La présidence française de l’Union europénne débute le 1er juillet. Un programme des festivités circule sous le manteau : la France voit les choses en grand, en très grand. Encore un coup de bling bling politique de Nicolas Sarkozy !
La consigne a été passée par l’Elysée à tous les protagonistes de la future présidence française de l’Union européenne : se la jouer modeste et discret pendant encore quelques temps. C’est-à-dire ne pas vendre la mèche sur le programme des réjouissances à venir, histoire de ne pas faire d’ombre à la petite Slovénie qui assume cette présidence bien trop lourde pour elle jusqu’à la fin juin.
Mais après, promis, ce sera « un vrai feu d’artifice ! » prédit une bonne source diplomatique. Car, pour célébrer le futur règne de la France sur l’Europe, l’hyper président Sarkozy a vu les choses en grand. Un programme des festivités de 40 pages pas encore tout à fait bouclé circule déjà sous le manteau et « pas moins de 400 à 500 manifestations sont prévues en France » annonce ce diplomate indiscret. Au menu des réjouissances : sommet de chef d’Etat, conseil des ministres européens, comme à Annecy à la fin de l’été pour l’agriculture, à la Rochelle en septembre pour les transports, ou à Marseille fin novembre pour le logement et l’aménagement du territoire, colloques en tous genres, manifestations culturelles …
Si l’on compte bien, cela fait en moyenne entre deux et trois raouts officiels par jour en France entre juillet et décembre 2008 ! Pourquoi voir petit quand on sait que le train de la présidence qui tourne tous les six mois s’arrêtera en 2009 ? Par contre, bonjour le déploiement d’aimables flics, pandores, CRS, gardes mobiles dans nos bonnes villes de France. Un vrai cirque en perspective qui permettra sans doute d’atteindre le but affiché par le gouvernement, « rendre l’Europe plus populaire »…
La France a déjà commencé à dévoiler cette semaine les grandes lignes de son action européenne axée sur la « protection » : elle veut obtenir un accord sur l’immigration, l’environnement et l’énergie, et la Défense. Reste qu’à la Commission de Bruxelles, un Français rabat-joie promet des lendemains qui déchantent pour cause de calendrier. « Déjà, un pays qui assure la présidence en seconde partie d’année ne peut vraiment passer à l’action qu’après les deux mois d’été. Ensuite, le Parlement européen est en fin de mandat, les élections ayant lieu à la mi-2009. Il faudra être convainquant pour obtenir des députés qu’ils chamboulent leur programme pour adopter de nouvelles directives. Quant à la commission Barroso, elle a encore un an à tenir et déjà beaucoup de commissaires sont un peu démobilisés », grince-t-il. D’où l’intérêt, dans un tel contexte, d’en jeter plein les yeux avec des festivités délirantes…
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