Madoff ou pas Madoff, voici désormais Nicolas Sarkozy, mauvais élève de la classe européenne, au pied du mur s’il veut éviter la faillite annoncée par son Premier ministre.
Nicolas Sarkozy pense, non sans raison, que son prédécesseur à l’Élysée, Jacques Chirac, a plus souvent géré que réformé la France.
Seul hic, notre cher Président n’a jamais cessé, lui aussi, de retarder les échéances et de donner du temps au temps, comme disait François Mitterrand. On le voit, à l’Élysée, plus apte à rebondir qu’à anticiper, et plus proche de Pasqua et de Chirac, ses mentors en politique, que d’un De Gaulle.
En 2007, on pouvait craindre ou espérer – c’est selon – que Sarkozy le « libéral » remettrait les compteurs à zéro. Raté. À peine élu, Super Sarko fait voter le bouclier fiscal, renfloue massivement les banques, refuse tout prélèvement obligatoire, tout en aidant, sans compter, ses amis du CAC 40 ou du showbiz, comme le raconte notre confrère Yves Azéroual dans un excellent livre, People Politicus, dont Bakchich Hebdo publie des extraits cette semaine.
Or voici désormais Nicolas Sarkozy, mauvais élève de la classe européenne, au pied du mur s’il veut éviter une faillite évoquée, voici plusieurs mois, par son Premier ministre. « Ne touche pas à ma retraite », exigeaient dans la rue, le jeudi 27 mai, des dizaines de milliers de salariés à qui on demande de travailler plus tard, alors que souvent ils n’ont déjà pas ou peu de boulot.
Le choc social sera violent. D’autant que d’ici quelques jours, l’opinion va réaliser, lors des conférences budgétaires à Bercy, l’ampleur des sacrifices programmés. Nicolas Sarkozy sait botter en touche. Cela ne suffit plus.