Le sénateur et maire UMP de Saint-Jean-Cap-Ferrat est mis en examen dans une affaire de corruption présumée sur la Côte d’Azur. Une affaire de famille.
Mis en examen pour blanchiment et trafic d’influence, le sénateur-maire UMP de Saint-Jean-Cap-Ferrat (Alpes-Maritimes) René Vestri affirme être "victime d’une machination politique dans le département des Alpes-Maritimes".
Il a été mis en examen mardi pour "blanchiment à titre habituel et en bande organisée, trafic d’influence et association de malfaiteurs", dans une affaire de corruption présumée liée à la construction de la Tour Odéon à Monaco, limitrophe de la commune de Beausoleil, instruite à Marseille par le juge d’instruction Charles Duchaine, de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs).
Le Sénat avait autorisé le 20 janvier la levée partielle d’immunité parlementaire de René Vestri demandée par le juge, autorisant une mesure de contrôle judiciaire limité au cautionnement.
Selon le sénateur, "depuis le déclenchement de cette affaire, en novembre 2009, il y a une volonté flagrante et constante de me nuire dans le but de m’éliminer de la vie politique locale".
Le maire divers droite de Beausoleil (Alpes-Maritimes), Gérard Spinelli, mis en examen pour corruption passive dans le même dossier, avait lui aussi estimé, dans une interview au Parisien fin février, qu’on avait "voulu (le) soumettre, (le) faire taire", dans le contexte d’un conflit politique avec le maire de Nice et ministre de l’Industrie, Christian Estrosi.
Gérard Spinelli est soupçonné d’avoir perçu des pots-de-vin pour ne pas s’opposer à la construction de la Tour Odéon, un bâtiment de 170 mètres édifié par Vinci à la lisière de sa commune.
Un entrepreneur ex-ami de Vestri, Lino Alberti, qui aurait versé des fonds à Gérard Spinelli, aurait aussi des liens financiers avec les filles de René Vestri.
"Mon client n’a rien à voir avec la Tour Odéon", a affirmé mardi l’avocat de René Vestri Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, dénonçant une "instrumentalisation de la justice" et un "montage politique". Selon l’avocat, les accusations de blanchiment à l’encontre de son client correspondent à des "versements qu’auraient faits les filles de René Vestri à Alberti". Mais "c’est le problème des filles" qui "ont la quarantaine" et "ne sont pas des oies blanches", a-t-il dit.
La femme de René Vestri et ses deux filles, qui gèrent un restaurant sur la plage de Passable, à Saint-Jean-Cap-Ferrat, ont déjà été placées en garde-à-vue dans cette affaire puis libérées sans être mises en examen.
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