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Profession « fouille-merde »

Journalisme / dimanche 7 septembre 2008 par Grégory Raymond
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Alors que le nouveau brûlot du célébrissime Bob Woodward sort la semaine prochaine, un autre bouquin majeur pointe son nez. « Profession fouille-merde », publié aux éditions du Seuil, nous plonge dans les dessous des grandes magouilles françaises des années 70 et 80. Son auteur, le journaliste Georges Marion, nous livre pudiquement son parcours, et contribue à renouveler le mythe de ce métier si nébuleux.

Georges Marion n’est pas une figure inconnue dans le monde du journalisme. Son nom ne vous dit presque rien, et pourtant. Georges Marion a participé à la mise au jour d’affaires telles que les « Irlandais de Vincennes », le « Rainbow Warrior » ou encore les « écoutes de l’Élysée », pour ne citer qu’elles. Bercé dans sa tendre et communiste enfance par l’absence d’un père qu’ « on disait » journaliste, il fit partie de l’aventure de Rouge, le journal de la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), de sa création en 1976, jusqu’en 1978. S’occupant rapidement des affaires troubles, son expérience dans ce canard lui laissa un goût d’inachevé : « J’avais envie d’être journaliste et de ne plus être militant ».

Profession fouille-merde de Georges Marion - JPG - 17.5 ko
Profession fouille-merde de Georges Marion
© éds Seuil

Sa plus grande histoire d’amour démarra presque immédiatement après Rouge, en 1978 avec son entrée au Canard Enchaîné. Où il rencontra Claude Angeli, déjà à l’époque une figure éminente du titre, qui « avait coutume de dire que l’investigation n’était pas une catégorie particulière du journalisme mais constituait "le" journalisme ». Au Canard, le goût pour Georges Marion des affaires troubles put prendre son essor, sa carrière aussi. L’affaire des « Irlandais de Vincennes » fut certainement son plus beau « coup », avec celle du « Carrefour du Développement ».

Une immersion passionnante, dans les coulisses des « affaires »

La véritable pépite de ce livre ne se résume pas à la seule autobiographie de l’auteur, aussi intéressante soit-elle. Son intérêt se trouve surtout dans l’immersion que Georges Marion propose au lecteur. On y découvre la vraie vie, quasi quotidienne, d’un journaliste d’investigation talentueux. Le voir naviguer en « eaux troubles », le sentir douter, constamment se remettre en question, subtilement cultiver ses contacts, mettre à l’épreuve sa déontologie (il apprit en septembre 1981 l’existence de Mazarine, « dont il ne me vint pas à l’idée d’en faire une seule ligne »), est un pur enseignement pour quiconque s’intéresse à ce corps de métier si particulier.

Le voir évoluer dans sa gestion de carrière est également un élément fondamental du livre. D’abord à Rouge, puis au Canard, et au Monde, l’auteur nous livre une vision très réaliste du métier, tout en confessant que « le journaliste d’investigation fait beaucoup de bruit mais, finalement, peu de dégâts ». A méditer !

Georges Marion, « Profession fouille-merde », éditions du Seuil, à paraître le 11 septembre 2008, 18 euros.

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4 MESSAGES

Forum

  • Profession « fouille-merde »
    le dimanche 7 septembre 2008 à 12:25, DeepThroat2 a dit :
    Ni beaucoup de bruit ni beaucoup de dégâts en effet : la concentration capitaliste de la presse française a fait le nécessaire. Avec le papier non photocopiable utilisé dans les administrations sensibles. S’ajoute à ce phénomène, le triomphe de la société d’images ineptes (pour pas dire de voyeurisme) et la banalisation de la corruption culturelle et socio-économique qui gagne chaque jour du terrain. Voir de plus en plus de responsables politiques, petits et grands, pris la main dans le sac, condamnés (avec sursis faut quand même pas trop en demander à la magistrature !) et réélu par un électorat lobotomisé et absorbé par la lecture -si l’on peut dire- de la presse improprement qualifiée de "people" (le "people" c’est le peuple, la plèbe, tout le contraire des VIP médiatisés que le vocable désigne : même les mots n’ont plus de sens)suffit à démontrer l’échec du journalisme d’investigation dans ce pays, aussi grandes que soient les qualités de ceux qui y ont consacré leur vie professionnelle. Marion est sûrement de ceux-là. Qu’en pense-t-il Nicolas Beau qui l’a un peu pratiqué au Canard ?
  • Profession « fouille-merde »
    le dimanche 7 septembre 2008 à 09:52, White Tiger a dit :
    Tiens, pour une fois, un vrai journaliste qui parle de son métier dans un livre ! Rien que sur le nom, à priori, il faut absolument l’acheter et le lire !
  • Profession « fouille-merde »
    le dimanche 7 septembre 2008 à 09:49, Phil2922 a dit :
    Nous avons vu avec le travail d’investigation de Denis Robert sur le dossier Clearstream, comment il s’est trouvé rapidement isolé. D’ailleurs, il a jeté l’éponge et préfère retrouver le travail d’écrivain et ne plus être emmerdé par les menaces de procès, les visites d’huissier. Dans les zones rurales, les toubibs, les infirmiers se regroupent et se sentent ainsi moins isolés. Je crois que les journalistes d’enquête devraient faire pareil, car Denis Robert a eu, bien sûr, des comités de soutien mais la plupart du temps il se retrouvait tout seul pour affronter les "requins" de la finance…
    • Profession « fouille-merde »
      le dimanche 7 septembre 2008 à 20:37
      entièrement d’accord avec vous tous, j’étais au comité de denis Robert bien que je ne sois de la profession mais dites moi c’est un peu insultant que de dire fouille merde , des citoyens journalistes qui ne sont pas des journalisteux style Ockrent, Val, et consorts….. je vous suggère de créer un obervatoire déontologique de la profession de ces soi-disants "fouille merde" avec des règles d’éthique et aussi des mises à l’index des faux journalistes (mise en quarantaine, etc…)comme dans toute profession il faut éliminer la vermine et c’est bien le plus dur à venir…ceci étant dit pourquoi pas créer le grand prix littéraire de l’investigation…cette éventualité peut passionner les français pourquoi pas… Au fait en ce moment Backchich révèle de passionnantes histoires sur les magistrats corrompus voilà un beau sujet d’autant que certains juges sont suceptibles (vu l’ambiance)à vous satisfaire pleinement et de vous aider dans les affaires en cours….. ce n’est que du bon pain….
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