Trop de générosité nuit aussi. En prêtant à taux réduits et aux petites gens, les grandes banques mondiales ont plongé le système dans la plus grande crise bancaire des trentes dernières années. La vie est injuste…
La situation du système bancaire mondial n’en finit pas de surprendre – en mal – les décideurs et les responsables des banques centrales. En augmentant brutalement ses taux en 2006 et 2007, la Réserve fédérale américaine a mis à nu une redoutable réalité. Les banques, après avoir prêté dans des conditions de plus en plus abracadabrantes, sont désormais extrêmement fragiles. La période de bas taux d’intérêt, si unanimement louée en son temps, a été, pour elles, une période à hauts risques car des taux bas signifient des rémunérations faibles et donc la nécessité pour accumuler les bénéfices de ne pas se montrer très regardants sur les prêts que l’on consent.
Conscients de ces problèmes, les banquiers ont essayé de les contourner en livrant leur destin à de jeunes et brillants mathématiciens, enchaînant calculs de probabilité sur calculs de probabilité. Sauf que les calculs les plus sophistiqués ne rendent pas les clients solvables. Le seul apport réel des traders et autres maîtres des calculs incompréhensibles est d’avoir transmis les risques de banque en banque dans un jeu de jet de patates chaudes qui se voulait sans fin. En faisant monter ses taux, la Réserve fédérale a sifflé sans même s’en rendre compte la fin de la partie, laissant entre les mains d’une multitude d’acteurs d’invraisemblables ardoises.
Comment cela peut-il se terminer ? À l’origine des drames à venir, il y a une création monétaire sans limites qui devait conduire à une croissance sans limites et qui va engendrer une inflation féroce. Mais cette inflation va se combiner avec la fin de l’argent facile et la correction indispensable sur le plan monétaire va avoir deux conséquences tangibles immédiates : les banques vont ralentir leur distribution de prêts et plonger l’économie dans la récession, si bien que le monde va connaître la stagflation des années 70.
C’est un expert en la matière qui l’annonce, à savoir Alan Greenspan, l’ancien grand manitou de la Réserve américaine. Après avoir trop distribué de dollars et suscité la crise actuelle, il annonce les pires moments à venir avec un détachement mêlant inconscience et cynisme. Deuxième conséquence, comme les Américains inondent la planète de dollars à cause de leur excès de consommation, pour calmer le jeu il va falloir réduire leur pouvoir d’achat : le nouveau président devra augmenter les impôts et rompre ainsi avec les grandes années de relance fiscale de Bush.
Et la France, dans tout cela ? Ses banques furent plus prudentes que leurs homologues américaines, ne serait-ce que parce que la politique monétaire de la BCE les y incitait. Pourtant, les ardoises réelles sont pour l’instant probablement masquées et elles vont peu à peu se révéler. La banque la plus plombée serait Natixis, c’est-à-dire la Caisse d’épargne, pourtant symbole de la gestion prudente d’un père de famille précautionneux. En attendant d’en savoir plus, la Banque de France multiplie les demandes d’information.
Christian Noyer, le gouverneur, a compris que ses déclarations annonçant que la Société Générale était plus solide que jamais avaient consterné une partie de la place. Il cherche donc une nouvelle occasion de faire le point sur ce qui se passe à Paris de façon à corriger son image de marque. C’est urgent s’il ne veut pas paraître aux yeux de la finance internationale soit faible soit faible d’esprit.
Il est quand même invraisemblable de constater que nos médias -tous confondus, alternatifs compris- taisent à ce point, ce qui se trame en arrière fond pour sauver le capitalisme en déclin, par des manœuvres politico-financières et par la manipulation de l’information, en détournant l’attention.
Les subprimes et les titrisations de leurs produits dérivés, ne sont que l’effet déclencheur de ce déclin. Ne nous trompons de combat, attention aux fausses mobilisations !
Le Tibet et les JO, Ingrid Betancourt, le Sarkoland et les débats de la vraie fausse rigueur, les gesticulations stériles d’une opposition fantoche, ne sont là que pour masquer ce qui est en train de s’organiser sous nos yeux. Je veux parler ici du véritable tsunami économico-politique, énergie du désespoir des piliers de l’ordre mondial, pour laisser croire que le système n’est pas mort. Les enjeux sont énergétiques, par le maintien de l’hégémonie du modèle Américain dans le monde et la sauvegarde de la suprématie de l’étalon dollar.
En fait les US n’ont fait que faire marcher la planche à billet pour créer une richesse, toute virtuelle, pour favoriser leur croissance et l’heure est maintenant venue de régler l’ardoise.
Une seconde vague systémique est attendue cet été lorsqu’il faudra faire un appel à des liquidités gigantesques, de la première fournée des baby-boomers réclamant leurs fonds de pensions arrivés à terme. L’accroissement de la dette Américaine détenue pour 30% par des fonds privés et souverains tel que L’Asie, les fonds de réserve colossaux (1.500 Mds $ de la banque centrale de la chine (CIC), laisse à penser que la FED ne maîtrise plus du rien tout.
La chute du dollar et son découplement par les pays producteurs de pétrole pour une valeur monétaire combinée plus stable comme base commerciale à sa transaction, fait craindre le pire de la part des US.
La réintégration de la France dans le commandement de l’OTAN, et la mise en place d’un bouclier anti-missile en Europe, sont des signes avant coureurs de bruits de bottes, et l’Afghanistan qu’un leurre.
Quand on sait que la guerre en Irak- alors que l’Amérique amorçait une récession- n’était qu’un prétexte pour relancer l’économie par l’armement et de sa main mise sur le pétrole.
Résultat, pas ou peu de pétrole et une dette de guerre de 3.000 Mds de $, soit 30% du PIB des US ! Alors oui, Iran nous voilà !
Mon analyse est sans doute très sommaire et incomplète car je n’ai pas le talent d’Olivier Bonnet, mais je tente de m’informer sur le net où en prenant le temps, on peut découvrir une foule d’information. Aussi, e vous invite à visiter mon blog dans lequel j’ai réunis des documents financiers et géopolitique à ce sujet, fort instructif :
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