La Chine exporte ses paysans en Chine… et avec certains, une vision racialiste assez immonde.
Dès le début des années 2000, un pionnier en la matière, entrepreneur du Hebei, avait commencé à exporter en Afrique de la main d’œuvre paysanne de sa province. Il est désormais rejoint dans ce lucratif et légal trafic par d’autres, dont un riche entrepreneur de la municipalité de Chongqing. Depuis l’arrivée au pouvoir en 2003 de Hu Jintao et l’avènement de la Nouvelle Politique Africaine de la République Populaire, les autorités chinoises aident et incitent fortement les petites, moyennes et grandes entreprises à s’implanter sur le continent africain et à développer leurs relations commerciales, gagnantes-gagnantes, bien évidemment.
Ces villages chinois présents dans 18 pays, essentiellement en Afrique de l’Est et en Afrique Australe, et nos pauvres paysans du Hebei délocalisés développent une agriculture vivrière afin d’alimenter les circuits économiques locaux. L’ensemble des produits agricoles, nous disent les rares observateurs chinois, est strictement réservé aux marchés locaux. L’argument de ces derniers est simple : malgré la superficie continentale de la Chine, il n’existe que peu de terres arables, alors qu’en Afrique de vastes espaces restent à exploiter et à cultiver. Le concept de « terra nullius » a de nouveau, de beaux jours devant lui.
Les paysans chinois, tout comme leurs aïeuls envoyés en Californie au XIXème siècle pour construire les chemins de fer trans-états-uniens, signent des contrats de travail de deux ou quatre ans, et peuvent s’installer par la suite, si ils le souhaitent. Toujours d’après nos aimables observateurs « africanophiles », ils gagneraient davantage d’argent et leurs conditions de vie serait en tous points meilleures qu’au Pays du Milieu.
Péril jaune, non plus japonais mais chinois, colonisation, chinoise et paysanne, de peuplement en Afrique, là n’est ni notre propos, ni notre argumentaire et ni notre thèse. Mais, une simple remarque faite par un chinois lambda sur l’Afrique : « au moins, si nos paysans font des enfants avec des femmes africaines, cela améliorera la race… » (sous-entendu africaine), remarque somme toute emblématique d’une pensée raciologique commune en Chine mais également en Occident. Racisme et déterminisme scientifique, hiérarchie des races et supériorité de certaines, une raciologie chinoise serait-elle la face cachée, l’âme damnée du nationalisme socialiste à la chinoise ?
1) Je ne suis pas sûr que le chinois n’avait pas en tête l’amélioration de la race jaune (si un chinois fait un enfant à une africaine, dans l’esprit paysan, a priori c’est un chinois (amélioré)) ;
2) TOUS les métissages améliorent TOUTES les (pseudo-)races : en fait l’espèce humaine ; la phrase telle quelle n’implique aucun sous-entendu nécessaire.
3) Il va de soi que l’auteur du texte (qui fait plus que sous-entendre qu’un paysan, a fortiori chinois, est nécessairement con et raciste) maîtrise parfaitement les distinctions qu’il peut y avoir en chinois quant aux mots signifiant "lignée, race, espèce"…
4) Il ne faut pas voir le mal partout.
5) Il y a une forme d’antiracisme plus raciste encore que certaines formes de racisme, alors qu’il serait si simple (et bien plus intelligent, à défaut d’efficace) d’être tout bonnement anticolonialiste.