Roulez tambours, résonnez musettes ! Le premier gouvernement de Nicolas Sarkozy, à peine mis en place, se réunit cet après-midi. Petite revue des nouveaux ministres dont Bakchich suit la glorieuse ascension depuis des mois.
Notre amie Rachida Dati est la star de ce nouveau gouvernement. Avec la Place Vendôme, ses lustres et ses bijoutiers , la Garde des Sceaux a décroché le gros lot. Une du Point, portraits dithyrambiques un peu partout, l’agitation de la sémillante magistrate aura payé. Son parcours, son réseau font l’admiration de tous. Son « Je ne suis pas une beurette de service » s’est donc confirmé. Au Maroc, l’ex porte-parole fait désormais office de gloire nationale. Ses amitiés au royaume enchanté devraient même permettre à Sarko de conquérir cette ultime terre chiraquienne…
Michèle Alliot-Marie, l’auditionnée de Clearstream, en est. L’ex supposée rivale de Nicolas Sarkozy a tiré son épingle du jeu en remisant ses ambitions au placard… Après les militaires, les flics découvriront les déclices d’une femme ministre. Une première, place Beauvau.
La promesse d’ouverture aux personnalités de gauche est donc respectée. Le flair de Bernard Kouchner lui avait fait dire, dès décembre, qu’il serait disponible pour rejoindre un gouvernement d’« union nationale » si Sarkozy était élu président. Kouchner au Karcher, c’est désormais chose faite. Autre personnalité de gauche, Jean-Pierre Jouyet. Ami de longue date du couple Hollande-Royal, son nom a été souvent cité pour EDF, la Caisse des dépôts mais c’est finalement aux affaires européennes qu’il va sévir. Enfin, la "lucidité" d’Eric Besson a été récompensée : un poste de « secrétaire d’État à la prpospective et évalutation des politiques publiques ». Ce natif de Marrakech (décidemment le Maroc a la cote) doit tout à Sarkozy dont il disait encore en janvier qu’il n’était qu’un « néo-conservateur américain à passeport français » .
L’ami Borloo, le bien logé du 16ème arrondissement, que l’on donnait à Matignon rejoint finalement un ministère de l’économie hybride et s’occupera de prospective économique. À multiples casquettes, l’artisan du ralliement de Tapie, l’écrivain à succès et le mari comblé est aussi l’idole des jeunes politophiles. Succès dû à une certaine gouaille et, il en faut bien un, à un physique… déroutant.
Ah ! Son dévouement, son abnégation auront payé. Le porte-flingue de Nicolas Sarkozy a hérité du controversé Ministère de l’immigration, de l’identité nationale de l’Intégration et du Co-développement. Vaste labeur. Travailleur acharné, Brice Hortefeux s’amuse souvent à se consacrer à des dossiers dont il n’a pas la charge. Le Maroc, par exemple. Gageons que le temps lui manquera à ce nouveau poste pour s’adonner à ce très diplomatique loisir.