Le chercheur français Gabriel Michel a mis des électeurs cobayes devant des machines à voter. Surprise : les plus âgés paniquent devant l’écran et choisissent le mauvais candidat… Oups !
Devant la machine à voter, quatre grands-pères sur sept se tromperaient de candidat, sans toujours s’en apercevoir ! C’est ce qu’affirme une étude à paraître, menée pendant deux mois, en mars et avril 2007, par l’un des rares spécialistes français des machines à voter, l’informaticien Gabriel Michel.
Ce professeur Tournesol de l’informatique est sur l’affaire depuis longtemps : maître de conférences à l’université de Metz, co-responsable de la formation européenne en informatique European Computer Science (ECS), voilà 14 ans qu’il passe à la loupe les votes électroniques dans le monde.
Et le constat est simple : la machine à voter pose un problème aux sociétés démocratiques. Déjà, on sait qu’un informaticien malin peut la pirater et envoyer à l’Elysée, en bidouillant, un Gérard Schivardi à la place de Sarko. Ce qu’on apprend maintenant, avec l’étude de Gabriel Michel, c’est que la machine à voter est quasiment inutilisable par nos aïeux qui n’ont jamais franchi la barre du minitel.
Plus ennuyeux encore, ces erreurs ancestrales passeraient la plupart du temps inaperçues. Car en ce siècle où le clavier informatique a pénétré la panoplie de l’homo sapiens, qui irait se vanter de ne pas le maîtriser ?
Surpris de ces résultats, Bakchich a voulu lui aussi réaliser sa petite étude : il a sondé des électeurs à la sortie d’une urne électronique. Un surprenant micro trottoir à la mairie d’Issy les Moulineaux, qui confirme, il faut le dire, l’embarras des vieux votants. Et nous fait découvrir que l’équipe municipale a, pour aider ses fidèles électeurs, adopté une solution… très controversée.
Voir ou revoir la première vidéo de Bakchich.info sur les machines à voter, patate chaude de Sarkozy en cliquant ici
Les machines à voter, dans le principe, c’est plutot une bonne idée. Ca permet d’avoir les résultats plus vite et de mobiliser moins de monde pour le dépouillement. Mais la première exigence est bien entendu la fiabilité du décompte des voix, avec qui plus est une ergonomie suffisante.
Il existe pourtant un système simple permettant de s’assurer des deux : l’accusé de vote.
Une fois choisi le candidat la machine vous délivre un bulletin papier avec un numéro (unique) et le choix effectué. S’il y a eu un bug, vous pouvez faire le choix d’échanger votre accusé contre un bulletin classique et ou de recommencer. Une fois l’élection terminée, sont publiés sur internet la liste des identifiants avec le vote associé. Ainsi chacun peut non seulement vérifier que son bulletin a bien été pris en compte, mais en plus refaire le décompte total des voix lui même s’il y tient. La seule condition est bien entendu qu’on ne puisse rattacher le numéro au nom de l’électeur. Mais c’est techniquement tout à fait faisable.
Alors, qu’est ce qu’on attend ?
> La seule condition est bien entendu qu’on ne puisse rattacher le numéro au nom de l’électeur. Mais c’est techniquement tout à fait faisable.
Ah bon ? Incroyable ça, les scientifiques et techniciens qui planchent sur le vote électronique depuis des lustres n’y avaient pas pensé ;-) hum, hum…
La seule méthode de vote qui tienne est avec bulletin papier à l’urne transparente en passant par l’isoloir :
pas possible de garder par devers soi une preuve de son vote donc d’être la cible de pressions ou tenté de vendre son vote ;
tout le monde comprend et voit comment ça marche, pas besoin donc d’accepter la médiation d’expert aussi indépendent fut-il, et chacun, aussi démuni soit-il peut s’assurer que sa voix a été correctement prise en compte, quitte à rester à observer les opérations toute la journée…
pas non plus besoin d’en appeler à la confiance qui n’a rien à faire dans le processus électoral (paradoxalement c’est un anti-républicain, Rivarol, qui l’a le mieux dit : "le peuple donne sa faveur jamais sa confiance") ; le seul endorit, dans le code électoral où il est fait référence à la confiance, c’est dans le vote par procuration. Et de fait, le vote électronique est un vote par procuration, puisque l’électeur, confiant à l’ordinateur son intention de vote, ne peut, faute de voir ou contrôler ce qui se passe, qu’espérer que cette intention ne soit pas modifiée par la suite. Comme dans le cas d’une procuration. Sauf que cette procuration n’a jamais été consentie, sauf encore que personne ne peut détenir la procuration de l’ensemble des votants.
