C’est la crise, Noël approche et l’angoisse rode du côté de la grande distribution. Que faire pour vendre toujours plus ? Facile : baissons les prix… et les quantités, pardi !
Il ne vous a pas échappé que, dans notre monde marchand, on passait vite fait de septembre à Noël. Patients comme des pêcheurs à la mouche, le vendeur est aux aguets pour nous fourguer du festif. Seulement voilà, cette année, les distributeurs ont les foies. Vous savez, la crise…
Chez les princes de la gondole, le mot d’ordre est très clair : débrouillez-vous pour que les prix soient hyper (ah, le joli mot) attractifs. Sur le Titanic on jouait bien de la musique en coulant, on peut bien manger lourd et cher, même si c’est la déprime. Nom de Dieu, c’est Noël !
En langue Inter-Hyper-Super, cette consigne se traduit, non pas par des hausses de prix (en tout cas pour une petite liste de produits à haute valeur symbolique), mais ô surprise, par une recommandation à la baisse. Le tout étant d’y parvenir sans entamer la marge, le bénéfice. Les spin doctors qui veillent au bonheur de la grande distribution ont donc sorti leurs vieux outils pour réactiver de vieilles combines.
Dont celle de la réduction, presque invisible, des portions. En septembre 2008, scandale : le magazine 60 millions de consommateurs révélait que le poids net de certains produits baissait, selon les emballages, sans aucun impact sur le prix de vente. La revue avait baptisé la manip’ du joli nom d’« inflation masquée ». Luc Chatel, pas vengeur et pas masqué, et aussi ministre de la Consommation de l’époque, était venu au secours de ses gros amis : « dès l’instant que le prix au litre ou au kilo est clairement indiqué, il n’y a pas infraction ».
En cette fin d’année nous aurons droit à un autre plan de vol. Bakchich vous livre, à domicile et en V.O., la langue fourchue d’un représentant de la grande distribution : « Nous avons été amenés à réduire faiblement la taille des portions de certains produits afin de pouvoir afficher un prix facial attractif »,
Exemple : en 2008, la plaquette promotionnelle de Carrefour proposait un mini foie gras de canard entier cuit au torchon signé "Sélection Carrefour" -100 grammes – pour 7,70 euros. En 2009, la même plaquette propose deux tranches de foie gras de canard -2 x 40g – pour 4,95 euros. Mission accomplie, le « ticket d’entrée », pour se payer du foie gras à Noël, est revu sensiblement à la baisse.
Les plats n’échappent pas à cette diète. Chez "Sélection Carrefour", encore, sous la signature du célèbre chef Alain Senderens, on trouvait l’an dernier un filet de canette et sa sauce – plat individuel de 350g - au prix de 6 euros. Pour Noël 2009, l’ensemble de la gamme « Alain Senderens » sera proposé au prix de 5,90 euros. Mais exit la canette qui laisse sa barquette au sauté de chevreuil et son gâteau de choux aux cèpes, ou au filet de bar sauce champagne et son risotto aux cèpes. Poids nets respectifs : 260g et 290g. C’est sans doute ce que l’on nomme de la bouffe light ?
Effectivement le vol devient symptomatique des méthodes des gros distributeurs. Perso je vais chez Géant et j’ai pu constater que les magrets fumés découpés de la MDD ont le même emballage depuis toujours seulement le poids a déja diminué deux fois mais pas le prix. Alors même si le prix au kg augmente et est bien indiqué, je dois dire que sur ce genre de produits, je ne le connais pas par coeur et je me fais donc joyeusement niquer. C’est juste un exemple parmi les nombreux autres.
De plus, a quand un article sur les reductions "le deuxième remboursé en bon d’achat" qui ne passe jamais en caisse ? Je dis ca mais ca n’a pas que du mal, maintenant la jeune fille à l’accueil me reconnait et on discute chaque fois que je ramène mon ticket de caisse… c’est sympa !