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Les livres d’Israël ne sont pas en paix

Salon du Livre / dimanche 16 mars 2008 par Anna-Patricia Kahn
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La Salon du Livre de Paris, qui a pour invité d’honneur Israël, est au centre de polémiques. La littérature actuelle de ce pays, riche et tourmentée, est déchirée entre la volonté d’échapper aux contingences politiques et le souhait de les refléter sans tabous. Voyage dans l’univers des livres d’un pays où l’on parle 80 langues

On nous avait prévenu, le Salon du Livre de Paris serait politique ou ne serait pas. Les écrivains n’ont qu’à bien, ou même mieux, se tenir, disent ceux qui ont appelé au boycott de l’invité d’honneur du salon 2008, Israël et ses lettrés.

Autour du pavillon blanc portant le nom de ce pays dans tous ses états, le visiteur se retrouve nez à nez avec les portraits-couleurs de 39 écrivains. Des femmes et des hommes aux regards sans fin qui parlent et écrivent, racontent et se souviennent. Des gens de lettres qui sont passeurs d’histoires, des guerriers de mots, les traducteurs des réels, des flâneurs entre les vérités.

Des plumes pour écrire l’hébreu, langue « fusion »

Ces gens-là ne croient ni aux dogmes rigides, ni aux paroles uniques, quand ils racontent, c’est pour tout chambouler. Pour armes, ils tiennent des plumes. À écouter Edgar Keret, auteur de « Pipelines », de bandes dessinées et du film « Les Méduses » qui fut sélectionné à Cannes en 2007 pour la caméra d’or, on apprend quel est le rapport de cet inconditionnel de Tel-Aviv à sa langue maternelle.

Il parle des mots comme d’une amie : elle serait souple et fidèle, saurait rendre compte du chaos et des tensions constantes qui règnent dans son pays. L ?hébreu moderne palpite comme un coeur et se transforme aussi rapidement que s’est transformé l’Etat juif né il y a 60 ans.

L’hébreu est une langue ressuscitée, une langue témoin. Keret la décrit comme une « langue fusion ». Elle se nourrit de racines communes à l’arabe, d’images bibliques, elle transforme les mots électroniques de notre quotidien pour mieux décrire l’anarchie du quotidien.

Pour Amos Oz, la littérature a créé Israël

Amos Oz, dont on murmure qu’il est sur la liste pour le prochain prix Nobel de littérature, le plus connu d’entre les écrivains israéliens parle comme il écrit : Il allume un feu d’images et raconte de tous ses sens. L’auteur d’« une amour d’amour et de ténèbres » (Gallimard) dit : « Je n’ai qu’un seul chauvinisme c’est l’amour pour ma langue maternelle. » L’hébreu, rappelle Oz a existé avant même que l’Etat juif ne soit créé. Il était le seul moyen qu’avait un juif religieux venant de Pologne de demander à un autre de ses correligionnaires venant, lui, d’Espagne comment aller au Mur des Lamentations. « Les gens parlent hébreu ensemble, non par idéologie, mais par besoin de liens ».

Pour Amos Oz, c’est la littérature qui a créé Israël, et non l’Etat qui aurait fait de cette langue un sujet comme un autre. Pour qui voudrait donc approcher les réalités d’une partie des habitants de cet Etat, pour qui veut toucher du doigt ce qui fait les contradictions d’un pays où 80 langues et cultures du monde cohabitent toujours difficilement, où Dieu est pour les uns toujours présent et pour les autres un coupable toujours absent, la littérature est le meilleur des guides.

Des écrivains partagés entre tenter d’oublier et vouloir se souvenir

Lizzie Doron décrypte comment le passé dirige encore aujourd’hui la vie quotidienne des enfants et petits enfants de rescapés. Zeruhya Shalev parle d’amours et d’adultères sur fond de peurs ancestrales. Le conflit avec les Palestiniens et le monde arabe joue toujours un rôle principal, même s’il semble parfois, dans certains livres, passer à l’arrière plan, pour que l’individu puisse reprendre son souffle et continuer son chemin dans des villes en état chronique d’urgence.

Igal Sarna un des fondateurs du mouvement « la Paix maintenant » l’explique ainsi : « Ce qui nous caractérise, nous, auteurs israéliens, c’est que nous écrivons dans un mouvement perpétuel entre tenter d’oublier et vouloir se souvenir ». Ainsi la grand majorité des ouvrages présentés au salon de Paris tourne autour du conflit qui oppose Israël et ses voisins : En parler, disait A.B Yehoshua, « c’est poser la question de la conscience et de ce qui fonde l’identité juive. Nous racontons tous cette histoire ».

Quand j’écris, je peux m’identifier aux malheurs de l’ennemi

Avec plus ou moins de pessimisme. David Grossman, dont le fils fut tué pendant la dernière guerre contre le Hezbollah en août 2006, livrait dans son essai : « Dans la peau de Gisela »- écrire dans le noir » (Le Seuil) : « Quand j’écris, je redeviens un homme capable de s’identifier aux malheurs de l’ennemi et à la légitimité de ses désidérata sans renier pour autant le moindre atome de son identité ». C’est une affaire entendue : le Salon du Livre est politique, car littéraire.

Beaufort, un roman sur les soldats perdus

« Si le paradis existe il ressemble à cela, et si l’enfer existe, c’est Beaufort ». C’est ainsi que Liraz, un officier de 22 ans, raconte les derniers jours avant le retrait de l’armée israélienne du sud du Liban en 2000. Ron Leshem a reçu le prix littéraire Sapir pour son roman, dans lequel il raconte ce que ressent une génération perdue, celle de jeunes soldats israéliens envoyés au front. « La littérature pour moi, c’est de toucher le lecteur pour mieux le convaincre ».

Le livre de Ron Leshem a déjà été traduit dans 11 langues. Le film « Beaufort » de John Cedar, d’après le roman de Leshem, a reçu l’Oscar 2008 du meilleur film étranger et l’ours d’argent à Berlin.

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1 MESSAGES

Forum

  • Les livres d’Israël ne sont pas en paix
    le dimanche 23 mars 2008 à 18:02

    Il ne faut pas dire ’le salon du livre" mais la fosse à purin de l’orthographe et de la langue. Il n’y a pas 10 % des auteurs qui soient capables d’écrire une page correctement.

    Et comme les éditeurs sont d’une radinerie sans nom, il n’y a plus de correcteurs, aussi le malheureux lecteur se voit-il contraint de lire toutes ces horreurs.

    Chaque fois que vous trouverez une faute dans un bouquin, faites comme moi : finissez-en la lecture, (après tout, hein ?) puis renvoyez-le à l’éditeur avec une bonne grosse lettre d’engueulades bien violentes, en demandant son remboursement (c’est encore plus délectable si vous l’avez volé).

    J’ai essayé : ça marche ! Et je lis à l’oeil !

    Le pire que j’aie connu : dans la collection Bouquins, chez Lafont : Neige de printemps et autres contes, de Mishima : en moyenne une faute à chaque page ! Pas étonnant que l’auteur se soit donné le sepukku ! Il paraît qu’il l’a fait en découvrant l’édition française !

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