Sur ce dernier point il faut absolument refuser la politique actuelle des pouvoirs publics qui envisagent, pour obtenir la confiance, de sécuriser le process. Nous ne sommes pas dans le transport aérien, les accidents et détournement d’avions laissent des traces, pas les accidents et détournement de votes dématérialisés. De plus quand on a pas confiance dans l’avion, rien n’interdit de prendre le train ou le bateau !
Non, le critère auquel doit avant tout répondre la méthode de vote, c’est, comme dans toute chose publique, la TRANSPARENCE.
Bonjour, Si le point de vue ergonomique est indéniablement pas du tout pris en compte par ces nouvelles machines, il y a, selon moi, nettement plus grave. Avec le vote classique (feuilles, enveloppes et urne), tout le monde peut vérifier les résultats. Il est même obligatoire que le dépouillement soit publique. Il suffit alors de savoir lire et compter.
Par contre avec le vote électronique, pour être tout à fait certain des résultats, il faut être capable de comprendre ce que font réellement les programmes embarqués dans les machines à voter. Ces programmes sont de deux sortes. D’une part, il y a les programmes de saisie ; c’est-à-dire ceux qui enregistrent les choix des électeurs. D’autre part, il y a ceux qui vont compter les voies obtenus par chacun des candidats afin de fournir in fine le résultat des votes.
Dans tous les cas, l’exactitude des programmes ne être vérifiée que par des spécialistes ; il est très facile de construire des programmes qui font, dans la plus part des cas, ce que l’on attend d’eux et qui de temps en temps se permettent de faire tout autre chose… Nous perdons tout le caractère démocratique que nous avions avec le dépouillement publique du vote classique. De là, à dire que cette machine est un outil de plus pour toute organisation politique voulant instaurer un structure totalitaire sous un vernis de démocratie, il y a un pas très facile à franchir… il suffit de trouver les experts reconnus pour leurs compétences scientifiques qui valideront les programmes truqués. L’histoire nous montre que ce n’est pas une tâche bien difficile !
Pour conclure, au delà d’un soucis de publication dans le domaine de l’ergonomie, il faut savoir s’attacher à l’importance des questions pour qu’une question réelle mais d’importance moyenne ne vienne pas en cacher une autre bien plus préoccupante.
Cordialement, Stéphane Paris.
à tous ceuex encore sceptiques quant au fait que les machines a voter ne sont pas fiables, allez faire un tour sur http://padawan.info/cgi-bin/mt/mt-search.cgi ?search=machines+%C3%A0+voter&IncludeBlogs=2
le blog le plus complet a ce sujet…. vous y trouverez toutes les infos nécessaires… mais apres àa ne venez pas me dire que les machines a voter son fiables par pitié…. retirez nous ces machines a fraudes de nos urnes démocratiques, merci
ces machines sont un véritable frein à la démocratie…. vous vous rappelez des problèmes lors des dernières elections presidentielles americaines ?? et finalement un georges W.Bush réélu à la grande surprise générale et malgré toutes les rumeurs de fraudes liées aux votes éléctroniques Pour plus d’infos sur le sujet, il y a un blog ultra complet spécialisé dans les machines a voter > http://padawan.info/fr/vote_electronique/vote_electronique_aux_etatsunis_autre_scandale_et_durcissement_legal.html
NON AUX MACHINES !