Les cagoulés du pinard

Nous avions déjà les cagoulés corses. Voici les cagoulés du pinard. Les premiers réclament parfois l’indépendance de leur île, à coups de bombes fumantes et de conférences de presse nocturnes dans le maquis. Les seconds suivent leur voie, exigeant, sans rire, que le président Sarkozy fasse remonter au plus vite les cours du vin ! Au cours d’un « point presse » clandestin, tenu au milieu des vignes héraultaises dans la soirée du 18 mai dernier, un groupe d’activistes cagoulés, disant appartenir à un « comité régional d’action viticole » a prévenu le nouvel élu : « si par hasard, monsieur Sarkozy n’allait pas dans le sens des intérêts viticoles, il porterait l’entière responsabilité de ce qui se passera. Vignerons, nous appelons à vous révolter. Nous sommes au point de non-retour ». Les militants ont lancé un ultimatum : « si, dans un mois, rien n’a changé, que les prix du vin ne sont pas repartis à la hausse, les vignerons sortiront du maquis et passeront à l’action. Volem viuvre de nostre mestièr. » Diable ! On se croirait revenu à des temps révolus. Personne ne conteste le fait que la situation de certains viticulteurs soit désastreuse et qu’il faille trouver des solutions. Mais il n’est pas certain que ce « point presse » nocturne, qui a déclenché une enquête préliminaire pour « association de malfaiteurs », serve vraiment la cause défendue. Et le délai de l’ultimatum est un peu court. D’autant que le président Sarkozy, c’est connu, ne boit pas une goutte de vin ! À moins de convaincre tous ses ministres de trinquer plus souvent pour relancer la consommation…