi, le chef de l’organisation terroriste en Afghanistan. Le fils Kadhafi aurait aussi émis le souhait de rencontrer les dirigeants de deux grands groupes français.
Hélas, papa Kadhafi a mis fin à ces belles initiatives. Seïf al-Islam a en effet été contraint de rentrer toutes affaires cessantes à Tripoli. Il faut dire que le fiston s’était rendu en France en douce, sans en aviser son père qui a lancé une vaste opération de recadrage de sa progéniture (et de recadrage tous azimuts, comme « Bakchich » l’a écrit). Du coup, le Guide de la révolution libyenne a fait savoir à Seïf par l’intermédiaire de l’ambassade à Paris qu’il était convoqué de toute urgence à la maison. Dont acte.
Autre fiston qui donne du fil à retordre à papa Kadhafi : le bouillonnant Hannibal. Pour mémoire, ce dernier avait eu le mauvais goût de tabasser sauvagement sa petite amie enceinte, à Paris. Cette fois, une délégation restreinte et conduite par l’ex-ministre libyen de la Justice et ancien ambassadeur de Libye à Londres, Mohamed al-Zouaï, a atterri à Paris. Sa mission ? Régler le problème Hannibal une bonne fois pour toutes avec les Français.
Cette visite tombait à pic puisqu’elle est intervenue après que la bonne marocaine de la mannequin franco-libanaise qui fréquentait Hannibal à Paris, ait porté plainte devant la justice française contre le fils Kadhafi qui, selon elle, l’a aussi frappée. Les interlocuteurs français de la petite délégation libyenne n’ont rien voulu savoir et ont de surcroît chargé al-Zouaï de transmettre un petit message à Hannibal : mieux vaut pour lui qu’il ne remette pas les pieds en France.
Du coup, en ce qui concerne la bonne marocaine, les Libyens ont préféré tenter de régler cette affaire directement avec le royaume enchanté de Mohammed VI. Fort d’y avoir été un brillant ambassadeur de Libye du temps de feu Hassan II, Mohamed al-Zouaï espère sans doute que le Pouvoir marocain saura convaincre la bonne de retirer sa plainte en France…